Garantir l’accès aux services de sante de base : Une nécessité pour le développement de notre pays

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Le conflit armé dans la partie septentrionale de notre pays a entrainé un mouvement massif des populations vers l’étranger. Le système de santé, l’offre des services en particulier, a été significativement affectée dans les régions du nord, mais aussi dans ceux du sud. En plus des victimes liées au conflit, des violences sur les femmes, des destructions et des pillages des infrastructures sociales et sanitaires ont été observés.

 

Une des conséquences majeures de l’occupation jihadiste des trois grandes régions du nord est, sans conteste, la détérioration du système de santé de cette partie du Mali déjà précaire avant la crise. Les risques de flambées d’épidémies ont été élevés du fait du mouvement massif des populations, des conditions précaires des personnes déplacées, du faible taux de couverture vaccinale notamment contre la rougeole et de la perturbation du système de surveillance épidémiologique.

 

Dans le cadre de la prise en charge des questions humanitaires, certains Partenaires Techniques et Financiers (PTF) à travers les ONG fournissent des appuis aux populations pour la continuité des services. Cet appui s’effectue dans les zones sous occupation et dans les zones ayant reçu des déplacés. Il s’agit de la prise en charge des urgences médico chirurgicales, de la dotation en médicaments et de la conduite des activités de vaccination couplées à la supplémentation à la vitamine A et le déparasitage.

La relance totale des services de santé dans les régions du nord est une priorité absolue pour l’Etat malien. Cela demande, la réhabilitation et l’équipement des bâtiments vandalisés par les groupes armés, la mise en place de primes d’incitation pour le retour du personnel ayant abandonné leur poste, un appui au fonctionnement pour permettre la réalisation des activités prioritaires et la disponibilité de médicaments.

Il est nécessaire de consolider dans les régions du nord, les acquis et de répondre aux besoins des populations déplacées. Le ministère de la santé entend poursuivre les efforts pour offrir la disponibilité des services sanitaires de qualité dans le contexte de la crise politico-sécuritaire et sociale sur l’ensemble du territoire nationale.

 

 

Lutte contre le VIH/SIDA

Actuellement, dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal et une partie des régions de Mopti et Ségou, les activités de prévention et de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH ne se fait plus correctement à cause de la destruction partielle ou totale des centre de soins, de l’absence de médicaments et du déplacement du personnel de santé qualifié et des autres acteurs concernés. Dans le contexte d’après-guerre que connait le nord du Mali, il est urgent d’élaborer une stratégie appropriée pour des interventions adaptées afin de venir en aide aux populations restées sur place et aux déplacés. Il est important de s’assurer que sur l’ensemble du territoire national, toutes les personnes vivant avec le VIH et sous traitement continuent d’avoir accès au traitement et que les populations vulnérables puissent accéder aux services de prévention.

 

Face à ce contexte particulier, l’Etat malien a élaboré un plan d’urgence de lutte contre le sida. Son coût est estimé à 1,4 milliards de F CFA. Ce plan prévoit dans ses grandes lignes, la sensibilisation des militaires et des communautés sur le VIH/SIDA, la réhabilitation des centres de dépistages endommagés, la réhabilitation des sites de prévention de la transmission mère-enfant et le renforcement de la prévention du VIH/SIDA à travers la contractualisation avec les associations et ONG pour les interventions auprès des groupes vulnérables.

Ahmed  M. Thiam

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