Grogne dans la famille judiciaire : Le Sylima met le ministre de la Justice au pilori

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Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux
Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux

Pour le Syndicat libre de la magistrature (Sylima), le climat délétère dans la justice depuis la prise de fonction du garde des Sceaux Me Bathily interpelle les syndicats de la magistrature. Dénonçant sa propension à étaler sur la place publique les affaires pendantes devant les juridictions, l’attitude de Me Bathily de s’adresser directement aux magistrats, n’est pas digne d’un éminent juriste, selon le Sylima.

 

Face à la presse, hier, le Syndicat libre de la magistrature a exprimé son indignation sur l’attitude peu orthodoxe du ministre de la Justice, Me Mohamed Ali Bathily.

Selon le Sylima, son refus de poursuivre le dialogue social, les attaques contre les juges et l’institution judiciaire, sa propension à étaler sur la place publique les affaires pendantes devant les juridictions et l’habitude de s’adresser directement aux magistrats en faisant fi des règles, notamment en court-circuitant la hiérarchie… ne sont pas dignes d’un juriste professionnel.

Autant de mises au point des magistrats pour révéler leur détermination à en découdre avec le ministre sur ses menaces et intimidations publiques. Les magistrats exigent du ministre de s’en tenir à la légalité républicaine et le défient sur la conception très particulière de sa fonction de ministre.

Pour le président du Sylima, Adama Yoro Sidibé, cette conception n’est pas professionnelle. “En chaque titulaire d’une charge publique coexiste une personne publique et une personne privée entre lesquelles toute forme d’interférence est moralement malsaine et constitue son auteur dans l’abus, dans l’inégalité. Quand vous agissez, nous sentons davantage M. Bathily que M. le ministre. Nous vous interpellons à une perception plus républicaine de votre fonction, laquelle est une fonction sacerdotale dont vous n’avez pas la libre disposition”, indiquera-t-il.

Et de préciser que “la loi a mis entre les mains des autorités hiérarchiques les moyens de corriger les manquements de leurs subordonnés. Les humilier publiquement, suscite et encourage les actions qui bafouent leur dignité et leur autorité, les vouer à la vindicte populaire ne font pas partie de ses moyens”.

Les magistrats défient le ministre sur plusieurs dossiers entre ses mains. “Pour être appelés par l’histoire à faire un bout de chemin ensemble, faisons en sorte que, au moment de la relève, nous puissions éprouver la fierté du citoyen qui peut s’enorgueillir d’avoir traversé la tourmente en gardant la conscience sans tache. Du reste, chacun répondra de ses actes. L’enjeu est tel qu’il ne paraît permis à aucun citoyen de se réserver sur le sujet”, ont-ils souligné.

Pour eux, la lettre fait partie de ce cadre dans l’espoir que le ministre va enfin comprendre qu’un membre du gouvernement qui dialogue ne se rabaisse pas, qu’il se donne ainsi, au contraire les moyens de réussir son mandat et de gagner le pays avec…

Youssouf Coulibaly et Bréhima Sogoba

 

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1 commentaire

  1. Dans l’affaire béret rouge il y’a eut violation flagrante de la hiérarchie . Le juge en question recevait les consignes d’en haut sans daigné consulter sa hiérarchie . La raison en est que , ceux qui suivaient le dossier savaient d’emblée les personnes qui devraient être inculpées avant le début de l’instruction . La vérité va se savoir. Weat and see

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