La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé mardi 19 septembre dernier sa décision de bannir la société malienne Entreprise de construction urbaine et rurale (Ecur) appartenant au député RPM de Ségou Honorable Yacouba Traoré de tous les projets financés par elle, et ce pour une durée minimale de trois ans. Ce n’est pas la première fois que l’institution panafricaine prend une telle mesure : focus sur la chasse aux fraudes, en sept enquêtes.
Après l’exclusion, en août, de l’entreprise chinoise Chongqing International Construction Corporation,c’est au tour de l’Entreprise de construction urbaine et rurale (Ecur) de Yacouba Traoré, député RPM élu à Ségou d’être épinglé par la Banque africaine de développement.
Le 19 septembre, l’institution panafricaine a en effet décidé de bannir l’entreprise de tous les projets qu’elle finance, pour une durée minimale de trois ans. Au cœur de l’enquête menée par le Département de l’intégrité et de la lutte contre la corruption qui l’a menée à prendre cette décision se trouve un projet de réhabilitation routière au Mali : l’entreprise est accusée d’avoir présenté un faux document de garantie bancaire en vue d’obtenir une avance.
« À l’expiration de l’échéance, Ecur devra prouver avoir adopté et mis en œuvre un code de conduite. L’équipe de direction devra en outre suivre une formation à la déontologie d’entreprise » avant de pouvoir travailler à nouveau avec la BAD, indique le communiqué de l’institution. Jeune Afrique n’a pu joindre les dirigeants d’Ecur.
La chasse aux fraudeurs en sept enquêtes
Principalement vue comme un organe d’appui aux projets structurants, la Banque africaine de développement (BAD) a aussi fait de la lutte contre la corruption l’un de ses chevaux de bataille. Le Département de l’intégrité et de la lutte contre la corruption (DILC), créé en novembre 2005, est opérationnel depuis juin 2006.
Le 9 novembre 2016, le Conseil d’administration de la BAD a approuvé la création du Fonds pour l’intégrité de l’Afrique (FIA), chargé de financer des programmes contribuant à la prévention, à la détection et à la répression de la corruption, ainsi qu’aux investigations et d’appuyer les mesures de soutien au recouvrement des avoirs volés. Ce fonds est prévu pour être financé exclusivement par les accords transactionnels conclus entre la BAD et les entités « dont il a été découvert qu’elles se livraient à des activités de corruption et à d’autres activités répréhensibles ».
Yattara