1 – INTRODUCTION HISTORIQUE:
L’histoire de la Francophonie est intimement liée à la langue française et à l’œuvre de la France en Afrique Occidentale Française(A.O.F), c’est à dire « comment la France a réalisé l’exploration, la conquête et la pacification des territoires de l’A.O.F vers le XIXème siècle » et finalement comment le système colonial a introduit le Français. Le processus s’est déroulé par l’organisation administrative, sociale et économique dans 8 territoires qui étaient placés sous l’autorité d’un Haut Commissaire de la République, un Gouverneur Général. Pour les besoins impératifs d’une colonisation qui ressemblait à une meilleure assimilation, « tous les habitants de l’A.O.F. étaient des citoyens français, et ceux-ci étaient représentés par des députés à l’Assemblée Nationale française ». La France a créé de nombreuses écoles, lycées, centres d’apprentissage et facultés. A travers un système d’enseignement et d’éducation, que certains historiens qualifient de processus d’acculturation qui était en marche par l’usage de la langue française, dont l’impact aurait été significatif dans la transformation de la civilisation africaine en A.O.F. Cette civilisation africaine qui existait déjà, était pourtant caractérisée, par des traditions d’un peuple, une culture, un état intellectuel et moral, de la littérature des arts etc. En guise d’illustration, c’est en Afrique au XIIe siècle durant l’empire manding que la première charte (constitution) régissant l’organisation et le fonctionnement de la société « manden », intitulée « la charte du Kurukan fouga a été adoptée en 1236 ». L’Égypte au nord de l’Afrique était déjà le berceau de l’écriture hiéroglyphe et d’une civilisation, 3000 ans avant Jésus Christ. Donc des repères de civilisations africaines avaient déjà fait leur empreinte.
A partir du Xe siècle, pour compléter cette œuvre d’acculturation, la civilisation arabe, à travers la religion islamique a joué un rôle important à la fois sur les pratiques spirituelles mais également par l’usage du coran et l’écriture arabe. Ensuite ce fut le tour de l’influence des missionnaires chrétiens à partir du XVIIème siècle qui se sont distingués par l’évangélisation et l’instauration de la religion chrétienne. C’est dans ce contexte historique que la France a apporté aux noirs d’Afrique, ses connaissances et sa civilisation pour les substituer à celles des peuples africains qui existaient. L’A.O.F, devait à l’époque jusqu’à ce jour, fournir à la métropole, ses produits et ses ressources naturelles, sans compter la main d’œuvre qui a utilement servi à l’esclavage et la traite des noirs. Pour comprendre l’instauration et l’usage du Français en A.O.F, la première stratégie de cette œuvre, consistait à agir sur les moyens de communication avec des interlocuteurs africains, d’où la nécessité d’une langue commune. Examinons maintenant comment l’idée de la « Francophonie » est née.
2 -L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à l’origine était dénommée Agence de la Coopération Culturelle et Technique (ACCT). C’était une organisation intergouvernementale chargée d’intensifier la coopération culturelle et technique entre ses membres francophones. Sur l’initiative des chefs d’États Diori Hamani du Niger, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Norodom Sihanouk du Cambodge, elle fut créée à la Conférence de Niamey le 20 mars 1970 avec l’adoption d’une charte.
Il faut rappeler que c’est à partir de 1969, que le président Hamani Diori entreprenait une intense activité diplomatique pour organiser la première conférence des États Francophones, qui sera accueillie à Niamey en présence d’André Malraux, qui était à l’époque le ministre Français de la culture. Cette conférence donnera l’impulsion et le fondement des objectifs et principes du concept de la Francophonie, en donnant ainsi naissance en 1970 à une structure dénommée ACCT. Cette nouvelle « organisation intergouvernementale était chargée d’intensifier la coopération culturelle et technique entre ses membres, elle devait intervenir comme opérateur principal de la Francophonie dans les domaines suivants: éducation et formation (à l’exception de l’enseignement supérieur), sciences et techniques (à l’exception de la recherche), agriculture, culture et communication (à l’exception de la télévision), droit (à l’exception de la démocratie locale), environnement et énergie. Les domaines exclus précédemment sont de la compétence des autres opérateurs directs ». Presque 10 ans après la rupture du lien colonial avec la métropole, ces États cherchaient à unir leurs efforts de développement à travers des expériences de coopération intergouvernementale. C’est ainsi qu’il ya eu dans la sous-région, des tentatives d’union interétatique, comme la fédération Mali-Sénégal, l’OCAM (Organisation Commune Africaine et Malgache), union Ghana-Guinée-Mali, OUA(Organisation de l’Union Africaine) etc. Donc à l’origine, cette initiative de la Francophonie par les pères fondateurs africains, reposait sur un objectif noble avant que la structure ne se métamorphose pour prendre d’autres directions. Aujourd’hui, cette reconversion de la francophonie ne semble pas servir les intérêts d’une majorité des populations africaines de l’espace francophone ; sauf une petite élite ; même si l’OIF tente de corriger cette perception.
