La Fondation Chirac, en partenariat avec le Mali et l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), organise du 17 et 18 octobre 2011, le Forum «Solidarité pour l’eau». En prélude à cette rencontre qui s’ouvre ce matin dans notre capitale, le Ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane et le président du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon étaient face à la presse le samedi dernier à la Maison de presse.
Il s’agissait pour les deux personnalités d’expliquer aux journalistes l’importance de ce rendez-vous de haut niveau au service de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Elle dévoilé que cette rencontre de Bamako entre les experts de l’ABN traduit la volonté politique des chefs d’Etats de mettre en place un meilleur système pour la sauvegarde du fleuve Niger. En initiant le présent Forum, la Fondation Chirac s’inscrit dans le cadre du processus régional africain de préparation du 6ème Forum mondial de l’eau de Marseille qui se tiendra du 12 au 17 mars 2012.
Les deux journées du Forum de Bamako ont trois objectifs. Il s’agit pour les pays membres de l’Autorité du Bassin du Niger de mettre en lumière et de promouvoir des solutions opérationnelles, notamment dans le cadre de la coopération décentralisée et des actions de terrain exemplaires, répondant aux défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement ; de rappeler l’importance d’une mobilisation accrue autour de l’ABN favorisant le renforcement de la coopération transfrontalière pour aménagement, une gestion équilibrée et durable des ressources en eau potable ; et enfin d’accompagner les pays de la région dans le processus de ratification de la Convention des Nations Unies sur les cours d’eau internationaux. Les participants traiteront des thèmes portant sur le renforcement de la coopération dans la gestion des ressources et sur le problème de la gouvernance de l’eau du Niger qui a une dimension transfrontalière.
Le droit à une eau potable a été reconnu en juillet 2010 comme un droit fondamental par l’ONU. Malheureusement, près de 900 millions de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à un point d’eau amélioré, dont plus de 337 millions en Afrique subsaharienne. Cette situation est particulièrement alarmante dans le bassin du Niger. A ces enjeux, s’ajoute le défi de la gestion partagée de ses ressources.
Le Ministre de l’Energie et de l’Eau a indiqué que ce Forum constitue une opportunité pour mettre en place un mécanisme de financement en vue d’accompagner la volonté des pays membres de résoudre les difficultés de l’Organisation depuis sa création en 1980.
Le président du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon a expliqué la mission de son Organisation, avant d’inviter les politiques à faire de l’accès à l’eau une réalité sur le continent africain.
Rappelons que les neuf pays de l’Autorité du Bassin du Niger sont le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger et le Tchad.
Nouhoum DICKO
AUTORITE DU BASSIN DU NIGER
Une confiance renouvelée par les Etats
Le 9ème Sommet des Chefs d’Etat des pays de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) s’est tenu le 16 septembre 2010 à Abuja au Nigeria, sous la présidence de Dr. Goodluck EBELE Jonathan (GCFR), Président de la république Fédérale du Nigeria.
Ce sommet intervient deux ans après la précédente édition au cours de laquelle le Programme d’Investissement à l’horizon 2027, estimé à près de 5,5 Milliards € et la Charte de l’Eau du Bassin du Niger avaient été approuvés, marquant l’aboutissement du processus de Vision Partagée démarré en 2002. Depuis lors, et à la faveur d’une table ronde des bailleurs de fonds tenue à Niamey (Niger) en 2008, les annonces de financement se chiffrent à hauteur de 1,4 Milliards € tandis que, paradoxalement, les contributions des Etats au fonctionnement de l’ABN rentrent en caisse de façon sporadique, en partie à cause de la crise financière globale, non sans fragiliser le dispositif de gestion de l’ABN.
Ce sommet s’est distingué par des décisions aux effets importants pour l’organisation et pour la problématique des grands barrages dans le bassin du Niger. Le Major Général à la retraite Collins R.U. IHEHIRE, ancien chef de la Mission de paix de l’Union Africaine au Darfour sera ainsi nommé Secrétaire Exécutif de l’ABN. Les Chefs d’Etat ont bien voulu renforcer certaines fonctions clé de l’ABN, notamment en matière de régulation des eaux du fleuve Niger et de maîtrise d’ouvrage des études d’impact environnemental et social des grands barrages en projet. Ils ont aussi d’une part opté pour des mécanismes de financement durable de l’ABN à peaufiner en vue de leur mise en œuvre dès l’année 2011 et d’autre part assaini les arriérés de contributions, gage d’une confiance renouvelée. Enfin, ils ont instruit l’accélération de l’opérationnalisation de la Charte de l’Eau signée en 2008 à travers l’étude des règles de partage des coûts et bénéfices liés aux ouvrages hydrauliques à impacts transfrontaliers et l’élaboration d’une Convention générale portant statuts et régime juridique des ouvrages communs et d’intérêt commun de l’ABN. La Banque Mondiale, chef de file des bailleurs, a saisi l’opportunité de ces attentes pour réaffirmer l’indéfectible appui des partenaires de l’ABN dans la démarche visant l’amélioration des performances de l’ABN.
Aujourd’hui plus que jamais, l’ABN dispose d’une légitimité pour jouer un rôle central dans la GIRE du bassin du Niger car elle a été rendue forte d’outils techniques et institutionnels et munie des grandes orientations de ses instances dirigeantes,. L’Autorité du Bassin du Niger se veut une organisation crédible, animée par une expertise régionale issue de ses Etats membres et appuyée par ses partenaires techniques et financiers de qualité, à l’effet d’engager des actions novatrices et davantage fédératrices au profit des populations vivant dans le bassin.
Les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des différents projets et programmes sont significatifs. Les activités de communication visant à rentre plus visibles les actions de l’ABN ont été bien appréciées par certains partenaires dont l’ACDI, la GIZ, la Banque mondiale, l’UNESCO, l’Union européenne dont la visibilité des actions de coopération n’a jamais été si bien mise en exergue qu’aujourd’hui.
La capitalisation de ces acquis se fait progressivement par programme finissant. Toute chose qui est appréciée par l’ensemble des acteurs de l’ABN : Secrétariat Exécutif, Etats membres, Partenaires Techniques et Financiers, la Coordination
Le Secrétaire Exécutif M Collins RU HIEKIRE à la tête d’une forte délégation, prend part à Bamako au Forum «Solidarité pour l’Eau dans les pays du bassin du Niger».
KAYA Abdoulaye
Expert Communication de l’ABN