Gouvernance et sortie de crise au Mali : IBK, le président malien le plus fragilisé

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Même si IBK est arrivé aux affaires dans un contexte de crise aggravée, l’on peine à comprendre cette succession d’adversités dont il semble être constamment victime.

On ne le dira jamais assez, le président de la République n’a pas bénéficié du soutien qu’il aurait souhaité pour gérer le pays en difficile processus de sortie de crise. L’union sacrée à laquelle les observateurs avertis s’attendaient pour un sursaut national pouvant contrer la horde terrorico-jihadiste déstabilisatrice n’a pas été au rendez-vous. Des adversités les plus monstrueuses se sont révélées à sa place.

Cela se fait sous le regard complaisant de la MINUSMA, qui semble tourner en rond en brandissant la faiblesse de son mandat. De même, la médiation internationale, avec son format  véritablement monstrueux, semble silencieux.

Les acteurs internationaux qui sont tant attachés à l’État de droit, l’ONU, les USA, la France, l’Union Européenne apparaissent aussi comme des observateurs du drame qui se déroule dans notre pays depuis 2012. Idem pour les partenaires et pays amis du continent africain tels que l’UA, la CEDEAO, l’UMEOA.

Une négation incompréhensible de la réalité

Tant que le silence ou parfois la négation de la réalité avec cette théorie de « l’insécurité résiduelle », les groupuscules politico-armés naitront ou réapparaitront parce que derrière cette insécurité, il y a un business qui tue la République mais qui nourrit et profite à certains.

Par ailleurs, il existe au Mali au moins 17 groupes politico-militaires illégaux, en possession d’armes illicites, une armée régulière, les Forces Armées et de sécurité du Mali (FAMAs), 3 armées sur la base plus ou moins acceptée du Droit International (MINUSMA, BARKHANE, G5 Sahel).

Ces 17 groupes politico-militaires illégaux, en possession d’armes illicites, ont par ordre de nombre de groupes et d’appartenance communautaire de l’écrasante majorité de leurs membres. Il s’agit des Touarègues avec 8  groupes. Ce sont : CPA, CJA, FPA, GATIA, HCUA, MNLA, MPSA, MSA.

Viennent ensuite les Songhays avec 5 groupes : CMPFR 1, CMPFR 2, CMPFR 3, FNL, Ganda Lassa Izo. Suivis des Arabes avec essentiellement 2 groupes, le MAA-CMA, MAA- Plateforme. Sans oublier que les Bellah ont leur groupe avec les Bouctou, et les Peulhs faisant partie du Ganda Izo.

Il faut ajouter à ces corps en armes la nébuleuse jihadiste avec au moins 2 composantes: AQMI et le “Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM)” (y compris AQMI ???).

Beaucoup, sinon la plupart de ces groupes politico-militaires ont été créés après la signature de l’Accord dit pour la Paix et la Réconciliation au Mali, ce même Accord qui se transformant de plus en plus en débris de composte à pas de géants …

L’histoire retiendra donc que tous les présidents maliens, IBK aura eu à faire à beaucoup d’adversités au-delà des contingences climatiques, géographiques, socioéconomiques, régionales et internationales. Quelques illustrations de cette hostilité sont les nombreux blocages du processus de paix émanant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), du  Mouvement arabe de l’Azawad, du Mouvement national de libération de l’Azawad, de la  Coalition du peuple pour l’Azawad, du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, d’Al-Mourabitoune (qui a revendiqué plusieurs attentats à Bamako et à l’intérieur du pays), du Front de libération du Macina.

L’on ne peut passer sous silence les oppositions et incompréhensions mises en œuvre par le Syntade, les associations et mouvements comme Yélimané Dagakané, An te a ban ! Ou des animosités développées par des individus comme Ras Bath  et son CDR, Madouka journal, SNESUP ! le collectif « TROP c’est TROP », le Collectif Mains propres, le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille, la  Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM), etc.

Des alliés politiques devenus des traitres ?