Par ailleurs, sur le plan de la coopération économique, l’Agence était alliée au Forum Francophone des affaires. Lors de sa fondation, l’ACCT regroupait 21 membres dont notamment :le Niger, Sénégal, Mali, Cambodge, Tchad, Bénin, Haute-Volta(aujourd’hui Burkina-Faso),Côte-d’ivoire,Togo,Tunisie,Gabon,Bénin,Île-Maurice,Madagascar,Rwanda,Monaco,France,Canada,Vietnam.Luxembourg.
L’article 5 stipulait les principaux organes de l’Agence qui étaient les suivants :
- la Conférence générale;
- le Conseil d’administration;
- le Comité des programmes;
- le Conseil consultatif;
- le Secrétariat;
- tout autre organe subsidiaire que la Conférence générale peut juger utile au bon fonctionnement de l’Agence.
3 – PROCESSUS D’ALIÉNATION ET D’ACCULTURATION :
Il faut d’abord souligner que la période coloniale a été dominée par la pénétration en Afrique francophone d’une administration étrangère-coloniale et de deux religions d’emprunt; soit l’islam et le christianisme. La stratégie de la métropole consistait à implanter différentes structures dans tous les secteurs de la vie sociale. Des systèmes français ont été introduits sur le plan de l’éducation, la culture, l’administration, la justice, et l’armée. L’outil économique servait à assurer l’approvisionnement en matière première et en produits agricoles. Le pouvoir était exercé par des représentants coloniaux pour assoir les bases d’une aliénation culturelle des populations dénommées « indigènes ». L’histoire africaine était occultée et dénaturée par l’occupant au profit des manuels scolaires français qui n’enseignaient aux enfants africains du primaire jusqu’au niveau secondaire, que l’histoire de la monarchie française, des héros français comme Napoléon, Jeanne d’Arc ou la littérature sur Molière, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, Balzac et/ou la géographie sur le climat: l’hiver, la neige, les Alpes, les Pyrénées etc. Des programmes français n’étaient pas adaptés aux réalités africaines; par exemple l’histoire des empires et royaumes africains comme l’empire du Mali n’était pas suffisamment connue et enseignée aux enfants et écoliers africains noirs sur les exploits et résistance à l’occupation coloniale. Ils étaient nombreux à s’opposer: Samory Touré, Soundiata Keita, Soumangourou Kanté, Babemba, Tiéba, Cheick Omar Tall, Firhoun (aménokal des Touareg Oulliminden), et Askia Mohamed. Par ailleurs, on pouvait noter des grands hommes comme Béhanzin du Dahomey, le roi Agbadja d’Abomey, Alpha Yaya Diallo en Guinée, le Moro Naba de Ouahigouya, ou l’histoire du royaume Haoussa etc. Il faut souligner aussi que, la plupart des élites des pays d’Afrique francophone étaient scolarisées dans le système d’enseignement et d’éducation français. Beaucoup sont issus des universités et grands établissements d’enseignement français et certains parmi eux qui ont accédé aux pouvoirs politiques, sont devenus idéologiquement inféodés pour être les oreilles, la bouche et la pensée du système français qu’ils ont perpétué par mimétisme au fil des décennies. Il faut reconnaître que certains d’entre eux ont acquis leurs expériences politiques dans le système du parlementarisme français qu’ils ont docilement reproduit en Afrique à travers le fonctionnement de certaines assemblées législatives, l’adoption de certains textes de loi calqués sur l’esprit des normes juridiques françaises ou l’adoption de constitutions dont le contenu reflète un modèle démocratique extérieur qui n’intègre pas des réalités africaines. Par contre d’autres, gagnés par un sursaut de conscience sociale africaine élevée, d’un haut degré de nationalisme et de progrès social, ont choisi d’autres voies porteuses de ces réalités et valeurs qui concourent à l’organisation sociale et à l’épanouissement de leurs peuples. Mais, Ils ont été combattus pour avoir osé se désafranchir, d’une méthode d’aliénation et d’acculturation. Ces épisodes ont commencé avec « la loi n° 56-619 du 23 juin 1956, dite loi-cadre Defferre, autorisant le gouvernement français à mettre en œuvre les réformes et à prendre les mesures propres à assurer l’évolution des territoires relevant du ministère de la France d’outre-mer, est adoptée sur l’initiative de Gaston Defferre, ministre français d’outre-mer et maire de Marseille, et Félix Houphouet-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire et maire d’Abidjan ». Il faut ajouter à cela, la politique de décolonisation, le mouvement des non alignés, la politique monétaire du CFA, la répudiation de l’instauration des bases militaires coloniales sous le couvert de coopération militaire qui ne sert qu’à protéger des intérêts économiques et géostratégiques. D’après plusieurs intellectuels et analystes africains, issus d’un large courant de pensée: « la perception de la Francophonie sous sa forme actuelle, est synonyme de l’évocation de l’aliénation et de l’acculturation, donc une menace aux cultures et civilisations africaines ». Ils justifient leurs positions par le maintien de certains liens coloniaux et la reproduction de certaines anciennes pratiques à travers des mécanismes contemporains de contrôle politique et économique comme le système informel de la Françafrique.
