Grève des transports en commun : La ville de Bamako paralysée toute la journée d’hier

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Défense des droits des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali : Les syndicats du secteur se donnent la mainSuite à une scène de violence entre un conducteur de Sotrama et un policier, pendant que le véhicule roulait, ayant entrainé deux morts et des blessés, la Fédération nationale des syndicats des conducteurs routiers du Mali était en grève hier jeudi. L’incident grave s’est produit le mardi 18 août 2015 en commune VI du district de Bamako, plus précisément à Garantiguibougou.

 

Hier, la ville de Bamako a tourné au ralenti, plusieurs quartiers n’étaient pas desservis par les Sotrama et les taxis, paralysant totalement la ville, causant ainsi des dommages aux usagers de la route. Tous ceux qui n’ont aucun moyen personnel de déplacement, en ont eu pour leur compte. Les responsables des grévistes exigent la fin des harcèlements de policiers et demandent aux autorités d’assumer leurs responsabilités. La grève a commencé tôt hier et a pris fin le soir à 20h. Tôt le matin de nombreuses personnes attendaient désespérément l’arrivée des Sotramas ou des Taxis, mais en vain. Les rares véhicules de transport en commun qui passaient étaient tous vides et restaient sourds à l’appel des clients. Tout est parti de l’arrestation d’un transporteur après l’accident provoqué le mardi dernier par un policier zélé qui voulait forcement arrêter un Sotrama. Le policier était  entré dans le Sotrama à coté du chauffeur qu’il voulait obliger à freiner. Malheureusement le véhicule a dérapé et finit par écraser deux usagers de la route et l’engin fut endommagé.

Avec la grève d’hier, certains clients ont décidé de faire recours aux motocyclistes pour les transporter. D’autres ont été obligés de renoncer à leur déplacement, ou alors de se résoudre à marcher. Les chauffeurs récalcitrants à la grève qui essayaient de passer outre le mot d’ordre de grève trouvaient devant eux des jeunes munis de pierres, de gourdins qui vidaient tous les véhicules de transport en commun de leurs passagers. Certains apprentis ont interdit aux taxis de prendre les gens. Eux  aussi se débarrassent des clients car, disent-ils, ces petits sont drogués et peuvent casser le véhicule avant de disparaitre. « J’ai marché cinquante minutes ce matin », témoigne Ibrahim Touré, commerçant au grand marché de Bamako. Ousmane Diallo a, aussi, subi les affres de la grève. « Je devais voyager tôt ce matin. Et j’ai eu tout les problèmes du monde pour avoir un taxi afin de me rendre à l’auto gare. Un véritable calvaire », a-t-il expliqué.  Taxis, Sotrama, même les motos taxis n’étaient pas épargnés. Des dames transportant leurs marchandises à bord d’un tricycle ont été malmenées à la Tour de l’Afrique. De la Tour de l’Afrique jusqu’à l’ACI 2000 on ne voyait que des taxis et Sotrama vides. Idem au grand marché. Le lieu réservé aux Sotrmas était complètement vide.

 

Emeutes

L’incident survenu à Garantiguibougou a été suivi d’une émeute qui a embrasé la principale route menant au quartier. Une véritable scène de guérilla urbaine avait opposé des jeunes du quartier aux policiers, le poste de police a été attaqué et totalement saccagé par une foule en colère, des feux tricolores endommagé. La fumée de l’incendie des pneus est toujours visible sur l’artère principale du quartier. La journée d’hier jeudi a ressemblé à celle du 18 aout, dans plusieurs quartiers de la capitale. Des barricades étaient érigées sur des routes et des véhicules de la police patrouillaient avec des éléments armés dans la ville. Pour avoir d’ample explication sur cette grève, nous nous sommes rendus au siège du syndicat des transporteurs en commun en commune II du district de Bamako, derrière le stade Omnisports Modibo Keïta. Sanounou Fadiga dit Chérif, secrétaire général du comité de base de Djélibougou et boulkassoumbou des transporteurs a fait savoir que cette cessation de travail d’une journée intervient suite aux événements malheureux survenu à Garantiguibougou le mardi dernier. « Nous voulons que les policiers travaillent dans la légalité. Chaque jour et chaque instant nous sommes sifflés, harcelés par les policiers et on ne comprend pas du tout. Un véhicule peut être sifflé par les policiers plus d’une dizaine de fois le même jour. Je me demande si ces policiers respectent l’ordre venant du directeur général de la police », a-t-il martelé. Pour lui, l’objectif de la grève est de montrer leurs indignations aux autorités mais pas pour faire mal aux usagers. Abdou Traoré, chauffeur de Sotrama sur la ligne d’Hamdallaye abonde dans le même sens. Il a fait savoir que les chauffeurs passent toute la journée à donner des pots de vin aux policiers aux multiples arrêts et multiples postes de contrôle. « Nous sommes d’accord pour la police de proximité, mais nous ne voulons plus de la police d’oppression, de marchandage, de corruption…», précise-t-il.

Aguibou Sogodogo/ Aissata Diakité, stagiaire

 

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3 COMMENTAIRES

  1. stop stop au harcèlement de la police , ils ne contrôlent que l’argent et non la circulation….

  2. Chers chauffeurs vous avez choisi ce travail donc faites le avec amour sans passion ni haine. Si vous voulez que la police ne fassent pas son travail c’est vraiment grave. Vous ne pouvez pas être plus forts dans la circulation que la police cela n’est pas possible dans un pays sérieux. Le policier qui est rentré dans la cabine n’est arrivé quand la sot rama roulait en station. Il a voulu traîner le policier avec lui en appuyant sur son accélateur cela est une tentative d’assassinat pour aller en suite tué une personne et blesser une autre dans tous les cas de problème la justice est aussi là pour dire qui a fait quoi et quand ,le coupable sera recherché de par son acte

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