La participation malienne au Forum social mondial, qui s’est tenu du 6 au 11 février à l’Université Cheik Anta Diop de Dakar, a été remarquable, tant par l’importance de la délégation que par la qualité de ses membres. Ainsi, on a pu voir Mme Aminata Dramane Traoré et les éminents intellectuels de sa délégation à tous les niveaux de cette grande rencontre des alter mondialistes, venus des quatre coins du monde.
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rnComme pour marquer la présence malienne au Forum social mondial de Dakar, notre coton fut à l’honneur. C’est ainsi que la Présidente du FORAM (Forum pour un autre Mali), Aminata Dramane Traoré, offrira une tenue traditionnelle en coton malien aux 370 membres de sa délégation. Cette première créa tant de jaloux qu’elle fut obligée d’étendre son geste aux délégations étrangères.
rnDès l’entame des travaux du Forum à l’Université Cheick Anta Diop, suivant un programme du Foram, du Centre Amadou Ampaté Bâ, du Réseau national d’appui à la promotion de l’économie sociale et solidaire et du Mouvement Nko, Aminata Dramane traoré et les éminents intellectuels maliens que sont l’historien Karamoko Bamba, le Pr Jean Bosco Konaré et Souleymane Kanté, pour ne citer que ceux-là, ont multiplié conférences et communications sur les thèmes choisis. Il s’agit du Kurukan Fuga, de la Françafrique, d’un hommage au Pr Ki Zerbo et de la crise migratoire. Parallèlement à ce vaste programme, Mme Aminata Dramane Traoré était au présidium de plusieurs ateliers et conférences, répondant à nombre de sollicitations.
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rnLa participation malienne au Forum ne se limita pas seulement aux ateliers et conférences débats. Les stands d’exposants maliens ne désemplirent pas durant tout le Forum. La délégation malienne s’est aussi rendue à Thiaroye pour rendre hommage aux disparus de l’émigration et aux tirailleurs sénégalais.
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rnPour boucler la boucle, le groupe Taama a créé la sensation lors de sa prestation à la clôture du Forum, où, pourtant, les grosses pointures de la musique sénégalaise Youssouf Ndour et de Didier Awadi étaient annoncées.
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rnTaama, ou la marche, a su captiver les dizaines de milliers de participants en interprétant une œuvre chorégraphique sur l’émigration clandestine. Une idée originale d’Aminata D. Traoré mise en scène par Souleymane Koly.
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rnTaama, composé de musiciens, de chanteurs et de danseurs a donné le ton par une séquence de danse traditionnelle, où Cheick Oumar, Lassi, Alassane, Adolphe, Tina et Ami ont montré tout leur art. Le narrateur, Salif Diakité, est à son tour monté sur la scène avec sa guitare pour, dans un premier temps, expliquer le thème de la chorégraphie aux spectateurs et, ensuite, leur présenter les comédiens, Mamani Cissoko, Dietené, Awa Maïga et deux célébrités venues de Côte d’Ivoire renforcer le groupe, Mariam Koné et Nana. Taama tirera également sa notoriété de l’apport de Souméta et de Foulani, deux candidats à l’émigration. Ceux-ci ont tenté, sans succès, l’aventure de Ceuta et Melilla.
rnMoussa est un paysan qui quitte son pays, le Mali, à cause de la chute du prix du coton, pour affronter la dure réalité de l’aventure à Ceuta et Melilla, tel que conté par Salif Diakité et la troupe. C’est sur une musique endiablée et une danse traditionnelle, sous le regard des caméras de chaînes de télévision d’Europe, d’Amérique latine et d’Afrique que Taama a quitté la scène. Ce passage des artistes maliens, très ovationnés par le public, restera inoubliable, à en croire les commentaires des alter mondialistes européens, nord américains et africains.
rnPierre Fo’o Medjo
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