4 – Francophonie, un levier de la Françafrique: son avenir?
La Françafrique est un mécanisme informel décrit comme un« réseau complexe, sulfureux et occulte de liens politico-économiques, militaires, sociaux et culturels entre la France et des chefs d’États d’anciennes colonies francophones ». C’est l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, qui inventa l’expression « Françafrique ». Jacques Foccart, conseiller-Afrique à l’Élysée a été un des mystérieux artisans du fonctionnement de la Françafrique. La structure joue encore son rôle au gré des intérêts mutuels. Plusieurs observateurs s’interrogent s’il existe réellement un lien entre l’OIF et la Françafrique? La réponse n’est pas évidente, mais cependant ils reprochent à l’OIF d’être devenue un forum politique des chefs d’États et de gouvernements, un levier qui donne l’apparence de s’appuyer sur la Françafrique, car selon eux l’organisation s’est éloignée des questions techniques au profit des objectifs politiques. La perception qui se dégage en Afrique, confirme cette assertion et alimente des critiques soutenant l’existence d’une « apparence de collusion et même de complicité entre la Francophonie et la Françafrique à travers laquelle la France maintiendrait son réseau d’influence et de domination en Afrique en s’ingérant dans les questions de souveraineté de ces États ». D’après d’autres analystes de la scène internationale, ceux-ci accréditent la thèse que: « la mutation de l’ACCT et sa transformation pour devenir OIF, en font une organisation internationale qui s’est éloignée des objectifs techniques qui caractérisaient l’agence ». C’est à dire que l’OIF semble abandonner le secteur où devait se situer la force de la Francophonie, soit sa plus-value. Par exemple les questions liées uniquement à l’usage, au développement et la promotion de la langue française. A cet effet, l’OIF devait depuis fort longtemps continuer à consacrer ses efforts par un appui substantiel aux pays francophones dans leurs politiques d’éducation, de formation et d’alphabétisation pour favoriser l’accès gratuit à l’école, l’apprentissage et la promotion du français. Mais sur ce plan, son bilan est faible quand on regarde le niveau d’éducation dans la plupart de ces pays où le français a simplement régressé, relégué au niveau de langue d’emprunt de l’administration, c’est à dire une langue réservée à une petite élite africaine. Il faut ajouter également les multiples interventions de l’OIF sur les questions d’actualité internationale comme « la lutte contre le terrorisme, la crise migratoire, le développement économique et social ou encore les droits de l’homme, la démocratie et les transitions politiques. Nous sommes d’avis avec certains observateurs qui soutiennent qu’à cause de se repositionnement de l’espace francophone et la multiplication des prises de positions comme espace d’influence politique, il n’y a pas de doute que l’OIF est entrain de devenir un éléphant blanc qui risque de manquer de moyens pour affronter efficacement tous ces multiples dossiers ». Et d’ailleurs, il existe déjà des organes spécialisés des Nations Unies pour s’occuper de la plupart de ces dossiers. Cette situation est entrain d’orienter ses actions vers des axes moins prioritaires et conditionner l’organisation à disperser ses efforts, s’éloignant ainsi des « conditions véritables de survie de la langue française sur le continent africain ». Comme les autres institutions internationales, le défi pour l’OIF c’est d’être capable d’assurer sa survie à l’abri d’une instrumentalisation guidée par des velléités idéologiques d’une Françafrique. Examinons maintenant le poids que représente l’OIF dans l’espace francophone.
