Ces derniers temps, plusieurs éleveurs peulhs dans la région de Tilabery au nord du Niger poussent un coup de gueule du fait qu’ils sont victimes de vols et d’enlèvements de bétail. Ils accusent les touaregs membres du Mnla résidant dans les localités d’Ansongo et d’Anderamboukan au Mali.
C’est là une nouvelle illustration du conflit communautiare qui persiste dans cette zone frontalière entre le Mali et le Niger. Depuis deux ans, ce conflit a pris une nouvelle tournure. Les touaregs dénoncent des connexions entre les peulhs et le Mujao, tandis que de leur côté les peulhs accusent le Mnla d’être de connivence et de travailler avec les djihadistes.
Ce qui fait dire à Diallo Aboubacar, président du Conseil des éleveurs du nord de Tilabery, ce qui suit : “depuis le debut de la rebellion au Mali, nous avons constaté plusieurs séries d’attaques contre les éleveurs peulhs qui sont en transhumance au Mali. Toutes ces attaques proviennent du Mnla et ils ne veulent pas le reconnaitre. Ces derniers temps nous avons été victimes d’une série d’enlèvements et de vols de bétails. La dernière fois, c’était le 21 juin passé, au marché de Sagana, ils ont arrêté deux de nos jeunes compatriotes qu’ils ont amené à Anderamboukan. Il a fallu que les parents de ces deux jeunes payent une rançon d’un million de francs Fcfa pour qu’il soit libéré. Donc nous nous ne comprenons rien dans les agissements du Mnla quand les gens (éléments du Mnla, Ndlr) disent qu’ils font de la rébellion, alors qu’ils s’en prennent à des éleveurs, à de pauvres citoyens. C’est cela que nous dénonçons et nous demandons qu’ils arrêtent cela… Il ne faut pas que pour des questions d’indépendance ils pensent qu’ils ont droit de vie et de mort sur les autres. Il ne faut pas qu’ils pensent qu’ils peuvent écarter une communauté au profit d’une autre… Il est grand temps qu’on les désarme, que tout le monde soit désarmé afin que la paix puisse revenir dans l’Azawad…”
A la lumière de ces propos tenus par le président du conseil de éleveurs du nord Tilabery, on est en droit de douter de la motivation réelle des combattants du Mnla à mener une lutte de libération comme ils le prétendent. Leurs agissements quotidiens dans cette zone, qui est devenue une zone de non droit, ne sont ni plus ni moins que du banditisme de grand chemin. Ils terrorisent et pillent les populations, sous le prétexte fallacieux de mener une lutte de libération.
Il est grand temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités en désarmant purement et simplement ces bandits de grand chemin “écumeurs” de la bande sahélo-sahélienne. La paix dans cette région est à ce seul prix.
Rassemblés par Mamadou GABA