L’école publique de Badalabougou a servi de cadre, le dimanche dernier, à l’assemblée générale d’information de l’association des notables du quartier. Le chef du quartier, président de ladite association, était l’animateur principal. Il était assisté de son secrétaire général, M. Drissa Soumano, et de certains conseillers. C’était en présence d’une foule nombreuse venue de tous les coins du quartier, afin de s’informer sur qui se passe.
À titre de rappel, la grande mosquée de Badalabougou est fermée depuis la deuxième décade du mois d’octobre pour cause de mésentente autour du choix de l’imam. Aux dires du chef de quartier, après le décès de l’imam Youssouf Diaby, qui a dirigé cette mosquée durant 27 ans, la commission de gestion de la mosquée a fait des réunions pour désigner un remplaçant. C’est alors qu’ils ont choisi M. Sory Makadji, celui-là même qui remplaçait le défunt en cas d’empêchement durant tout le temps qu’il était imam.
Cette décision a été apportée à l’imam Mahamoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique du Mali (Hcim), comme quoi Sory Makadji sera le grand Imam et Soufiane Diaby (le fils du défunt) son adjoint. C’est alors que M. Dicko les informa que certains jeunes de Badalabougou sont venus lui dire que la mosquée devrait être fermée pour des irrégularités. Le président du Hcim a donc promis aux visiteurs de discuter avec les jeunes pour les sensibiliser. Chose qu’il n’aurait pas faite sous prétexte que le congrès du Haut Conseil était en cours et qu’il recevait des invités toutes les localités du pays.
Selon le chef de quartier, un certain Baya Gamby, un maître coranique qui enseignait le Coran aux enfants du quartier depuis 2002, mais qui habite à Kalaban Coura extension sud, s’est soumis aux ordres de l’imam et adjoints, si bien qu’on acceptait qu’il dirige souvent la prière du vendredi, surtout après le décès du vieux Diaby.
C’est ainsi que 40 jours après la disparition de l’imam Youssouf Diaby, le chef de quartier Adama Koné et ses conseillers se sont rendus à la mosquée pour introniser le nouveau grand imam de Badalabougou en présence des membres de la commission de gestion. M. Sory Makadji, resté fidèle au défunt durant toutes ces années, est donc intronisé nouveau grand imam de Badalabougou.
Ce choix n’a pas plu à certains fidèles qui s’étaient réunis auparavant pour mettre en place une nouvelle commission de gestion de la mosquée alors que l’ancienne n’avait pas été dissoute. Ainsi ce groupe, dirigé par un notable du quartier M. Soya Golfa, aurait proposé que Baya Gamby seconde l’imam dans ses tâches, a affirmé le chef de quartier. M. Soya Golfa serait allé plus loin, a ajouté le chef de quartier, il y a environ deux mois, en montrant à la mosquée une pièce qui, selon ses tenants, est la preuve que le Haut Conseil, la justice, le Ministère chargé des Affaires Religieuses et du Culte, le Commissariat du 4ème Arrondissement et la direction de l’intérieur autorisent que les cinq prières quotidiennes soient partagées entre les imams, Makadji et Gamby, comme suit: le grand imam fait prier la mosquée le matin, à 14h et 16h ; le second, Gamby fera prier les fidèles au crépuscule, la nuit, la prière du vendredi ainsi que pendant la prière des fêtes de Tabaski et du Ramadan.
C’est le porte-voix de l’imam, en la personne de Tidiane Diallo, qui a annoncé cette information à la mosquée. Ce qui s’est avéré faux après les investigations menées par le chef de quartier et ses conseillers. Toute chose qui a soulevé une polémique à la mosquée.
C’est ainsi que certains notables, réunis autour du grand imam Makadji, se sont réunis chez le président du Haut Conseil Islamique du Mali (Hcim), Mahamoud Dicko. Ce dernier aurait été clair en disant que le Hcim n’impose pas un imam à une mosquée. Il leur aurait proposé donc de laisser le grand imam diriger les 5 prières quotidiennes et son second se chargera de la prière du vendredi et des fêtes de Ramadan et Tabaski.