Par ailleurs, au plan politique, IBK a dû protester au moins à deux reprises sur la mollesse de la Coordination des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP). « Je ne vous sens pas », avait-il martelé  à Ségou puis à Sikasso lors de sa descente dans le pays profond. Il ira jusqu’à dire que les partis de la CMP semblent raser les murs, laissant libre cours aux opposants de le vouer aux gémonies à chacune de leurs sorties. Presque acculé et embarrassé, IBK finira par se défendra dans un retentissant « ce petit monsieur » adressé à Tiébilé Dramé du PARENA (opposition). Comme esseulé alors que sa majorité compte une soixantaine de partis politiques, le locataire de Koulouba finira par enregistrer des défections dans son camp politique.

Les partis SADI et ADP-Maliba suspendront leur participation à la majorité et finiront par quitter le navire présidentiel pour rejoindre l’opposition. D’autres formations politiques comme YELEMA, dirigé par l’un de ses anciens Premiers ministres (Moussa Mara) prendra aussi sa distance.

Avant ce parti et son leader, c’est le Premier ministre Oumar Tatam Ly qui a presque claqué la porte de la Cité administrative pour dénoncer une collaboration plutôt difficile avec le locataire du palais de Koulouba. Idem pour des personnalités comme l’ancien ministre Bocar Moussa Diarra, l’un des présidents d’honneur de l’UM-RDA Faso Jigi (qui est encore membre de la CMP), l’ex-Directeur de la communication de la présidence, Racine Thiam, qui quitte la majorité pour fondre dans l’URD, le principal parti de l’opposition et, dernier clash, le départ avec fracas de Me Mamadou Ismaël Konaté, désormais ex-ministre de la Justice.

A ce rythme, on peut dire que les anciens dirigeants ayant présidé aux destinées du Mali n’ont pas affronté autant de bourrasques !

Boubou SIDIBE (maliweb.net)

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8 COMMENTAIRES

  1. “…A ce rythme, on peut dire que les anciens dirigeants ayant présidé aux destinées du Mali n’ont pas affronté autant de bourrasques !…” ON PEUT AUSSI AFFIRMER QUE DE TOUS LES PRESIDENTS MALIENS,
    AUCUN N’A BENEFICIE DE CIRCONSTANCE AUSSI FAVORABLE A LEUR PRISE DE POUVOIR: IBK ETAIT ADOUBE DE TOUS ET DE PARTOUT. ET QU’EST QU’IL A FAIT DE CA? PRRRNNNNN

  2. “…L’on ne peut passer sous silence les oppositions et incompréhensions mises en œuvre par le Syntade, les associations et mouvements comme Yélimané Dagakané, An te a ban ! Ou des animosités développées par des individus comme Ras Bath et son CDR, Madouka journal, SNESUP ! le collectif « TROP c’est TROP », le Collectif Mains propres, le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille, la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM), etc…..” SI TOUS LES AUTRES PRESIDENT AVAIENT EU AUTANT DE GROUPE DE PRESSION, LE MALI SERAIT AUJOURD’HUI EMERGENT.

  3. “…On ne le dira jamais assez, le président de la République n’a pas bénéficié du soutien qu’il aurait souhaité pour gérer le pays en difficile processus de sortie de crise….”
    Parce que, gonfle suite a sa victoire, le” crapeau s’est pris pour un boeuf” et acommence a traiter tout le monde ‘nyengo”.
    Comme il pensait qu’il peut seul, voila donc….

