Suite à l’augmentation des droits de Douanes par le gouvernement, le secrétaire général du syndicat national des commerçants détaillants (SYNACODEM) n’a pas caché le sentiment de ses militants d’aller en grève dans les jours à venir. Dans un entretien à bâton rompu, le secrétaire général du SYNACODEM, M. El Hadji Sacko, affirme que si rien n’est fait que les commerçants détaillants du Mali à leur tour iront en grève. Pour cause, la hausse des taxes douanières de plus de 30%. Il y a de cela plus d’une semaine que la tension est en train de monter entre le syndicat national des commerçants détaillants (SYNACODEM) et le gouvernement malien. Pour M. Sacko, les commerçants détaillants se regroupent pour aller acheter des produits à l’extérieur qu’ils mettent dans un conteneur pour acheminer au Mali. Ils le font avec l’accord d’un opérateur qui détient une licence et qui le dédouane, cela est connu de des autorités et de la Douane malienne. Dans un conteneur il peut y avoir plus de 100 à 200 produits différents, car ils ne peuvent pas payer un conteneur de chaque produit comme le thé, le téléviseur, le climatiseur, sucre, riz etc… La Douane a même fixé une taxe par rapport à ces genres de conteneurs. Qu’à leur grande surprise, cette même Douane vient de fixer un autre critère et taxe par rapport à ces conteneurs. « Si l’on pouvait dédouaner un conteneur de ce genre à 5 millions de CFA auparavant, de nos jours la Douane exige comme frais plus de 10 millions de FCFA, en plus de cela on paye encore une amende de 30%. Cette situation va engendrer une augmentation au niveau du prix de vente au détaillant. Par exemple si on vendait un paquet de thé à 500 FCFA, il sera vendu à près de 800 à 900, chose qui pourra causer la mévente au Mali, car nous sommes dans un pays pauvre, voir un arrêt de l’économie malienne. Mon bureau a cherché à rencontrer le directeur national de la Douane, et le Ministre de l’Economie et des finances qui n’ont pas voulu nous recevoir, au motif que nous sommes des détaillants », a-t-il précisé. Pour Sacko, ces autorités savent que ce sont eux les détaillants qui importent ces conteneurs et de façon légale. Il dit ne pas comprendre comment le directeur de la Douane et son ministre refusent de recevoir des représentants des commerçants au motif qu’ils sont des détaillants. L’orateur fera savoir que depuis le jeudi les commerçants viennent lui voir afin que le bureau décrète un mouvement de grève général. « Les commerçants m’appellent de toutes les régions et cercles du Mali afin qu’on ferme nos commerces pour montrer au gouvernement nos muscles. Comment fait-il qu’on prend des nouvelles mesures nous concernant sans que nous soyons informés » s’est-il interrogé. En tant que syndicat responsable, il dit avoir
demandé aux commerçants d’attendre et que le bureau a saisi le groupement des commerçants du Mali, la chambre du commerce et le patronat dont il est le vice-président afin qu’ils trouvent une solution à l’amiable. Le groupement a rencontré le directeur de la Douane et le ministre afin qu’ils reviennent sur leur décision, ils ont dit niet. Il leurs ont demandé d’appliquer l’ancien tarif pour les conteneurs qui sont déjà au niveau du poste de Kati où qui serait sur le territoire malien, ils ont refusé. De nos jours plus de 600 conteneurs se trouvent bloqués au niveau de Kati, et plus de 1000 à Sikasso, a-t-il déclaré. Ces conteneurs contiennent des produits périssables, qui seront inutilisables une fois déchargée. Il estime qu’il ne doit pas avoir de bras de fer entre nos autorités et les commerçants qui sont des citoyens et que ces autorités doivent être sensibles aux préoccupations des populations. Il dira que si la
situation ne se décante pas ; ils manifesteront leur mécontentement par des voies légales. « Nous prenons à témoins le peuple malien, de notre situation, et le jour où le prix des articles augmenteront il ne faudra pas qu’on soit indexer comme fautif. Ce dossier concerne toute la population malienne, mais elle ne rend pas compte pour le moment », a-t-il indiqué. Le président des détaillants dit avoir écrit une lettre de cri de cœur au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, afin qu’il vienne à leur secours ou s’implique personnellement pour la résolution de ce dossier très sensible. « Sinon si rien n’est fait dans les jours à venir, nous irons en grève », a-t-il conclu.
Fousseyni SISSOKO
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