Gouvernance de Transition et crise sécuritaire : Les soutiens politiques d’Assimi sonnent l’alerte

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Le M5-RFP est-il déçu de la conduite des affaires du pays, après « le parachèvement » de sa mobilisation pour faire tomber le pouvoir IBK ? Cela n’est pas clairement exprimé, mais il semble que le mouvement souhaite une impulsion plus vigoureuse pour des résultats de gouvernance plus probants.

En dépit du fait que cette transition est le fruit de sa lutte conduisant à la chute du régime IBK, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) reste sur sa soif de rupture et de résultats plus évidents de la part de ceux qui nous dirigent dans la conduite des affaires publiques.

En tant que « force politique efficace de veille, de soutien, de critique, de propositions et d’actions », le M5-RFP Malikura semble ne pas se satisfaire de la conduite des affaires du pays, depuis le renversement du régime IBK, le 18 aout 2020. Le mouvement vient de monter au créneau pour peindre un tableau plutôt sombre ou du moins pas brillant de la situation sécuritaire et socioéconomique du pays.

C’est ainsi qu’au plan sécuritaire, le mouvement qui prône une gouvernance de rupture, déplore une situation encore extrêmement difficile. Il est fait état de « l’extension croissante des attaques des groupes armés terroristes à l’ensemble du pays avec un lourd bilan en termes de hausse du nombre de victimes civiles et militaires (tués et blessés), de destruction et vol de biens des populations (notamment le cheptel) ». Sans oublier l’extension de l’occupation du territoire national par ces groupes armés ; et l’emprise de plus en plus forte des terroristes dans la quasi-totalité des zones rurales.

En clair, relèvent les alliés politiques de la Transition, comme Konimba Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily, la situation sécuritaire du pays s’est détériorée, ces derniers mois, « avec une percée inquiétante de l’EIGS, le plus radical et le plus brutal des groupes armés terroristes ». Ce qui veut dire à demi-mot que le pouvoir militaire qui dirige le pays depuis plus de deux ans, n’a pas encore réussi à inverser la tendance de l’invasion de diverses régions du pays par les hordes terroristes.

Or, il est de notoriété que parmi les griefs reprochés au régime IBK, il y avait en bonne place, l’incapacité à reconquérir les pans du territoire infestés par le péril terroristes ou celui de l’extrémisme violent et criminel.

Dès lors, l’on se pose des questions sur la pertinence de la montée en puissance de l’Armée » longuement ressassée dans le discours officiel de ces derniers mois.  Comment alors ces criminels peuvent-ils paralyser l’activité socio-économique dans plusieurs zones du pays, provoquant même une crise alimentaire et/ou humanitaire dans certaines contrées ?

Toutes ces interrogations suscitent visiblement des vives inquiétudes chez les alliés politiques du président de la Transition, qui n’hésitent pas élever la voix lors d’une conférence de presse pour alerter ou avertir. Ils parlent de la dégradation de la situation humanitaire, avec des cas de détresse alimentaire, de défaillance de la fourniture des services publics, etc.

Par cette sortie du M5-RFP Malikura, le pouvoir militaire a reçu comme une sorte de carton jaune pour réveiller ses principaux lieutenants de leur…sommeil, afin de redresser la barre. Car, les Maliens continuent de croire en le Mali nouveau promis, sauf qu’ils n’en voient nettement pas les signaux véritablement annonciateurs.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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