Suite au mot d’ordre de grève illimitée décrété par les magistrats, membres du Syndicat international des magistrats, le Syndicat autonome de la magistrature (Sam), en collaboration avec l’Union internationale des magistrats, a manifesté toute sa déception face à cette grève qu’il juge illégale et plaide pour la reprise des activités le plus vite possible.
Selon le président du “Sam”, cette grève n’est pas faite dans un cadre légal. “Pour l’UIM, une grève de magistrats doit nécessairement s’exercer dans le respect strict de la loi, des mesures pertinentes tendant à préserver l’ordre public républicain et des libertés et droits des citoyens. Le Sam, en ses qualités de membre de la commission de mise à jour de la Charte universelle du juge et de membre du conseil central, ne peut aller à l’encontre des principes de l’UIM qui s’imposent à toutes ses associations membres. Il ne saurait cautionner leur violation sous quelle que forme ou manifestation”, a ajouté Cheick Mohamed Chérif Koné.
Pour le Sam, les désagréments occasionnés par cette grève illimitée non conforme aux principes de l’UIM et à la Charte universelle du juge et au Statut du juge africain, ont débordé le cadre du supportable, pour”avoir mis la République en difficulté et plongé le citoyen dans le désarroi, la désolation et le désespoir”.
Le président Cheick Mohamed Chérif Koné a estimé que les juges doivent être les protecteurs de la loi et non ceux qui la violent : “Les libertés et droits fondamentaux, dont le pouvoir judiciaire est garant, semblent avoir gravement été mis en cause du fait de quelques magistrats très peu soucieux des valeurs et vertus de l’humilité, de la modération et du respect de l’autre”, ajoutera-t-il.
Pour lui, le corps de la magistrature malienne doit aussi suivre les consignes de la Cour suprême. “Nous, au niveau de la Cour suprême, ne sommes pas en grève, s’il y avait lieu pourquoi ne pas le faire. C’est pour vous dire qu’il n’y a aucune raison d’aller en grève. Le gouvernement a respecté tous ses engagements vis-à-vis des magistrats”, a-t-il témoigné.
Toutefois, les membres du Syndicat autonome de la magistrature, en collaboration avec le Syndicat international des magistrats et de par leur président, invitent leurs collègues grévistes à revoir leur position afin d’éviter le pire.
Amadou Kodio