Au Mali, c’est l’Arrêté interministériel N°02- 0621/MJS-MEF du 8 avril 2002 qui fixe les tarifs de location des infrastructures socio-éducatives du ministère de la Jeunesse et des Sports et portant répartition des recettes. Et la clé de répartition est telle qu’il est difficile pour les infrastructures de prendre en charge leur fonctionnement, leur entretien périodique.
Si nous prenons par exemple le Stade du 26 Mars, les tarifs des manifestations sur la pelouse de l’arène principale sont fixés à 1 million pour les artistes du pays et 2 millions pour les vedettes étrangères. Sur ce même espace, les meetings des partis et associations politiques sont facturés à 750 000 F CFA. Les kiosques sont loués à 10 000 F CFA par match. Pour les équipes locales, les chambres climatisées sont disponibles à 5 000 F CFA (la nuitée) et celles qui ne sont pas climatisées reviennent à 3000 F CFA. Le terrain d’entraînement coûte 20 000 F CFA (par jour) aux équipes locales contre 50 000 F CFA pour les formations étrangères. La piste d’athlétisme est facturée à 50 000 F CFA (jour) pour les compétitions nationales et 200 000 F CFA pour les compétitions internationales.
Les recettes sont réparties selon la nature des activités, des compétitions. En ce qui concerne les manifestations sportives, la clé de répartition des recettes des rencontres internationales financées par le budget national est de 65 % pour le Trésor, 20 % pour l’infrastructure du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et 15 % pour la fédération nationale concernée ou l’organisme international. Quant aux rencontres internationales financées par les fédérations nationales, 10 % des recettes nationales reviennent au budget d’Etat, 20 % à l’infrastructure et 70 % à la fédération concernée. La répartition des recettes nettes des compétitions nationales organisées par les Fédérations sportives nationales (FSN) est de 10 % pour le budget national, autant pour l’infrastructure et 80 % pour la FSN.
Les frais des panneaux publicitaires permanents sont partagés à hauteur de 10 % pour le budget national, 50 % pour l’infrastructure, 30 % pour l’Agence de publicité et 10 % pour la fédération concernée. Quant aux panneaux ponctuels, les recettes sont réparties en raison de 10 % pour le budget national, 60 % pour la FSN et 30 % pour l’infrastructure du MJS… Au niveau des stades, leur part des recettes était jusque-là versée au niveau de leurs régies. Après chaque match, les recettes étaient réparties à partir de la régie du stade ayant par exemple abrité la rencontre. «De nos jours, le Contrôle général exige le versement des recettes dans le compte bancaire du stade concerné avant toute répartition… Et c’est ce qui a été respecté lors du match Mali-Soudan du sud (6e journée des éliminatoires de la CAN 2023) disputé le 8 septembre 2023 au Stade 26 Mars de Yirimadio», nous explique une source à la DNSEP.
Si les activités socioculturelles et sportives étaient réellement assez abondantes comme on l’aurait souhaité dans notre pays, cette clé de répartition devait sans doute permettre aux infrastructures sportives d’avoir au moins un fond d’entretien conséquent. Malheureusement, pour certaines dépenses, les responsables des infrastructures sont obligés de passer par la Direction des finances et du matériel (DFM) du ministère de la Jeunesse et des Sports via la Direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP).
Et à ce niveau (DFM), la réaction n’est pas souvent systématique sans l’instruction ferme du ministre. «Même pour remplacer une ampoule, nous sommes obligés de passer par le DFM qui prend généralement son temps pour satisfaire cette demande», nous a une fois affirmé le directeur de l’une des infrastructures qui ne sont pas dotées d’une régie. La réforme sur laquelle travaille la DNSEP vise certainement à mettre fin à tous ses déshydratas en offrant aux directions des Stades et des autres infrastructures les moyens d’assurer les moyens de leur entretien permanent.
Moussa Bolly