C’est à la faveur d’une conférence de presse, le jeudi 21 Octobre 2021, que le comité syndical des pompistes et vendeur des stations-services de Total, Shell et Oryx ont exigé l’application de la convention collective des entreprises pétrolière du Mali, la régularisation de leurs contrats de travail ainsi que le respect des heures supplémentaires et la rémunération des primes. Aussi, le syndicat des pompistes et vendeurs des trois stations-services concernées affiche une détermination à ne rien céder de leurs exigences d’une meilleure condition de travail et d’un traitement salarial différent des rémunérations dérisoires. En attendant un accord, ce sont les usagers qui subissent de plein fouet les effets négatifs de la grève de 72 heures observés, la semaine dernière, du 27 au 29 Octobre 2021. Les détenteurs de bons d’essence, de carte magnétique ainsi que la clientèle habituée aux services de Shell, Total et Oryx ont tous essuyé les mêmes revers, mais certains affichent de la compassion envers les travailleurs et soutiennent leur aspiration à des conditions de travail meilleures, tandis que les désagréments infligés par la grève ne suscitent que mécontentement et désapprobation chez d’autres qui dénoncent l’inopportunité de la démarche dans un contexte d’instabilité du pays.
En définitive, les points de vue divergent comme en attestent les avis recueillis auprès des citoyens sur cette situation.
Moussa Dembélé, un fonctionnaire en service à Koulikoro et résident à Bamako, a pour habitude de faire ses ravitaillements en essence ainsi que les révisions de sa voiture aux stations Shell, «À cause de cette grève je me vois obligé d’aller m’approvisionner ailleurs alors que j’ai toujours utilisé les produit de la station Shell pour ma voiture», se plaint-il en implorant les dirigeant de trois sociétés pour trouver la solution au plus vite.
Souley Dama, stagiaire dans une entreprise de la place, est quant à lui l’otage d’un compte ouvert à Oryx où il verse une partie de son maigre traitement mensuel pour éviter d’être à cours de carburant de stagiaire. Quoique disposant d’assez de crédit dans ledit compte, notre interlocuteur s’est vu «obligé avec la grève de puiser dans ses réserves d’espèces pour sa dotation d’essence durant les trois jours de grève. «Avec ma carte Oryx je pouvais prendre de l’essence dans n’importe station Oryx, j’ai de l’argent sur mon compte mais je suis forcé de revoir mes compte. C’est énervant», a-t-il fulminé.
Comme lui, beaucoup d’autres usagers jugent le moment inapproprié pour une grève et manifestent le même mécontentement face à la situation. Certains, en revanche, paraissent plus compréhensifs son beaucoup plus clément et compréhensifs, même s’ils en subissent les mêmes conséquences. C’est le cas de Mme Traoré Aïcha Cissé, employé dans une ONG, qui ne voit aucun mal à devoir déroger à ses habitudes de faire le plein d’essence à la station Shell. «Si les travailleurs ne sont pas bien traités, ils sont en droit de réclamer l’amélioration des conditions de travail », explique-t-elle en se disant disposée à faire son ravitaillement ailleurs pour quelque temps.
Aly Poudiougou