Gouvernement de transition Choguel I : Une équipe taillée sur la mesure au profit du couple CNSP – M5 et alliés

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Après trois semaines d’attente, Badra Aliou Coulibaly, secrétaire général de la présidence par intérim, a mis fin au suspense, le vendredi 11 juin, en dévoilant la liste du troisième gouvernement de la transition. Dirigé par Dr Choguel K Maïga, la nouvelle équipe comprend 28 membres, dont 5 femmes et trois ministres délégués. On retrouve les anciens dignitaires du CNSP ainsi que du M5-RFP. Par contre, la classe politique a été majoritairement mise à la touche.

Le retour en force de l’ex-CNSP

Le Col Sadio Camara, dont l’éviction dans le gouvernement Moctar Ouane

II avait été l’un des points d’achoppement entre l’ancien président de la transition et le colonel Assimi Goïta, est revenu en force récupérer ses portefeuilles. Il devient en même temps N° 1 de l’équipe Choguel dans l’ordre de préséance. Le Lt Col Abdoulaye Maiga conserve également son poste de ministre de l’Administration territoriale, comme dans le gouvernement éphémère de Moctar Ouane. Idem pour le Colonel-Major Ismaël Wagué, qui signe également son retour, en gardant son département de la réconciliation considérablement étouffée. Il aura notamment en charge de veiller à l’application l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. En revanche, le colonel Modibo Koné, également évincé par Moctar Ouane, quitte le ministère de la Sécurité et la Protection civile, au profit du colonel-major Daoud Aly Mohammedine, pour prendre les commandes de la Sécurité d’Etat.

Ces rares rescapés de l’équipé Moctar Ouane II

Les rares rescapés du gouvernement Moctar Ouane II sont les ministres des mouvements armés dont la CMA, l’ex mouvement séparatiste, le CMFPR et le MAA. Cependant, en dehors de Mossa Ag Attaher, ancien porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui demeure au ministère de la Jeunesse et des Sports, les deux autres, notamment, Mahmoud Ould Mohamed Me Harouna Toureh changent de département. Le premier permute du ministère de l’Agriculture pour prendre les rênes de l’Industrie et du Commerce, tandis que le second, précédemment ministre de la Fonction publique, devient ministre de la

Communication de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration.

Les ministres de l’Economie et des finances, Alhousseni Sanou et Seydou Lamine Traoré, ainsi que des Mines de l’Energie et de l’Eau, tous évincés dans le gouvernement Ouane II, signent également leur retour et récupèrent en même temps leurs départements respectifs. De même est conservé Dr Amadou Keita à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Pour les rentrants, on note, par-delà l’arrivée de l’ancien procureur du pôle anticorruption, Mahamoud Kassogué, au ministre de la Justice, celle d’Abdoulaye Diop, ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui effectue son retour à la tête de la diplomatie malienne.

Par ailleurs, la désormais ancienne directrice de la Caisse Malienne de la Sécurité Sociale, Mme Diéminatou Sangaré, se voit confier le département de la Santé et du Développement social, tandis que l’ancien Directeur général du Commerce de la Concurrence, Modibo

Kéita, entre dans le gouvernement es qualité ministre du Développement rural.

Parmi les heureux rentrants figurent également Mme Dembele Madina Sissoko et Mme Sidibe Dedeou Ousmane, ci-devant ministre des Transports et des Infrastructures et ministre de l’Education Nationale.

Le M5 RFP s’adjuge la part du lion…

Au nombre des entrants figurent par ailleurs l’un des fidèles alliés de Choguel Maïga, Ibrahim Ikassa Maïga de l’Union pour la République et la démocratie (URD. Membre influent du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), il assure les stratégiques portefeuilles de la Refondation de l’État et des Relations avec les institutions. Toujours pour le compte du M5, Modibo Koné de MMK assure le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et Brehima Kamena du CNID de l’Urbanisme de l’Habitat des Domaines de l’Aménagement du Territoire et de la Population. Et ce n’est pas tout. Deux autres figures ayant battu le pavé dans la campagne anti-IBK ont été également récompensées avec respectivement le ministre de l’Education nationale et celui de la Promotion de la femme de l’Enfant et de la Famille. Il s’agit de Mme Sidibe Dedeou

Ousmane, une proche de l’Iman Dicko, et de Mme Wadidie Founè Coulibaly. Enfin, l’imam Oumarou Diarra, proche de l’imam Mahmoud Dicko et ancien porte-étendard de l’URD aux législatives, devient ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action Humanitaire, de la solidarité, des réfugiés et des déplacés,

Quid des formations politiques

Hormis l’URD, également représentée par Mme Diawara Aoua Paule Diallo, ministre du Travail, de la Fonction publique, et du dialogue social et l’Alliance démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), dont le Président, Youba Ba, devient ministre délégué chargé de l’Élevage et de la Pêche, les partis et regroupements politiques sont mis de côté par le nouveau

Premier ministre Choguel. Si la Codem de Housseini Amion Guindo avait d’ores et déjà écarté les équivoques en affichant son désintérêt à la vielle, toutes les autres formations ou regroupements espéraient avoir au moins un représentant dans la gestion de la deuxième phase de la transition. Après avoir défilé à la Primature, pour consultation, le

PM a finalement décidé de faire le gouvernement sans eux. Ainsi, aucune formation politique de l’ancienne majorité présidentielle n’est représentée dans le gouvernement. Le FSD-SAP n’y figure pas non plus alors que l’épouse de son Président, précédemment ministre de la Culture et de l’Artisanat, a été remerciée et remplacée par l’ancien secrétaire général du département M. Andogoly Guindo.

La charte de la transition et la loi 095 violées

Alors que Choguel annonçait la réduction du train de vie l’Etat, le nombre des ministres, contrairement aux clauses de la charte de la transition, passe de 25 à 28 membres. La loi 095 qui octroie 30% des postes nominatifs et électifs aux femmes a été également piétinée car sur 28 ministres, seules (5) cinq, soit 17, 85%, sont des femmes.

Amidou Keita

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