Toujours selon le chef de quartier Adama Koné, aorès le compte rendu fait aux supporteurs de Gamby, ceux-ci avec à leur tête Soya Golfa ont exprimé leur désapprobation ouvertement à la mosquée et ainsi qu’au chef de quartier. D’où une situation tendue qui s’est installée.
À QUAND LE DÉNOUEMENT ?
Le chef de quartier a rappelé que le vendredi 10 octobre dernier 2014, la mosquée n’a pas effectué la prière du crépuscule et de la nuit. Car les fidèles, partagés entre deux imams, ont failli en venir aux mains, n’eût été l’implication personnelle de certains sages. A cet effet, M. Soya Golfa qui demeure un fervent défenseur du sieur Ibrahim dit Baya Gamby a porté plainte devant le commissariat du 4è Arrondissement. Il suggérait depuis ce moment la fermeture momentanée de ladite mosquée en attendant le calme.
Après les échauffourées à la mosquée, les protagonistes se sont retrouvés au commissariat du 4è arrondissement de 20 heures jusqu’aux environs de minuit, selon Adama Koné qui faisait partie de la délégation. Étaient aussi présents, le président du Hcim, Mahamoud Dicko, l’imam Sory Makadji, Ibrahim dit Baya Gamby, Soya Golfa. Ils étaient accompagnés d’une centaine de jeunes du quartier exigeant qu’on mette l’imam Makadji à la place qu’il faut et rien d’autre.
Selon les explications du chef de quartier, chacun a donné sa version des faits qui ont abouti au clash. Le lendemain samedi, l’imam Sory Makadji a dirigé toutes les 5 prières normalement sous la vigilance des forces de l’ordre. Le dimanche 12 octobre, ayant eu échos des faits, le gouverneur du district de Bamako, M. Hady Traoré a convoqué les protagonistes en présence du président du Haut Conseil du district, celui de l’Amupi, le coordinateur des chefs de quartiers du district de Bamako Bamoussa Touré et le représentant du Recotrade, Drissa Soumano. Ils ont discuté de 9 heures à 15 h 30 minutes environ.
C’est ainsi qu’à leur retour, le gouverneur a désigné un conseiller pour venir tenir une réunion à la mosquée vers le crépuscule. Le chef de l’exécutif du district leur a demandé de lui faire parvenir par écrit les termes de l’accord qui sera trouvé entre eux. De même, s’il n’y a pas eu d’accord, qu’ils fassent parvenir cela aussi à son niveau afin qu’il prenne sa décision.
En attendant la décision du gouverneur, d’après le chef du quartier, Sory Makadji a continué à faire prier les fidèles durant les 5 prières quotidiennes comme d’habitude.
Déjà la plupart des jeunes ont clamé haut et fort qu’ils ne veulent pas voir le sieur Baya Gamby à la grande mosquée de Badalabougou, arguant qu’il loge à Kalaban Coura ACI extension sud et qu’il a été chassé de la mosquée du Quartier Mali, puis de la mosquée sunnite que dirige Mahamoud Dicko.
Au finish, les notables dont beaucoup voulaient prendre la parole ont affirmé leur désolation vis-à-vis de certaines autorités qui n’ont pas été capables de tenir le langage de la vérité. Pour eux, c’est un et un seul individu qui est la cause de tout ce problème, à savoir Baya Gamby.
Nous avons interrogé M. Soya Golfa qui affirme qu’à Badalabougou, selon les textes, c’est la commission de gestion de la grande mosquée qui désigne l’imam et non le chef de quartier. Il nous a même montré un exemplaire des statuts et règlement qui date de 1982. À ses dires, le chef de quartier aurait falsifié les textes pour mener en bâteau certains fidèles.
Siaka BAMBA
SI C EST A CAUSE DE DIEU,CA NE DEVRAIT PAS DIFFICILE. POUR L AMOUR DE L ISLAM,DE SON PROPHETE MOUHAMAD SAW, FAITES NOUS VOUS PRIONS DE CESSER D HUMILIER LA RELIGION POUR VOS INTÉRÊTS SORDIDES.
VOUS FAITES HONTE A L ISLAM. ALLAH VOUS JUGERA SELON VOS INTENTIONS ET VOS ACTES. LAHILA HA ILALLA MOUHAMAD RASOULOULAYE.
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