Gestion su sport-développement de la jeunesse : Une campagne de dénigrement pour briser la volonté de changement

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La transition actuelle offre aux Maliens, à tous les niveaux qu’ils soient, d’abandonner les pratiques et mauvais comportements qui ont conduit ce pays au chaos. Essayer de ternir l’image des dirigeants sur du faux et par presse interposée est l’une de ces pratiques qui contrarient la volonté de changement prônée ici et là, et indispensable pour bâtir ce nouveau Mali dont nous rêvons tous.

La semaine dernière, précisément le 12 avril dernier, nous avons lu sur le web un article incendiaire sur le ministère de la Jeunesse et des Sports. Pourtant, l’un des départements qui se portent le mieux malgré la crise et la restriction budgétaire. Nous n’allons pas citer le nom du journal parce que notre objectif n’est pas de tomber dans une polémique stérile ou de nous substituer à qui que ce soit. Mais, juste éclairer nos lecteurs à partir de nos propres investigations. Les accusations étaient si graves et si directes que nous avons tenté d’en savoir plus. Et à notre surprise, nous avons été accueillis à bras ouverts par ceux qui sont accusés de cette mauvaise gestion. Il était question de rénovation de certains installations et équipements du Centre d’entraînement pour sportifs d’élite Ousmane Traoré de Kabala ainsi que de l’achat de groupes électrogènes pour pallier les délestages au niveau du cabinet, de la Direction des finances et du matériel (DFM) et de la Direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP).

Pour ce qui est de Kabala, nos interlocuteurs sont surpris parce que c’est le ministère qui a pris l’initiative de le faire visiter aux journalistes après les travaux de rénovation qui, d’ailleurs, doivent se poursuivre avec les salles multisports (plancher), un second terrain gazonné… «Je pense que quand on se reproche quelque chose, on fait tout pour fuir la presse et non l’attirer. C’est le Département qui a pris l’initiative de cette caravane de presse… Et nous sommes surpris que certains n’aient seulement retenu que le montant investi et non l’ampleur des travaux, la qualité des équipements et surtout les commodités offertes aux futurs pensionnaires du centre», souligne le chargé à la communication. Il nous a poliment renvoyé à une relecture attentive de l’article en question. «Vous me direz après si vous y voyez un seul élément consistant pour étayer les accusations à l’encontre du Département». En la matière, il ne suffit pas de se limiter au visuel, c’est-à dire les meubles des chambres, du restaurant, etc. Il attire notre attention sur le fait que ce centre date de la CAN «Mali 2002».

Une expertise subjective 

Certains travaux ont ainsi été exécutés à la va-vite pour permettre aux Aigles de trouver un cadre de préparation dans les meilleurs délais. Ce qui fait que les installations posaient beaucoup de problèmes, notamment au niveau de la plomberie, de l’étanchéité, du château d’eau… pris en compte par les récents travaux. Tout comme l’amélioration des commodités dans les chambres, le fitness center dont les équipements de qualité sont très chers. En la matière, le jugement sur les travaux est assez superficiel car ne reposant sur aucune expertise avérée sur le rapport  qualité/prix… L’objectivité devait pousser à la prudence d’autant plus qu’un journaliste n’est pas forcément bien outillé pour une telle expertise. Sans compter que l’inflation tire tous les prix vers le haut ces dernières années. Selon nos interlocuteurs, ces travaux étaient une exigence de l’encadrement technique des Aigles, qui souhaitait travailler dans des conditions idoines avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud pour parachever la préparation de la sélection nationale. Ils sont aussi initiés en rapport avec une vision politique visant à réduire le coût de préparation des différentes équipes nationales en leur offrant un cadre idéal. C’est ainsi qu’un programme d’investissement a été adopté et validé par le gouvernement sur la base du Budget spécial d’investissement (BSI) présentement gelé à cause de la crise que traverse le pays. Selon nos propres enquêtes, le coût d’une semaine d’internat des Aigles du Mali dans un hôtel 4 Etoiles avoisinent l’investissement (près de 100 millions de FCFA) réalisé pour les préparatifs de la CAN 2013. Sans compter que les travaux sont effectués sur le long terme afin de consolider l’infrastructure. Sur cette première accusation, difficile d’incriminer donc la gestion du Département, surtout sur la base d’un jugement ne reposant sur aucune expertise avérée.

