Forum du secteur privé : Regards croisés du CERCAP et de l’OPI

0

La salle  Moussa  Mary Balla Coulibaly du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) a abrité le vendredi  5 décembre dernier, l’édition 2014 du forum du secteur privé du CERCAP. C’était sous la présidence d’Adama Sanogo, représentant du ministre de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la Population,  en présence de Cyrill  Achcar, président de l’Organisation Patronale des Industriels(OPI), de Boubacar Macalou, directeur du CERCAP et de plusieurs personnalités du secteur privé malien.

Pour l’édition 2014 de ce forum,  le Centre d’Etudes et de Renforcement des Capacités d’Analyse et de Plaidoyer (CERCAP) a décidé de collaborer avec l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) pour l’organisation.

Le thème retenu est « la problématique des règles d’origine de l’UEMOA : Impact sur les unités industrielles du Mali ».

En effet, créé le 10 janvier 1994 par le traité de Dakar, l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) s’est fixée un certain nombre d’objectifs fondamentaux au nombre desquels, le renforcement de la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans le cadre d’un marché ouvert, concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé.

Cet objectif est poursuivi en relation avec la création d’un marché commun basé, entre autres, sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et d’une politique commerciale commune dans les rapports avec les pays tiers.

Dans son intervention, Cyrill Achcar s’est réjoui de l’organisation de ce forum consacré au secteur privé. Selon lui, l’OPI est le plus grand syndicat du secteur privé malien, créée le 7 juillet 1975. Avec comme missions essentielles de contribuer au développement de ses entreprises industrielles membres. Mais aussi, la promotion et le développement de l’ensemble du secteur industriel malien.

A en en croire Cycill Achcar, les anciens dirigeants de l’OPI ont œuvré dans ce sens. Une mission que l’actuel bureau qu’il dirige est en train de poursuivre pour l’épanouissement du secteur industriel malien.

Encourager le développement du secteur industriel !

Par ailleurs, M. Achcar a regretté que le taux de la manufacture soit trop bas au Mali, soit  4%. Avant de signaler que la Côte- d’Ivoire possède 12 fois plus d’industries que le Mali (environ 6000 unités industrielles), et  le Sénégal,  8 fois plus d’industries que le Mali avec environ 4000 unités industrielles.

Selon lui, le Mali qui est un pays à vocation agro-Sylvio-pastorale ne compte qu’environ 500 industries sur lesquelles 80 seulement relèvent du secteur formel.

C’est pourquoi, pour  lui, il, est temps pour le Mali d’entreprendre des reformes courageuses dans ce secteur. Toutes choses sur lesquelles l’OPI s’est penchée à travers son livre blanc où des propositions concrètes sont faites pour booster le secteur industriel malien.

Enfin, Cyrill Achcar s’est réjoui du thème choisi par le CERCAP pour ce forum. Avant de demander qu’à l’issue de ce forum, un rapport de synthèse des recommandations soit remis au ministère de l’Economie et des Finances et à la Direction générale des Douanes du Mali.

Rendre claires les bases fiscales de l’UEMOA !

 

Pour sa part, Adama Sanogo dira que cet évènement est particulièrement important pour le secteur privé malien.

Selon lui, malgré les avancées dans le processus d’intégration régionale au niveau de l’UEMOA, le fonctionnement de son marché commun, notamment la Taxe Préférentielle Communautaire (TPC) est marquée par des difficultés qui suscitent des interrogations au niveau de certains Etats membres. Notamment ceux de l’hinterland dont  le Mali.

En effet, par rapport aux produits agréés à la Taxe Préférentielle Communautaire (TPC), il a été constaté par les industriels du Mali que les agréments délivrés par la commission de l’UEMOA sont établis sur des bases non contrôlés et peu fiables.

Aussi, il a été relevé que la commission d’experts qui évalue et attribue le certificat d’origine aux produits est très controversée. Car en plus du fait qu’elle n’est pas unique, nombreux sont les acteurs du secteur qui remettent en cause son impartialité depuis qu’elle a été délocalisée auprès des directions nationales de l’industrie des pays membres.

Sans compter qu’aucune expertise technique n’est réalisée justifiant les 30% de valeur ajoutée  par l’industriel dans l’UEMOA. Toute chose qui entraine une exonération de doits de douane et une déclaration de TVA minorée au cordon douanier, a expliqué M. Sanogo.

Qui poursuit que cette situation  entraine une concurrence déloyale qui pénalise les entreprises des Etats de l’hinterland et, en fin de compte, une diminution des recettes publiques des pays importateurs comme le Mali.

Lors de ce forum, une présentation a été faite par l’Inspecteur des Douanes Amadou Sacko, chef de Division Facilitation et Assistance aux Entreprises à la Direction générale des douanes sur « l’article 14 du Traité de l’UEMOA sur les clauses de sauvegarde et « la problématique des régimes d’origine de l’UEMOA ». Ce qui a donné lieu à des débats houleux sur l’application des taxes de Bivouac sur les marchandises importées au Mali.

Georges Diarra

 

Commentaires via Facebook :