De la place de la liberté, les manifestants se sont convergés à la place de l’indépendance où le Premier ministre Moussa Mara était présent pour s’adresser à la foule. A cette marche, ont pris part certains députés.
Les rebelles touaregs MNLA appuyés par leurs alliés ont depuis le mercredi 21 mai 2014 pris le contrôle de la ville de Kidal. Cela est survenu après la visite du Premier ministre, chef du gouvernement Moussa Mara dans cette ville malienne. Au début de l’événement, l’armée malienne avait pris le dessus sur les rebelles qui ont été renforcés quelques heures plus tard par des alliés venus les appuyer. Cette situation a rendu le combat très tendu entre nos militaires et les bandits armés. Après une longue frappe, l’armée malienne n’ayant bénéficié d’aucun soutien de ses alliées (la Minusma et la France) s’est retrouvée dans l’obligation de faire un repli tactique afin de mieux rebondir. C’est ainsi que la ville de Kidal est tombée entre les mains des assaillants. D’où des marches organisées par le peuple malien en faveur de son armée.
C’est dans cette optique que de milliers de participants ont pris d’assaut la place de l’indépendance pour exprimer leur soutien à l’armée malienne et rendre hommage aux martyrs. Deux groupes de marcheurs sont venus de la place de la liberté : l’un est la coalition des partis politiques de la présidentielle et l’autre est un groupement des associations composé d’hommes et de femmes dirigés par Mahamadou Bathily dit Ras Bath. Ces groupes ont emprunté de différentes voies mais se sont convergés à la place de l’indépendance. Ils parlaient tous, un et même langage qui est l’unicité du Mali.
Encerclés par la police, la garde nationale et la gendarmerie, les manifestants portaient des banderoles et des pancartes en faveur de l’unicité du Mali, de l’armée malienne et en hommage aux combattants tués lors de l’affrontement meurtrier à Kidal.
Sur ces banderoles et pancartes, on pouvait lire : “Aux martyrs de Kidal, reconnaissance éternelle de la nation. On est fier de vous” ; “Pour la paix et la réconciliation nationale” ; “Abas la France, vive l’armée malienne” ; “Abas la France et la MINUSMA” ; “Soldats du Mali, le peuple vous fait confiance” ; “L’intégrité du Mali est non négociable” ; “Le pardon oui, l’impunité non !” ; “France, amie du Mali, revoit ta position.” ; “Pour la paix et la réconciliation, faisons confiance à IBK.” ; “IBK, le peuple te fait confiance pour l’honneur du Mali.” ; “Union sacrée pour un Mali uni et indivisible” ; “Vive la Russie, Poutine la solution, abas la France, abas la MINUSMA”. Partout, les participants scandaient : le Mali, le Mali.
Du côté de la coalition des partis politiques de la majorité présidentielle, une déclaration est lue par Blaise Sangaré, président du parti CDS. Dans cette déclaration, est mentionné ceci : “Les 17, 18 et 19 mai, le peuple malien a été encore endeuillé par les forces du mal. Nous, nous inclinons devant la mémoire de toutes les victimes. Nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés. Alors chers compatriotes, hommes, femmes, jeunes et vieux des villes et des campagnes, à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays, nous disons que la patrie est meurtrie, la patrie souffre, son unité est menacée dans ses fondements.
Nous, responsables des partis politiques de la majorité présidentielle, appelons instamment et résolument notre pays à se mettre debout dans une faveur patriotique pour soutenir nos forces armées et de sécurité engagées sur le champ de l’honneur pour leurs œuvres régaliennes pour sauver notre intégrité territoriale non négociable. Réaffirmons notre engagement et notre soutien constant et indéfectible au président de la République IBK, Chef suprême des armées, garant des institutions ainsi qu’au gouvernement de la République. Recommandons de privilégier le dialogue et la négociation. Renouvelons notre attachement à l’incontournable coopération de notre Etat avec la MINUSMA et la France à travers l’opération Serval. Déclarons instaurer un Etat de deuil politique et de mobilisation pour tous les partis et organisations politiques en alerte.