Sur l’autre reproche, nous pensons plutôt qu’il faut plutôt remercier M. le ministre de la Jeunesse et des Sports pour avoir doté le Département de groupes électrogènes. Cela est d’autant nécessaire que cette initiative était demandée et attendue par les travailleurs dudit ministère depuis des décennies. En effet, en période de chaleur, les coupures intempestives étaient un véritable calvaire pour eux. Il y a des moments, où ils pouvaient passer de longues heures à attendre le courant électrique. Cela était un immense handicap dans un Département où les urgences sont monnaies courantes où on ne connaît pas souvent de jours fériés ou de week-ends. Sans compter l’impact néfaste sur le matériel de travail, les ordinateurs notamment. Qu’un ministre ait pris l’initiative de mettre fin à ce calvaire devait être plutôt un fait encourageant et non condamnable. Et ce n’est pas juste de dire que les groupes ne marchent pas. En effet, la semaine dernière seulement, nous étions dans ce ministère en quête d’informations quand il y a une coupure. Aussitôt, les groupes ont pris le relais.

La remise en cause, gage du professionnalisme

Certes, il y avait quelques problèmes techniques avant le rodage du mécanisme, mais cela ne saurait entacher la pertinence de cette décision politique. «J’étais loin d’imaginer les conditions de travail du cabinet et des agents dans les directions. Nous allons tout mettre en œuvre pour les améliorer. Mais, en retour, nous allons être intransigeants sur des principes comme la ponctualité, la rigueur professionnelle…», avait promis le ministre Hamèye Founé Mahalmadane, après avoir visité les différents services sous sa tutelle. C’était juste après sa nomination. Ce qui nous a surpris, c’est le déséquilibre de l’information. Face à d’aussi graves accusations, l’idéal aurait été aussi de rencontrer les responsables du Département pour leur version. Et cela est d’autant facile que c’est l’un des rares ministères qui communique et où l’expression «nos portes sont largement ouvertes» est une réalité. Nous en avons fait l’expérience. Tout comme d’ailleurs beaucoup de confrères.

Malheureusement, notre confrère s’est contenté d’accuser sans preuves formelles. «Nous savons d’où vient le coup. Mais, il faut plus pour nous ébranler dans nos convictions», nous dit le responsable de la communication. Il ne nous en dira pas plus. N’empêche que, au ministère de la Jeunesse et des Sports, ils sont nombreux à penser que les mesures courageuses et audacieuses prises ces derniers temps par Hamèye Founé ne sont pas du goût de tout le monde, surtout ceux qui en ont fait les frais pour le moment. Celles-ci visent à insuffler un sang neuf au management des infrastructures afin qu’elles soient rentables pour soulager le budget national en ce qui concerne le financement des activités sportives et de jeunesse. Il s’agit aussi de marquer une rupture avec l’opacité qui entourait certains marchés. «Des mesures contraignantes, mais acceptées par les fédérations et les associations de jeunesse parce porteuses du changement souhaité pour rompre avec la navigation à vue», nous dit un dirigeant sportif du pays. Il est clair que cette rigueur prônée à tous les niveaux dérange. Et ceux qui n’ont pas pu s’en accommoder ou qui ont fait les frais de l’indispensable changement des hommes se rabattent aujourd’hui sur la presse pour ternir l’image du Département et espérer avoir ainsi la «tête» du ministre. Mais, nous pensons que nos autorités ne sont pas aussi dupes de ces méthodes sombres destinées à briser l’élan du changement de comportement indispensable pour avancer, notamment dans la gestion du sport et le développement de la jeunesse.

Pour que le Mali ne revive plus jamais le calvaire que nous avons connu, il est nécessaire que chacun se remette en cause. Une remise en question qui s’impose particulièrement à nous autres journalistes pour ne plus servir d’épée à des mauvaises causes. Nous avons un rôle essentiel dans l’avènement de ce «Mali nouveau» que nous attendons à la fin de la transition. Ce qui suppose que nous refusons désormais que ceux qui en ont plus sur la conscience se servent de nous pour entraver les mesures courageuses prises ici et là. Cela est d’autant nécessaire que la crédibilité de la presse est sérieusement entamée par de tels comportements. Dans pareille situation, la remise en cause ne peut qu’impulser le professionnalisme souhaité pour redorer le blason de la presse !

Hamady TAMBA

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