Suite à la publication de son étude sur les besoins et accès des personnes vivant avec handicap aux services de santé de la reproduction , planification familiale et de prévention, protection contre les violences basées sur le genre au Mali par l’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD) a initié des sessions de plaidoyer dans les régions de Gao et Tombouctou. Ces sessions de plaidoyer régionales c’est de permettre et d’informer les décideurs politiques, les acteurs nationaux et les partenaires du développement sur les contraintes liées à l’accès des PVH aux services de SR/PF ;d’informer les décideurs politiques, les acteurs nationaux et les partenaires du développement sur les cas et formes de VBG sur les PHV, ainsi que les mécanismes existants de préventions et de protection des PVH contre les VBG et enfin d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la nécessité de prendre en compte des besoins des PHV en SR/PF et de protection et prévention contre les VBG.
L’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD) pour apporter sa contribution à la réalisation des objectifs de développement inclusif et à la prise en compte des besoins et aspirations des personnes handicapées, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a réalisé une étude sur les personnes vivant avec handicap et leurs besoins afin de déterminer la meilleure approche pour UNFPA de leur offrir des services de santé SR-PF/VBG. Cette étude fait ressortir les actions prioritaires à mettre en œuvre en vue d’aider le Gouvernement et ses partenaires à éradiquer toutes les formes de discrimination notamment à l’endroit des personnes vivant avec handicap et autres causes profondes à l’origine des inégalités conformément aux aspirations du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
C’est pourquoi après la publication des résultats de l’étude, l’ONDD a organisé respectivement les sessions régionales à Gao le jeudi 21 décembre et celle de Tombouctou dimanche 24 décembre.
Selon les résultats de l’étude expliqué par Dr Ousmane Maiga de l’ONDD qui a animé celle de Tombouctou , il ressort de ces résultats que plus de 7 femmes vivant avec handicap sur 10 (soit 76%) ont une bonne connaissance des méthodes de planification familiale contre 72% chez les hommes. Cependant, le niveau de connaissance n’influence pas le recourt aux méthodes. L’éducation semble agir sur les niveaux de connaissance des méthodes de planification familiale. La scolarisation favorise l’accès à l’information et Bamako disposant de meilleures conditions de scolarisation, présente des taux de connaissance plus élevés des méthodes contraceptives. En effet, les résultats montrent que 88% des répondants à Bamako affirment avoir connaissance des différentes méthodes de contraception. A Ségou, 76% des personnes vivant avec handicap ayant répondu aux questions déclarent avoir connaissance de méthodes contraceptives contre seulement 56% à Sikasso. Et près d’une femme sur 2 (45%) vivant avec handicap et désireuse d’obtenir les services et soins de SR / PF a indiqué qu’elle rencontrait des difficultés d’accès. Dans l’ensemble, 59% des répondants (hommes et femmes) à Bamako ont affirmé n’avoir pas rencontré de difficultés dans l’accès aux services, 20% ont déclaré en avoir rencontré et 21% n’ont pas fait de recours à ces services. A Ségou, 44% des personnes interrogées n’ont pas rencontré de difficultés dans l’accès aux services de SR / PF tandis que 31% ont déclaré en avoir rencontré. Ces taux sont respectivement de 54% et de 16% pour la région de Sikasso. Sur 9 540, de cas de VBG rapportés en 2021, les femmes et les filles sont les plus affectées (47% et 51% des cas recensés respectivement). Près d’un survivant. de VBG sur 6 (14%) est une personne vivant avec handicap.
Mme Ballo Sawé KEITA dira que ces résultats dénotent l’importance de renforcer l’autonomisation et le bien-être des personnes vivant avec handicap et profiter de leur potentiel pour le développement du pays, dans une approche de ne laisser personne de côté, de promouvoir l’adoption et Futilisation de normes et standards respectueux des valeurs culturelles, de la dignité et des droits humains dans la mise en œuvre des interventions de promotion et de protection des personnes vivant avec handicap, y compris dans les situations humanitaires et d’accentuer la mise en œuvre des mesures visant la promotion et la défense des personnes vivant avec handicap.
Et il urge au Gouvernement de diffuser largement de la loi n°2018-027 relative aux droits des personnes vivant avec handicap; d’élaborer et mettre en œuvre un plan d’actions pour l’application de la Loi relative aux droits des personnes vivant avec handicap, impliquant toutes les parties prenantes, y compris les associations de personnes vivant avec handicap / groupes de défense des droits, le secteur privé et les partenaires au développement; accélérer la mise en œuvre du Programme National de réadaptation à base communautaire (RBC) pour rendre la prise en charge des personnes vivant avec handicap plus inclusive ; prendre des mesures pour l’intégration effective du statut de handicap dans les politiques et programmes sectorielles, y compris de manière transversale dans le document stratégique national de développement; promouvoir la collecte, l’analyse et la diffusion des informations sur les personnes vivant avec handicap, y compris les données relatives à leur santé de la reproduction sur toute l’étendue de territoire national ; intensifier les actions de communication pour un changement social et de comportement visant à protéger les personnes vivant avec handicap des violences, en particulier dans les contextes de crise et enfin aménager les limites d’âge en ce qui concerne les personnes vivant avec handicap pour leur participation aux projets et initiatives d’autonomisation et de développement des compétences.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net