Grand marche de Djicoroni-PARA : Des occupants s’opposent à l’exécution d’une décision du Gouverneur

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Portrait : AMY KANE, GOUVERNEUR COURAGE
Ami Kane

Des commerçants, réunis en assemblée générale, ont opposé une fin de non-recevoir au projet de construction de voies d’accès à la route de Sébénikoro, via le marché principal du quartier.

La tension est montée d’un cran, mardi, dans la cour du Jardin d’Enfants ‘’Ba Bintou Keïta’’ de Djicoroni-para, où s’est tenue l’assemblée générale d’information de l’association ‘’Benso’’, regroupant certains commerçants du grand marché de Djicoroni-para. A l’ordre du jour de  cette rencontre: le projet de construction de trois voies d’accès qui devraient permettre que certaines rues du quartier ouvrent, via le marché principal, sur le boulevard Mohamed VI, c’est-à-dire le goudron qui relie Sébénikoro au centre-ville.

Risque

Si l’on en croit le président de l’association, Ousmane Samaké, le projet, ordonné à la mairie de la commune IV par le Gouverneur du district de Bamako, ferait suite à une pétition des habitants du secteur de Djènèkabougou. Ladite pétition serait initiée par quelques individus, dont un certain Lamine Coulibaly dit ‘’Los’’, un conseiller du chef de quartier qui serait impliqué dans beaucoup de combines liées à la gestion dudit marché. « Puisque nous avons été saisis par la mairie, j’ai alors décidé de vous appeler ce soir afin que l’on puisse échanger les idées et adopter une position commune », a expliqué le président de ‘’Benso’’, tout en insistant sur le risque de déguerpissement que le projet fait courir à plusieurs occupants du marché. A en croire Ousmane Samaké, les occupants ne refusent pas que le marché soit reconstruit ou réorganisé, mais ils souhaitent être impliqués dans le processus, du début jusqu’à la fin. «Qu’avons-nous fait à Lamine Coulibaly pour mériter un tel traitement de sa part», s’est interrogé Ba Fanta Sanogo, vice-présidente de l’association. Elle a ensuite appelé les commerçants du marché à resserrer les rangs et à ne laisser place à aucune espèce de peur.

D’autres intervenants ont regretté l’absence du maire de la commune IV à cette assemblée générale. Selon eux, les autorités municipales de la commune ne jouent pas pleinement leur rôle pour sauvegarder le marché.

Colère

Au nom du chef de quartier dont il est le 1er conseiller, Bourama Diakité a réaffirmé l’attachement des autorités coutumières aux intérêts des populations du quartier, tout en regrettant le manque de cohésion entre les habitants de Djicoroni-Para. Il a ensuite rappelé que lors d’une récente rencontre entre la chefferie de Djicoroni, la mairie et le gouvernorat, il a été convenu que cette affaire de construction de voies d’accès sera réglée en famille, c’est-à-dire entre la maire et la chefferie. «On nous dit qu’il y a un préalable: la délimitation du marché. Après cette étape, on verra ce qu’il y a lieu de faire», a expliqué M. Diakité. Il n’en fallait pas plus pour que des commerçants piquent une colère noire.

« Il n’est pas question que notre marché soit délimité. Si c’est le cas, c’en est fini pour nous, car ils le démoliront un jour », a assené un jeune, la trentaine. Une vielle a abondé dans le même sens, estimant que l’acceptation de la délimitation est suicidaire. «Nous ne savons pas ce que le Tout-Puissant décidera, mais nous savons ce que nous ferons le jour où des agents se présenterons pour délimiter notre marché », a-t-elle mis en garde. Malgré les nombreux appels au calme et à la retenue, la foule de commerçants, essentiellement des femmes, n’a voulu rien comprendre. La rencontre a ainsi pris fin dans cette atmosphère surchauffée. Si l’on en croit Ousmane Samaké, une rencontre est envisagée entre la chefferie du quartier et  les responsables de l’association Benso pour discuter de la question.

Bakary SOGODOGO

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