Génocide perpétré contre les tutsis en 1994 : 21 ans après, la communauté rwandaise du Mali se souvient…

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La  communauté rwandaise vivant au Mali avait comme invité d’honneur, le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdramane Sylla accompagné pour la circonstance  par ses collègues Thierno Amadou Hass Diallo,  des Affaires Religieuses et du Culte, Mahamadou Diarra de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mohamed Ag Erlaf, de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et Mamadou Gaoussou Diarra, de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé.

La cérémonie a commencé par la prière pour les morts et le Rwanda. Des prières dirigées, pour la communauté chrétienne, par l’abbé Stéphane Yakré et pour la communauté musulmane par l’imam Ibrahim Barry.  Ensuite, les ministres et les autres invités ont procédé  à l’allumage des bougies en mémoire des tutsis massacrés et toutes les autres victimes du génocide rwandais.

Dans son intervention, Emmanuel Bigenimana, représentant de la communauté rwandaise au Mali expliquera que cette cérémonie  a lieu pour commémorer la mémoire de ceux qui ont péri lors du génocide. Mais aussi réconforter les survivants.

« Il ya 21 ans, plus d’un million de  personnes périssaient lors de ce génocide avec comme seul crime d’être nées tutsis », a-t-il laissé entendre.

Pour Emmanuel Bigenimana, cette barbarie humaine a laissé derrière elle,  plus de 60.000 veuves et plus de 600.000 orphelins.

Par ailleurs, il a signalé un autre problème dont les tutsis sont victimes : il s’agit du négationnisme  concernant ce génocide. Car selon lui, malgré toutes les preuves établies sur cette barbarie humaine, certains continuent à nier qu’il y a eu génocide au Rwanda.

« 21 ans, après, sur les ruines du génocide, nous avons construit un pays fondé sur nos valeurs et notre foi en l’avenir », a laissé entendre M. Bigenimana. Qui poursuit qu’ils sont réunis pour aller de l’avant.

« Plus jamais ça au Rwanda, en Afrique et dans le monde », a martelé M. Bigenimana qui a conclu en remerciant le Président Paul Kagamé, à l’époque à la tête de l’APR qui a pu arrêter ce génocide.

A sa suite, Bernard Tabakanba, un rescapé de ce génocide  témoignera de l’enfer qu’il a vécu durant les cent jours du génocide et bien avant cette barbarie humaine.

Selon lui, bien avant le génocide, ils n’ont pas connu leurs grands-parents morts en 1959.Une époque à laquelle, toute leur famille a dû quitter le Rwanda pour se refugier  à l’extérieur sous le coup des violences contre la communauté tutsi.

A l’en croire, son père a été emprisonné cinq fois parce qu’il était tutsi. Aussi, il est le seul enfant de sa famille à avoir étudié à l’école publique après avoir modifié son nom. Car les enfants Tutsi étaient maltraités dans les écoles rwandaises. Mais aussi, ne pouvaient pas avoir d’amis car  traités de serpent et de fourmis.

Pour lui, c’est en 1994 que l’avion du président a été abattu. Et c’est de là que tout est parti car le même jour, ils ont été chassés de leur maison. Et ce fut le début de la chasse contre les Tutsis. Le rescapé du génocide poursuit qu’ils se sont refugiés dans des paroisses, dans des stades et ensuite dans la forêt où ils étaient tous les jours victimes d’attaques. Des attaques lors desquelles, plusieurs milliers de personnes perdront la vie. Et c’est grâce à la Croix rouge que lui et plusieurs autres milliers de personnes ont eu la vie sauve. Bernard qui vit aujourd’hui au Mali est marié et père d’un enfant.

A noter que lors de cette cérémonie, une projection a été faite sur les violences dont sont victimes les Tutsis depuis 1959. Des violences à répétition qui ont conduit au pire en 1994.

Dieudonné  Diama

 

 

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