Les dépôts de préavis de grève se multiplient dans notre pays ces derniers jours. Face à cette situation, l’organisation de concertations nationales avec les partenaires sociaux devient une nécessité pour les autorités de la transition.
Depuis quelques semaines, les autorités de la transition maliennes sont confrontées à une fronde sociale grandissante. Des dépôts de préavis de grève se multiplient. Après sa grève de 72 heures de la semaine dernière, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a déposé un nouveau préavis de grève de 5 jours allant du 14 au 18 décembre 2020. La synergie des syndicats des surveillants de prison (SSSP), les fonctionnaires des collectivités territoriales, les travailleurs du ministère des Affaires étrangères ont tous déposé des préavis de grève sur la table du gouvernement de transition. Les syndicats des administrateurs civils ont entamé une grève illimitée depuis plusieurs jours.
Face à ce front social en ébullition, il urge pour les autorités de la transition de jouer carte sur table. Le gouvernement de transition doit rapidement organiser des concertations avec tous les partenaires sociaux pour discuter des doléances qui peuvent être satisfaites et de celles qui ne peuvent pas l’être pendant cette période transitoire dans notre pays.
En effet, la satisfaction des doléances des syndicats au cas par cas pourra pousser d’autres corporations à déposer des préavis de grève entraînant ainsi le pays dans une fronde sociale dont l’issue peut s’avérer incertaine pour les autorités de la transition.Lesquelles, rappelons-le, sont déjà en froid avec la classe politique qui ne décolère pas après la publication du décret présidentiel fixant la clé de répartition des sièges entre les composantes du futur Conseil national de transition.
En plus vu la situation sécuritaire inquiétante dans notre pays, les autorités de la transition ont besoin d’un front social apaisé. D’où l’urgence pour eux de prendre le taureau par les cornes en organisant des concertations nationales avec tous les partenaires sociaux.
Kassim Diarra