Messages forts de soutien aux autorités, drapeaux malien et russe au vent, slogans fustigeant la France et la Cedeao… les participants au rassemblement n’ont pas fait mystère de leur volonté de peser sur le cours des événements dans notre pays
Sans nul doute, le peuple malien est décidé à avoir son mot à dire sur la gestion de la Transition en cours au prix de n’importe quel sacrifice. Le grand rassemblement de vendredi dernier sur la place de l’Indépendance de Bamako en est l’illustration. En effet, à l’appel de plusieurs organisations de la société civile, ils étaient de milliers de Maliens à se mobiliser, sous un soleil ardent, pendant des heures, pour manifester leur soutien aux autorités de la Transition. Jeunes, hommes, femmes sont sortis massivement pour afficher leur position contre toute tentative de pression sur les autorités de la Transition.
Les drapeaux malien et russe étaient arborés par certains manifestants pendant que des slogans fustigeaient la position de la France vis-à-vis de la Transition. On pouvait lire sur les affiches : «Front du refus aux élections imposées. Le sursaut national, c’est ce 29 octobre ou à jamais» ; «M5 RFP : le peuple malien et son armée, pour un Mali démocratique et laïc» ; «La refondation du Mali, gage d’élections crédibles et transparentes». Certaines banderoles laissent comprendre clairement que les manifestants sont venus d’un peu partout dans notre pays. Par exemple : « Kolokani dit oui à l’appel» ; «le Cercle de Djenné, Région de Mopti, apporte son soutien intégral à la Transition. Ensemble pour une Transition prolongée et pour une paix durable !». Les participants ont clamé leur préférence pour le renforcement de la coopération militaire avec la Russie et d’autres puissances.
Sur des pancartes, on pouvait retenir «Poutine, la voie de l’avenir» ; «Coopération Mali-Turquie dans le cadre de la paix et de la cohésion sociale» ; «C’est nous qui décidons, pas la France» ; «Chères FAMa, le peuple est avec vous. Puisque la France a échoué. S’il le faut allons vers l’Algérie, l’Égypte, la Chine, la Turquie, la Russie pour nous sécuriser!».
Des slogans de prolongation de la Transition étaient chantés par les manifestants
Des slogans de prolongation de la Transition étaient aussi chantés en chœur : «Trois ans ! Cinq ans». « Pour rien au monde nous n’allons laisser échapper cette unique opportunité de mettre notre pays sur les rails », confiait Aïchata Sangaré, âgée de 45 ans. Cette manifestante soutient la Transition en raison des arrestations en cours des personnes citées dans des affaires de détournement.
« Personne ne croyait qu’on pouvait arrêter certaines personnes dans notre pays malgré leur implication dans des sales dossiers. On ne peut pas laisser cette chance de reconstruire le Mali. Ce sont ces dirigeants qui peuvent mettre fin aux détournements à la pelle », a soutenu notre interlocutrice.
« J’ai participé au meeting pour soutenir les idéaux de notre guide, le Chérif de Nioro, sur le processus de la Transition. Le Chérif a dit qu’il faut donner trois ans aux militaires pour gérer la Transition. Je soutiens cette position», nous a confié le vieux Mahamadou Haïdara.
Les hommes de médias étaient fortement mobilisés pour couvrir ce grand meeting. Les animateurs des réseaux sociaux étaient certainement les plus nombreux.
Les forces de l’ordre ont tenu leur rang, en assurant efficacement la sécurité de la rencontre. Des éléments de la garde, de la gendarmerie et de la police encadraient les manifestants en plus des vigiles déployés aux alentours du monument de l’Indépendance. Selon le directeur régional de la protection civile du District de Bamako, le lieutenant-colonel Adama Diatigui Diarra, son service a déployé 50 éléments avec 20 en réserve au niveau de la brigade fluviale, trois ambulances dont une médicalisée, trois véhicules de liaison et deux ambulances en réserve dont une médicalisée à la brigade fluviale.
Toutes les dispositions étaient prises pour la réussite de l’évènement. Des écrans géants diffusaient les différentes interventions lors du meeting. À cause de la forte chaleur, deux dames se sont évanouies. Elles ont été évacuées à l’infirmerie du sapeur-pompier de Dravela.
Oumar DIAKITÉ
Mon pays en haillons fous
de fou furieux
Le vent le secoue
ses enfants le balancent
dans le balancent
dans le gueule enragée
d’un monde fou furieux
qui aboie et mord sans discernement
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