Gestion des crises sécuritaires : l’heure d’impliquer les femmes !

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Dans les crises sécuritaires, les femmes payent le lourd tribut. Pourtant, dans la gestion de ces conflits, elles sont les plus marginalisées alors que leurs contributions peuvent être importantes.

« La femme est au centre de la résolution des conflits, elle est au centre de la prévention des conflits ». Ce passage est de Moussa Yeyia Touré, représentant de Gao AlKaïdou, lors d’une de ses interventions au Grand dialogue de Studio Tamani au cours du mois de février 2020.

Dans la gestion des conflits, les femmes sont généralement mises au second plan. Dans la plupart des crises sécuritaires dans nos pays, on ne parle d’elles qu’en tant que des victimes de violences alors qu’elles jouent ou peuvent jouer un rôle majeur dans la bonne gestion de ces conflits. Le représentant de Gao Alkaïdou a bien mis l’accent sur cet aspect dans son intervention au Studio Tamani. Selon lui, c’est l’engagement des femmes qui a permis l’apaisement des tensions à Gao, durant l’occupation.

En effet, durant les conflits, les femmes emploient tous les moyens possibles pour assurer la protection et la survie de leurs enfants non seulement en leur procurant à manger mais également en leur proférant des bénédictions ou des conseils.

Dans la plupart des sociétés maliennes, la femme est éduquée à la paix. C’est la raison pour laquelle on recommande généralement à la jeune mariée d’être l’aiguille pour coudre les liens sociaux.

Dans l’article 10 du ‘’Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes’’, il est recommandé : « Les femmes ont droit à une existence pacifique et ont le droit de participer à la promotion et au maintien de la paix. »

Ces considérations sur la place des femmes dans la gestion des conflits ne sont pas nouvelles. Dans la plupart des sociétés ancestrales, ce rôle attribué à ces êtres était largement reconnu. Certes, elles ne prenaient pas les armes pour combattre au corps à corps au côté des hommes mais la plupart des techniques de combat employées étaient leur émanation.

« Les femmes sont des couteaux à double tranchant : elles peuvent apaiser comme elles peuvent attiser », estime Moussa S. Maiga, chef Songhoi sur Studio Tamani en février 2020.

Le rôle des femmes dans la gestion de conflits une évidence aux yeux des Nations unies depuis déjà quelques années. C’est ce qui explique pourquoi dans son rapport 2012, son secrétaire général formulait cette invitation : « Il est nécessaire que les dirigeants aux niveaux national, régional et international se mobilisent de manière cohérente et visible pour promouvoir les normes et les règles internationales relatives à la participation et aux droits fondamentaux des femmes et des filles dans toutes les initiatives de prévention et de règlement des conflits et de consolidation de la paix. »

Cette prise de conscience du rôle de la femme dans la prévention et la résolution des crises sécuritaires par les Nations unies remonte jusqu’à sa résolution 1325 de l’an 2000.  A travers celle-ci, les Nations unies recommandent l’intégration de la dimension genre dans la gestion des conflits dans le monde. A ce titre, elles ne doivent plus être négligées dans les phases préliminaires, à savoir les prises de décision.

Tous ceux-ci sous-entendent la place que peuvent occuper les femmes dans la prévention ainsi que la résolution des conflits. Cet angle ne mérite pas d’être ignoré par les politiques africains, notamment ceux du Sahel.

Selon Bréma Ely Dicko, sociologue malien, les femmes « sont des mères, des épouses, des compagnes, des informatrices, des éducatrices, les victimes des conflits. De par leur position, elles sont les mieux indiquées pour discuter avec des hommes armés d’obédiences diverses. »

Togola

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