  4. Vous avez résumé là l’incompétence du KANKELETIGUI à gouverner avec les autres,à déléguer au delà de son cercle familial.
    C’est la personnalité de l’ homme qui explique ces abandons successifs.
    L’histoire d’Ibk est connue de tous ceux qui suivent l’actualité politique malienne depuis le 26 mars 1991.
    Quand IBK dirigeait l’ADEMAPASJ,Il n’a jamais su ou pu réunir les différents clans du parti,il les a même écarté du bureau exécutif de l’ ADEMA-PASJ lors du dernier congrès qui a provoqué le congrès extraordinaire qui a mis IBK en minorité provoquant son départ de l’ ADEMA-PASJ.
    Ceux qui l’ont suivi dans son nouveau parti,certains sont revenus constatant tardivement l’autre face du chef:UN HOMME DE CLAN.
    A la différence de SOUMAILA CISSE qui n’a pas eu à voir des camarades qui l’ont suivi retourné dans le parti originel,a renforcé son parti par d’autres ralliements,IBK a vu son parti perdre ses éléments les plus influents.
    L’homme,avant d’être à la tête de l’ ÉTAT,n’a jamais su regrouper les gens autour de lui.
    La cause principale est qu’ IBK ne croit qu’ à la fidélité de sa famille.Il pense qu’ on est en sécurité qu’ avec les siens.
    Regrouper les gens autour d’un idéal n’a jamais été son crédo.
    Ceux qui ne l’ont pas su assez tôt,l’ont su quand ils ont commencé à exercer le pouvoir avec lui.
    D”abord l’homme est irrespectueux envers tous ceux qui ne rentrent pas dans le cercle familial,celui-ci aussi en impose aux autres avec la bénédiction du président.
    Seuls les sans cœurs (Les doussoutan den)restent intéressés uniquement par l’argent.
    Il faut ajouter à tous ceux ci que l’homme est constamment en conflit contre ses adversaires.
    Ce qui explique le refus d’appliquer l’ accord de Ouagadougou négocié brillamment par le beau fils de son ennemi intime ALPHA OUMAR KONARE.
    L’appliquer c’est donner de l’importance à l’ennemi.
    Enlever le refus d’appliquer cet accord aux causes de l’échec sécuritaire du régime,il n’en reste rien.
    Il en est de même de tous ceux qui sont affiliés à ATT.
    UN PRÉSIDENT INCAPABLE DE RÉUNIR LES MALIENS NE PEUT QUE FINIR COMME ÇA.
    Il a préféré être un homme de clan que d’être véritablement le président de tous les maliens.

  5. Fakrou Bouar é continue à raconter tes imbécilités en soutenant ce vaurien de Président soulard inconscient. Il a préservé quelles ressources? quant il est à son 134 ième voyage. Continue à raconter tes bâtardises en faisant le griot derrière le plus mauvais président d’Afrique. IBK est la honte la déception, le Satan depuis qu’il est au pouvoir il a résolu quelle crise au Mali ? Malhonnête Fakrou, tu veux nous faire croire que c’est parce que IBK a réfusé de partager le gateau et pourtant son badeau de fils et sa maman sont en train de faire la pluie et le beau temps avec les ressources du Mali. Fermes ta sale gueule au lieu de remuer le couteau dans la plaie. Indigne

  6. qui va travailler avec un voleur? ibk n’est que un voleur,un malhonnéte, un menteur,les maliens sont trops ignorants,IBK na jamais dit la veritée depuis qu’il est venu au pouvoir

  7. FB est une ardente guérière politique au service de l’Ivrogne Bourama de Koulouba. Tout en saluant votre courage, je vous conseille modestement d’abandonner l’Ivrogne Bourama de Koulouba (IBK) et de rejoindre le camp du peuple malien pendant qu’il est encore temps.
    “Les grands enjeux de notre époque ne peuvent pas se résoudre par le discours, ni par le vote populaire, mais par le fer et le sang” !!!!!

  8. Je ne me prononcerai pas sur les groupes armés du nord car c’est une volonté de l’occident d’occuper cette zone de notre pays par le biais des fils de ces régions.

    En ce qui concerne toutes les attaques contre le président IBK dans le sud est son refus de partager les maigres ressources de ce pays aux politiciens comme ATT l’avait fait. C’est la politique du Mali d’abord qui privilégie la construction d’un Etat fort au profit d’une gestion consensuelle du pouvoir.

    Pendant les 20 dernières années les maliens ont pris le gout à l’argent facile. La rigueur du président IBK a fait des victimes qui aujourd’hui veulent toutes sa têtes car n’ayant plus accès au délice du vol organisé qui a été institué comme mode de gouvernance par les autorités d’alors.

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