Plusieurs observateurs s’interrogent sur l’influence de l’OIF en Afrique francophone. Il faut encore rappeler qu’à l’origine de sa création, l’ACCT devenue OIF, regroupait des pays qui avaient en commun l’usage du français et le partage de l’espace francophone. Selon les données statistiques actualisées, « l’OIF regrouperait actuellement 80 États membres, 23 pays observateurs et 3 membres associés. D’après la répartition géographique, l’Afrique renfermerait 28 pays membres dont 1 membre associé, soit le Ghana et 1 membre observateur, soit le Mozambique. Sur les 28 pays Africains-membres, 11 pays seulement auraient adopté le français comme unique langue officielle ». Dans le reste du continent, la langue française côtoie des langues locales ou étrangères qui relèguent la langue de Molière au rang de « langue d’emprunt » ou «d’usage dans l’administration » ou de « simple complément linguistique ». Ailleurs dans l’espace francophone, l’accès à l’éducation et l’enseignement du français devient de plus en plus un privilège, car il n’est pas garantit à tous les citoyens, faute de moyens financiers pour les parents, faible taux du budget gouvernemental alloué aux programmes d’éducation, manque de ressources d’encadrement et d’infrastructures etc. Avec ce constat sombre, il faut reconnaître que le taux d’alphabétisation et de scolarisation de la population depuis la période coloniale enregistrent un faible score moins significatif dans l’espace francophone. Ce qui ne contribue nullement à assurer la protection et la survie du français qui subit la concurrence des autres langues qui s’imposent par leur attrait pratique et significatif comme l’anglais. Plusieurs reconnaissent que la langue de Shakespeare a une influence économique considérable dans le monde d’aujourd’hui, notamment en Afrique où les marchés sont de plus en plus envahis par des produits américains de consommations culturelles et de divertissements. Il est établit que le phénomène de l’importation en Afrique, de ces produits a eu un impact fascinant sur le goût de la jeunesse africaine en créant leur dépendance et leur captivité au moyen des télévisions, des clips, films, I phone, musiques raps, modèles afro-américains etc. « Nous partageons le point de vue de ceux qui constatent que la plupart de certains produits, surtout dans le domaine technologique ne sont accessibles que seulement en anglais et suscitent la motivation des consommateurs africains à se tourner vers le bilinguisme, c’est à dire la compréhension de la langue anglaise, car même la dynamique économique du marché du travail et l’effet de la mondialisation, obéissent à cette réalité incontournable ». Par ailleurs, les pays de religions musulmanes sont nombreux dans l’espace francophone. Dans ces États musulmans, le français côtoie l’usage de la langue arabe qui est utilisée dans la pratique de leur foi islamique et dans les écoles coraniques. Ce qui est également un attrait pour plusieurs croyants de la foi musulmane. Finalement, le français est en recul avec un score de 5ème position comme langue parlée derrière l’anglais, l’espagnol, l’arabe et le mandarin. Cette configuration linguistique est en voie de transformer la composition de l’OIF.
5- PARADOXE ET COMPOSITION DE LA FRANCOPHONIE:
La participation des chefs d’États et de gouvernement au XVIe sommet à Madagascar du 26-27 novembre n’a pas suscité beaucoup d’intérêt, car ce sommet devait accueillir une trentaine de chefs d’États et de gouvernement contrairement au niveau de participation atteint. L’absence de plusieurs chefs d’États et de gouvernement suscitent des spéculations. Au cours de ce sommet, il était inscrit à l’ordre des discussions, l’examen des 5 demandes d’adhésion de nouveaux pays, soit: l’Argentine, la Corée du sud, l’Arabie Saoudite qui voulaient avoir le statut de pays membres observateurs de l’OIF. On commence à remarquer que la composition de l’OIF est ouverte à tous les pays de langues et d’expression: arabe, anglaise, espagnole etc. Est-il vrai que certains de ces pays n’ont rien à voir avec les principes de la Francophonie? Quels seront les objectifs de ces multiples adhésions à l’organisation sans transformer son identité et sa particularité? .Ce changement futur dans la composition, ne risque t-il pas de modifier le statut de l’OIF vers une autre mutation éventuelle qui reflèterait les intérêts de tous ses membres? Dans ce cas de figure, nous estimons que la défense et la survie de la langue française sont déjà compromises au détriment du politique. Alors, il n’y a pas de doute que les pays de l’espace francophone en Afrique, doivent comprendre que l’avenir des sociétés africaines réside dans l’usage de d’autres langues étrangères que le français, dans leurs programmes d’éducations et d’enseignement. Dans la perspective de la mondialisation des économies, ces langues doivent occuper uniquement le rang de langues d’affaires et de communication. Elles cohabiteront avec les langues nationales qui doivent conserver leurs positions de langues officielles. Quant au français il continuera d’être relégué dans sa position de langue de l’administration.
