Gestion du pouvoir : IBK déçoit les Maliens

8
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (c) Afp
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (c) Afp

Elu avec ferveur à la magistrature suprême du pays, IBK a de la peine à convaincre les Maliens sur le bien-fondé de ses actes. Après plus de 2 mois de gestion des affaires, le « Malimansa » est bien en perte de popularité.

 

Il n’est pas aujourd’hui évident qu’en faisant un sondage d’opinion sur la popularité du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qu’on soit encore près de la barre des 77% qui l’ont vu accéder à la magistrature suprême à l’issue du second tour de la présidentielle de 2013.

IBK a beaucoup perdu de sa popularité à cause d’un certain nombre d’actes posés qui trahissent le caractère d’homme de poigne que les Maliens lui ont attribué et ses slogans de campagne du genre : « pour le bonheur des Maliens », « pour l’honneur des Maliens ».

D’abord pour l’honneur des Maliens, le nouveau président de la République, qui a été accueilli par des inondations ayant fortement endeuillé la capitale en fin août, n’a pas fait un clin d’œil à l’endroit des sinistrés qui venaient de l’élire. Même une simple visite aux familles sinistrées aurait pu remonter leur moral.

 

Mais loin de cette misère nationale, le nouveau président de la République était plutôt entre les avions dans un périple sous-régional. En son temps, son entourage avait laissé entendre qu’il n’a pas officiellement pris fonction. Mais depuis le 4 septembre, date de son entrée en fonction, jusqu’à nos jours, la compassion de l’homme se fait attendre à l’endroit de ces sinistrés. Certes, dans son discours d’investiture il avait annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités autour du drame, mais jusque là les Maliens sont dans l’attente de ses résultats.

 

Ensuite il y a eu le naufrage de cette pinasse au niveau de Konna laquelle tentait de rallier Tombouctou. Près d’une centaine de victimes et des nombreuses disparitions sont enregistrées. Les multiples familles endeuillées n’auront droit qu’à un petit message de condoléances de leur président. IBK n’a pas saisi cette occasion pour aller au contact de ces concitoyens qui en avaient besoin de sa chaleur en ces périodes difficiles. A-t-il été ému ? En tout cas, personne ne verra les larmes d’un IBK qui a pourtant habitué les Maliens à ses larmes.

 

Puis, intervient à Kidal l’enlèvement suivi de l’assassinat des deux journalistes Français en l’occurrence Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI. Au cours de l’audience qu’IBK a accordée la délégation de RFI venue chercher les dépouilles à Bamako, les Maliens voient leur président en larmes. Des larmes de crocodile ? Non des larmes à polémique. Parce que personne n’a compris comment le chef de l’Etat a pu craquer face à la délégation de RFI pour la mort de deux journalistes français, alors que les inondations et le naufrage de la pinasse avaient fait plus d’une centaine de victimes à Bamako et à Konna sans que le président aux larmes abondantes n’ait versé la moindre goutte. Certains Maliens conclurent alors que la vie de deux Français est plus chère à leur président que celle d’une centaine de ses compatriotes.

 

Et puis il y a justement cette équation de Kidal qui tarde à être équilibrée par le nouveau régime. Depuis longtemps les Maliens se plaignent du fait que Kidal échappe toujours à la souveraineté nationale. La ville est sous contrôle de la rébellion touareg sécessionniste du MNLA. Ses forces au lieu d’être cantonnées y font le banditisme alors que ce sont militaires maliens qui sont cantonnés l’arme au pied. IBK lui-même admet que cette situation est inadmissible et sait bien que sa crédibilité aux yeux de ses compatriotes réside dans sa capacité à pouvoir résoudre cette situation dans la plus grande fermeté, mais préfère avouer son impuissance et se laisse traiter comme un président de transition. Son seul haut fait d’arme sur le dossier de Kidal, c’est peut-être le fait d’avoir obtenu récemment la libération du gouvernorat et de la station ORTM de la ville qui étaient jusque là squattés par les rebelles. Un petit succès qui ne peut du reste pas cacher la grande déception des Maliens par rapport à certains faits : la libération des rebelles et la levée des mandats d’arrêt contre les chefs rebelles. Une grande partie de la classe politique s’est opposée à cette gestion quelque peu laxiste du dossier. IBK lui-même a mis la justice de son pays sur son dos notamment le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Tessougué, fervent opposant à la levée des mandats. La déception sera rendue plus grande lorsque lors des assises nationales sur le Nord, le président de la République s’est permis de se glorifier de la libération des prisonniers rebelles en disant haut et fort qu’il en a libéré et qu’il le ferait autant demain si c’était le prix de la paix. Ce discours a choqué l’orgueil des Maliens qui ont vu là en leur président le signe d’une faiblesse.

 

C’est dire qu’à plus de deux mois de gestion du pouvoir, les Maliens sont loin de se reconnaitre dans les actes de celui qui a été élu avec ferveur dans l’espoir de trouver une solution à la crise que le pays traverse.

Yattara Ibrahim

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Je pense qu’IBK a le devoir d’expliquer aux maliens les actes qu’il pose. C’est vrai qu’il est soumis à des contraintes de la communauté internationale, mais notre pays nous appartient et nous lui demandons d’avoir un minimum de considération pour son peuple.

  2. Chers lecteurs je pense ke vous etes un peu dure avec ibk je ne pas voter pr lui ms sachez ke il ne peut rien contre la volonte de la france il fait de son mieux je crois car avt son election il a fait un deal avec le diable je pense pour kidal ce perdu depuis lgt maintenant souhaitons de ne pas perdre le reste du territoire du nord car la france nous a fait savoir kel tien aux revendications des touaregs (mnla) a plusieurs reprises si notre premier ministre ne plus se rendre a kidal en presence de la la minusma sur notre territoire ke voulez vous comprendre ds 7 situation si nest ke kidal ne plus un territoire malien au lieu de rester la a critiquer ibk chacun d’entre nous doit se lever et dire non a la france et la minusma de la gestion du territoire malien de kidal je me demande si l’on sait ce ke sa veut dire si l’ennemi decouvre son front au dedans ou au dehors debout sur les rampards nous sommes resolus de mourir wa salam

  3. laissez le faire son boulot. Vous êtes des spectateurs et lui le footballeur alors cessez de crier le mal partout. Vous en diriez un jour le contraire de ce que vous avancez.Cherchons la paix dans notre pays. Monsieur le journaliste n’incite pas les gens à la revolte. Que Dieu aide notre Maliba.

  4. Et surtout l’arrestation du gel SANOGO IBK tu ns a trahi. Depuis à votre investiture on était pas dacord avec boubeye au gouvernement.
    vraiment les anciens au gouvernement n’est pas le changement.

Comments are closed.