Cher compatriote, en vous engagent avec nous dans cette communion civique, patriotique et une convergence d’actions, nous consacrerons à jamais que, plus que les clivages politiques et ethniques, le seul parti qui vaille et que nous avons en partage pour lequel nous sommes tous prêts à donner notre sang est et restera le Mali, laïc et indivisible”.
Après lecture, cette déclaration a été remise au Premier ministre qui s’est exprimé devant la foule. Il a demandé aux Maliens de rester mobilisés derrière le Mali, derrière les autorités et l’armée malienne qui, selon lui, retrouveront bientôt leurs positions initiales.
Notons au passage la présence remarquable du pionnier de l’indépendance et de tous les combats démocratiques dans notre pays en la personne de Bakary Konimba Traoré dit Bakary pionnier « Bikotè ». Malgré son état de santé, il était parmi les manifestants. Il est malade et il est même venu dans un fauteuil roulant pour signifier que rien ne vaut le Mali, rien n’est au-dessus du Mali.
Pour l’honorable Moussa Timbely, le fait de sortir si nombreux pour soutenir son armée, son gouvernement, prouve que ceux qui sont tombés sur le champ de bataille ne sont pas tombés pour rien. Il se dit totalement satisfait parce que le gouvernement et son armée peuvent compter sur le peuple malien. Il rassure l’armée malienne que tout son peuple est derrière elle jusqu’à la victoire finale. Pour lui, rien ne vaut l’unité nationale, la cohésion nationale et l’intégrité territoriale.
Côté groupement des associations dirigées par Mamadou Bathily, vu l’indifférence du Serval et de la MINUSMA lors de l’affrontement, il a été dénoncé des comportements des forces sensées être amies du Mali comme ambigus. Aux dires de ces manifestants, le MLNA s’est fait renforcé sous l’œil et l’appui de la France et de la MINUSMA, ce qui, selon eux, traduit leur complicité passive. “Cet acte que nous n’avons pas compris, nous a permis de confirmer dans notre for intérieur que nous n’avons pas de forces alliées mais plutôt des forces ennemies déguisées en forces alliées. C’est pourquoi, nous avons évalué les rapports de force pour dire que la France à l’époque où elle appelait les présidents africains à dicter leur politique à l’Elysée et leur demander de venir imposer est fini au Mali. Ce n’est plus les dirigeants maliens qui sont propriétaires du peuple, mais c’est le peuple malien qui est souverain et qui impose sa volonté à ses dirigeants. Tant que nos dirigeants agissent conformément à notre volonté, nous avons l’obligation de les soutenir. Nous disons au gouvernement de se tenir débout et qu’il dispose d’un soutien valable et fort. Nous le manifestons avec notre arme que nous disposons aujourd’hui, c’est l’arme économique. Puisque la France est là pour des motifs économiques alors le peuple malien engage une guerre économique contre la France. On ne consomme plus les produits français qui vont contribuer à affaiblir le soutien du MLNA. C’est ainsi que nous sortons pour lancer ce message à la communauté internationale que l’hypocrisie, le laxisme et l’ambigüité de la politique française et de rappeler que le peuple malien a compris qu’il a désormais à se faire respecter par le monde entier. Voilà un peu le but de cette marche“, a déclaré Bathily.
Mamadou BALLO et Gaoussou KANTE, stagiaire
C’est une marche pleine de symbole.Je condamne par ailleurs l’inaction des habitants du Nord,pricipalement de Gao et de Tombouctou.Ils doivent savoir que leur voix compte plus que les autres
que les chaînes occidentales -je veux parler de RFI – appellent les gens de Bamako.
C’est inconcevable, 99 personnes sont en tain de subir les actions d’une personne soutenue par la France.
Au Nord du Mali,nous sommes majoritaires et nous subissons.
Un Comité Anti Russe qui semble demander l’aide des Russes et s’attaquer aux produits français. Qu’est-ce-qu’il y a à comprendre 😀 😀 😀 😀 😀
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