6 -Conclusion: A défaut de pouvoir valoriser l’apprentissage et l’enseignement des langues nationales, l’avenir de l’Afrique francophone réside dans le multilinguisme en favorisant dans les programmes d’éducation depuis le niveau primaire jusqu’au cycle supérieur, la cohabitation de l’enseignement du français et d’autres langues dont notamment, l’anglais et l’Arabe. Il convient d’étudier judicieusement la pertinence de cette proposition dans un programme de réforme du système d’éducation. L’espace francophone fait partie d’un ensemble continental diversifié sur le plan linguistique. Il ne peut donc pas se développer en vase clos avec le français. Les langues nationales doivent conserver leur position de langues officielles et les langues étrangères utilisées uniquement comme langues de l’administration et d’affaires. La dimension culturelle des langues nationales doit être préservée. Les progrès réalisés dans l’espace francophone avec l’usage du français, sont très faibles en termes de développement, d’épanouissement et de promotion de la langue française.
Il y’a tout de même une certaine inquiétude à la faveur d’une mondialisation des produits commerciaux et le transfert technologique sur les marchés africains. Les langues étrangères procèdent à un modèle de formatage culturel, à l’œuvre dans la recherche d’uniformité transcontinentale par des stratégies marketing de création d’une dépendance à travers la consommation fréquente de produits étrangers: l’idéologie qui sous tend cet objectif, c’est de vendre. Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’elle peut se traduire par un comportement : consommer comme l’autre pour lui ressembler, penser comme lui, se comporter comme lui, et finalement adhérer à ses valeurs et renier les siennes. Il ne sera pas facile de résister et de se protéger contre cette situation. Toutefois, les africains peuvent commencer à produire « made africa »
Toujours dans le contexte de la mondialisation, les autres langues occupent de plus en plus une place importante dans les relations d’affaires en supplantant le français. Donc, l’Afrique francophone doit se positionner dès maintenant et envisager d’abord une coopération d’éducation, culturelle et linguistique dynamiques (sud-sud) avec les États anglophones d’Afrique dans la perspective d’une meilleure intégration et réaliser l’unité africaine. Ensuite l’étape suivante c’est d’étendre le cadre de cette expérience aux pays africains lusophones et arabophones. Pour paraphraser un observateur africain, L’Afrique n’est pas « démunie, elle est désunie ».Comme la reconversion de la francophonie, en un forum politique ne sert plus les intérêts d’une majorité de populations africaines, sauf une petite élite, quel sera l’avenir des pays de l’espace francophone au sein de la francophonie; alors que le bilan est médiocre depuis la transformation de l’ACCT à l’OIF?. Face à ce constat, les africains ont ils les moyens de défendre et promouvoir la langue française, une langue qui leur est étrangère et qui subit de plus en plus de concurrence des autres langues plus vivantes et plus dynamiques? Néanmoins certains observateurs qui recommandent le réalisme, soutiennent qu’il sera plus difficile pour les pays de l’espace francophone qui ont adopté l’usage du français, de l’abolir ou de l’abandonner comme langue d’administration et de convenance. Le coût relié à une telle conséquence sera énorme. Toutefois les africains doivent envisager la place et le rôle de d’autres langues dans leur développement et revoir le niveau de leur participation dans l’ambition que la Francophonie est entrain de prendre, car l’organisation risque d’échapper au poids et l’influence de l’Afrique francophone, à défaut d’une réforme démocratique pour redéfinir les limites du mandat de l’OIF. Au niveau du cadre économique, ce volet ne doit pas relever de l’OIF, considérant que des structures économiques africaines efficaces existent déjà à l’échelle du continent.
Bibliographie:
-https://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_de_coop%C3%A9ration_culturelle_et_technique
-https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi-cadre_Defferre
-H. Jaunet et J. Barry, Histoire de l’Afrique Occidentale Française, Ed. Fernand Nathan,Paris, dépôt légal 1949 ,(achevé d’imprimer, 2è trimestre 1959)
-www. Afrique.Latribune.fr, héritage d’une aliénation
-source :www. m.youtube.com
–Published in InfoSept, Amadou O. Wane,Information Systems & Decision Sciences Cryptographic Public Key ID=6C915A92,Bamako,28 Novembe 2016