En vue de contribuer à centrer la gouvernance issue des élections générales de 2013 sur les priorités des citoyens, le forum public entre les acteurs politiques et les citoyens sur les priorités de la gouvernance s’est tenu, le 25 septembre 2013, dans la salle “plate-forme de veille des femmes” du Centre National de Documentation et d’Information sur la Femme et l’Enfant (Cndife), sous la présidence du directeur-résident de l’Institut National Démocratique (Ndi), Dr. Badié Hima.
Après plus d’une décennie de stabilité politique, le coup d’Etat du 22 mars 2012 a plongé le Mali dans une crise politique, institutionnelle et sécuritaire sans précédent. Il convient de préciser que cette crise multidimensionnelle a eu un impact négatif sur le lien social et politique. Aussi a-t-elle a été révélatrice d’un déficit de confiance entre les citoyens et les politiques. Les principales causes de la crise politico-institutionnelle tournent autour de : la mauvaise gestion des rébellions au nord du Mali et la faiblesse des partis politiques dans leur rôle, de l’exécutif, et la mauvaise gouvernance. C’est pourquoi de nombreux observateurs signalent que le développement des partis politiques au cours de la dernière décennie a été retardé par le modèle de consensus prôné et mis en pratique par le président renversé Amadou Toumani Touré.
Selon certains avis, ce consensus a affaibli la culture de la contradiction, découragé les débats et la différenciation des programmes des partis politiques. Alors que, conformément à la loi du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques, les partis politiques ont vocation à contribuer à l’édification de l’État de droit et à la consolidation de la démocratie. Cette loi précise également qu’ils ont l’obligation d’assurer la formation civique de leurs membres, en conformité avec les principes moraux et sociaux aptes à forger des citoyens conscients de leurs devoirs.
L’élection présidentielle de 2013 au Mali constitue le dénouement de la grave crise politique et sociale. Cette élection, qui a suscité un regain d’intérêt des électeurs pour la politique, après une longue période d’unanimisme, a été marquée par l’écrasante victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta avec 78 % des suffrages exprimés et un taux de participation jamais égalé au Mali de 48 % au premier tour et 46 % au second tour.
Fort d’autant de considérations, le forum public d’hier entre les acteurs politiques et les citoyens sur les priorités de la gouvernance avait pour objectif de : permettre aux citoyens de toutes les couches sociales et professionnelles d’exprimer leurs attentes en matière de gouvernance ; de susciter des échanges entre les acteurs politiques et les populations sur les questions sociales, politiques et économiques en envisageant les solutions possibles ; de permettre aux partis politiques, aux institutions publiques et aux potentiels candidats aux élections législatives d’alimenter leurs projets et programmes de société à partir des problèmes réels des citoyens ; de contribuer à rétablir la confiance entre les acteurs politiques et les citoyens ; d’encourager la participation aux élections législatives de 2013 entre autres.
Les échamges ont permis de mettre l’accent sur les points suivants : les droits sociaux et économiques et la lutte contre la pauvreté ; la justice, la réconciliation et la reconstruction ; la participation politique et publique de la femme ; la gouvernance démocratique et la consolidation de l’Etat de droit.
Le directeur-résident de l’Institut National Démocratique (Ndi) au Mali, Dr. Badié Hima, a indiqué que les partis politiques doivent, de façon régulière, aller vers le citoyen malien pour répondre à leurs préoccupations. À ses dires, les taux de participation relativement élevés de l’élection présidentielle méritent d’être confortés et augmentés lors des élections législatives et communales à venir.
Tougouna A. TRAORÉ