Le gouvernement de transition a été dévoilé, lundi 5 octobre, après plusieurs jours d’attente due aux enquêtes de moralité sur les personnalités. Dans l’équipe de 25 membres dont le processus a finalement accouché, au moins quatre (4) portefeuilles stratégiques et régaliens reviennent à la junte. Le colonel Sadio Camara, l’un des têtes pensantes du CNSP, accède ainsi aux commandes de la Défense, tandis que la gestion des défis sécuritaires revient au colonel Modibo Koné. Le porte-parole du CNSP, le colonel-major Ismaël Wagué, hérite des rênes du département en charge de la Réconciliation nationale. C’est un autre militaire inconnu du grand public, en occurrence le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, qui prend la tête de l’Administration territoriale.
Alors qu’on le pensait bien représenté dans le gouvernement à travers les nouveaux ministres de la Communication, Hamadoun Touré, de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, et de la Refondation, Mohamed Coulibaly, il s’est avéré que « Le M5 en tant qu’organisation n’est pas officiellement représenté par le gouvernement de transition ». C’est du moins ce que soutiennent plusieurs de ses ténors et porte-voix attitrés, deux jours après la publication de la liste du nouveau gouvernement. En effet, quoique les trois ministres soient proposés par l’autorité morale du mouvement contestataire, Me Tall a laissé entendre qu’aucun membre de l’équipe n’est une émanation du M5-RFP et ne peut se réclamer de ce mouvement.
Un autre fait marquant est l’entrée dans la nouvelle équipe de représentants de groupes armés impliqués dans le processus de paix. C’est ainsi que le ministère de l’Agriculture est confié à Mahmoud Ould Mohamed, celui de la Jeunesse à M. Mossa Ag Attaher. Et ce n’est pas tout. En effet, parmi les ex-rebelles qui signent leur entrée au gouvernement figure également Me Harouna Toureh, une figure des groupes armés pro-gouvernementaux, qui devient ministre du Travail et porte-parole du gouvernement.
Quatre femmes figurent dans le gouvernement de transition. Avec 16% au lieu 30%, le président de la République par intérim, Bah N’Daw, et le PM Moctar Ouane violent la loi portant promotion du genre aux fonctions nominatives. Le sésame insuffisant revient à Mme Bernadette Keïta (Ministère de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable), Mme Bintou Founé Samaké (Ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille), Dr Fanta Siby (Ministère de la santé et du développement social) et enfin Mme Kadiatou Konaré, la fille de l’ex président Alpha Oumar Konaré, à la tête tête du ministère de la Culture.
Il faut noter par ailleurs qu’au sein du gouvernement de Transition, très peu de places ont été réservées à la classe politique traditionnelle. Seuls deux des 25 ministres ont une appartenance politique connue et affichée. Il s’agit du ministre de l’éducation nationale, Pr Doulaye Konaté, qui selon des sources est membre du Comité exécutif de la Ruche, tandis que d’autres murmurent également que le ministre de la Jeunesse et des sports, M. Mossa Ag Attaher, milite à l’Asma-CFP.
En définitive, c’est le CNSP et la Cmas de l’Iman Mohamoud Dicko qui se sont partagé les postes clés. Et pour, au-delà
Amidou KEITA