La gestion néo- patrimoniale de l’État dans la plupart des pays africains crée des frustrations au sein des populations et les organismes, qui sont chargés des élections, sont souvent inféodés au pouvoir et confisquent la démocratie.
-Maliweb.net- La gouvernance clanique amplifie le problème du repli identitaire en termes de réponse à une gestion néo- patrimoniale de l’État et la mauvaise gouvernance. Une gouvernance qui conçoit l’État comme une entreprise privée et un instrument de lutte pour le contrôle du patrimoine national considéré comme une source d’enrichissement et de privilèges.
Dans nos États, un président de la République, dés son accession au pouvoir, recrute souvent dans sa famille et fait appel à son clan, à son ethnie ou à ses amis et connaissances, qui vont occuper des postes stratégiques dans la gestion des affaires socio-économiques et politiques. On installe ainsi un groupe restreint qui prend une place centrale dans la gestion des affaires publiques. Un groupe qui vit généralement sur le dos de l’État au détriment du bien-être de la population. Et commence l’hégémonie d’un groupe, d’une ethnie ou d’une région sur l’ensemble du pays. Ces autorités politiques conçoivent l’État comme une propriété privée. Dans cette gestion néo- patrimoniale de l’État, la famille, le clan et l’ethnie deviennent des viviers essentiels au sein desquels se recrutent les membres du groupe dirigeant sur la base de leur appartenance et non sur celle de la compétence ou de la méritocratie.
Cette gestion clanique, affairiste et ethnico- familiale de l’État, une appropriation ou monopolisation exclusive des biens publics par une oligarchie, ou tout simplement la privatisation de l’État, crée des frustrations au sein de la population. Forcément, des citoyens vont se sentir lésés dans la redistribution de la richesse, des postes ou des fonctions au sein de l’État. Et le repli identitaire devient inévitable pour les populations qui vivent dans la précarité et la pauvreté.
Le comportement quotidien des uns et des autres risque de virer vers l’ethnisme, voire vers la xénophobie ou la révolte. Une réaction légitime de tout citoyen qui ne comprend pas les raisons de sa marginalisation, de son exclusion faite sur des critères subjectifs.
D’autre part, les organismes chargés de la gestion électorale, souvent inféodés au pouvoir, au moment de valider ou non les élections politiques, agissent généralement en fonction de leurs intérêts et ceux du groupe dirigeant auquel ils appartiennent en réalité, même si certains se réclament de l’opposition.
Moussa DANIOKO