Fronde au ministère de l’économie et des finances : Les planificateurs en sit-in dans les locaux du Département

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En protestation contre son exclusion du champ d’application du fonds d’intéressement commun,  le comité syndical de la Direction nationale de la planification et du développement était en sit-in dans la cour du ministère de l’Economie et des finances. Empêchant du coup l’accès du Département aux travailleurs.

 

A 7h00, hier mercredi, le comité syndical de la Direction nationale de la planification et du développement a manifesté son mécontentement face à une décision qu’il juge discriminatoire et discrétionnaire. Il s’agit de son  exclusion du champ d’application des primes appelées «fonds d’intéressement commun». On pouvait lire sur les affiches : « non à la démotivation ; pas d’économie sans planification… »

 

Approché par nos soins, le secrétaire général-adjoint du comité syndical, Ladji Bamba, expliquera que depuis mars 2009, la Direction nationale de la planification et du développement (Dnpd) a été détachée du ministère de l’Economie, de l’industrie et du commerce au profit du ministère des Finances.

 

A cette époque, le ministre Sanoussi Touré a envoyé aux services centraux, les mémorandums de motivation du personnel. Ainsi, explique-t-il, la Dnpd s’est procurée des textes légaux afin d’élaborer son projet de motivation. « Dans cette démarche, notre comité a rencontré la section syndicale des finances pour cheminer ensemble. C’est ainsi que la section Syntade du ministère de l’Economie est née. Et depuis le 3ème trimestre de 2009 jusqu’au 1er trimestre 2014, nous percevions le fonds d’intéressement commun », précisera Bamba. Cependant, poursuivra-t-il, en avril dernier, le Directeur des ressources humaines du secteur développement économie et des finances a écrit à Mme le ministre pour l’informer de leur exclusion du champ d’application du fonds d’intéressement commun, sous prétexte que la Dnpd ne fait plus partie du ministère de l’Economie et des finances en application du Décret de répartition des services entre la primature et les départements ministériels et l’arrêté fixant les modalités et la répartition des primes. Or, affirme Bamba, le fonds représente 0,6% des pénalités, des poursuites et des taxes que les services de recettes ont octroyé aux services de l’Economie et des finances. Dans la mesure où il n’y a pas d’économie sans planification, le syndicat s’interroge sur le bien fondé de son exclusion du champ d’application de ces primes. De surcroît par un simple directeur des ressources humaines qui remet en cause un arrêté interministériel. D’où le sens du présent sit-in.

Réaction du Département de l’Economie et des finances

 

 

« Ce comportement des planificateurs est aberrant»

Selon un cadre du ministère de l’Economie et des finances, avec l’autonomie du ministère de la planification qui est devenu un Département ministériel à part entière, les planificateurs ne doivent plus prétendre à la prime comme s’ils étaient toujours des agents du Ministère de l’Economie et des finances. Mieux que cela, précise notre interlocuteur, c’est regrettable de voir les cadres barricader un Département. « Même si c’est une revendication catégorielle, elle doit se faire dans les normes.

 

Cette manifestation devrait avoir lieu au Ministère de la Fonction publique et non à celui de l’Economie et des finances. C’est vrai, ils parlent de droit acquis. Personne n’a dit que les statisticiens ne doivent pas se battre pour améliorer leur statut. Mais de là à réclamer ce qui ne leur revient pas de droit est aberrant», regrette notre source. Imaginez que les anciens du ministère délégué de la promotion fasse la revendication similaire. Il est clair que les statisticiens sont des économistes, mais tout économiste ne peut pas jouir des avantages des agents du ministère de l’Economie et des Finances, a-t-il précisé.

 

 Oumar KONATE    

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