Grève des administrateurs civils : La présidentielle dans toutes les bouches, mais aucune volonté de la tenir

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les administrateurs civils

Depuis le 25 juin passé, les administrateurs civils ont décidé de changer l’ordre des choses en déclenchant une grève d’une semaine. Cette action, qui se passe dans l’indifférence des autorités gouvernementales, risque pourtant d’avoir des impacts considérables sur le processus électoral.

À moins d’un mois de la présidentielle du 29 juillet prochain, les administrateurs civils ont décidé de déclencher une grève, portant ainsi un grand coup à toutes les activités, notamment la distribution des cartes d’électeurs qui avait d’ailleurs de la peine à décoller sur tout le territoire national.

Cette grève qui est initialement prévue pour une semaine, relève en grande partie de l’irresponsabilité d’un Etat qui ne songe qu’à ses propres poches, tout en criant sur tous les toits que les conditions idoines sont réunies pour asseoir la sécurité. Les préfets, depuis le 18 juin dernier, ont envoyé une lettre de protestation au gouvernement, dans laquelle ils dénonçaient leurs conditions de travail. Nous savons qu’ils sont nombreux, les administrateurs de l’État, à se trouver exposés dans leurs lieux de travail à une insécurité grandissante. Des enlèvements, des tueries, des menaces et j’en passe. C’est pour avoir un traitement efficace à cette situation qu’ils ont décidé d’observer cette grève.

Mais comme si de rien n’était, le gouvernement reste indifférent à ce drame. Il faudrait voir ce mouvement d’humeur comme un drame, si nous énumérons l’impact qu’il peut avoir sur la distribution des cartes d’électeurs biométriques. Des impacts qui peuvent se répercuter sur la bonne tenue de l’élection prochaine.

Comme pour se moquer des Maliens et faire semblant de se soucier de l’élection présidentielle, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, en visite en France depuis le 26 juin, a écourté cette séance de travail qui devait s’étendre jusqu’au 30 juin prochain pour retourner à Bamako hier dans l’après-midi afin de trouver une solution audit problème. Une chose est sûre : si Soumeylou a écourté sa visite, c’est que les entretiens pour lesquels il s’était rendu en France n’ont pas tourné en sa faveur. Ou bien, la France l’aurait-elle menacé de trouver une issue favorable sans délai à cette situation qui risque de compromettre l’élection prochaine ? Sinon, ce n’est pas pour la grève des administrateurs que le Premier ministre va interrompre sa visite dans la capitale française, si l’on sait que lui et son gouvernement sont restés indifférents aux exigences des administrateurs civils.

En effet, avant d’observer cette grève, les syndicats de ces administrateurs ont rencontré le gouvernement le 23 juin, mais la conversation s’est terminée en queue de poisson, c’est ce qui a abouti au maintien du mot d’ordre. Alors, si le Premier ministre avait réellement la volonté d’empêcher le retard que la distribution des cartes accuse aujourd’hui, il allait laisser des instructions depuis le samedi 23 juin afin que les négociations aient une issue heureuse.

Face aux différentes situations qui prévalent présentement au Mali, nous osons croire que le gouvernement n’est pas mû par une volonté réelle de tenir à date indiquée l’élection prochaine. On veut créer dans ce pays une situation qui n’arrange nullement la République.

Fousseni TOGOLA

 

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