Comme chaque année, les mouvements altermondialistes se retrouvent pour donner la réplique à la réunion annuelle des pays les plus riches, qui se tient dans un contexte de crises.
Les mouvements altermondialistes sont toujours mobilisés. Depuis dix ans, ils se retrouvent chaque année pour donner la réplique à la réunion annuelle des pays les plus riches regroupés au sein du G-8 devenu aujourd’hui G-20. La tradition, désormais établie, sera respectée cette année. Les mouvements altermondialistes se réuniront une nouvelle fois dans notre pays du 31 octobre au 3 novembre. Cette année, Niono, située à environ 350 kilomètres de Bamako, a été choisie pour la 10ème édition du Forum des peuples. C’est la Coalition des alternatives dettes et développement (CAD-Mali) qui se charge de l’organisation. En prélude à ce rendez-vous et pour expliquer à l’opinion publique l’état des préparatifs du Forum, CAD-Mali a convié mercredi les journalistes à une conférence de presse organisée dans les locaux de son siège à Djélibougou, en Commune I de Bamako.
La rencontre avec la presse était conjointement animée par Souleymane Dembélé, le coordinateur du Forum, Samir Abi, le président de la commission CAD-Afrique, et Moussa Coulibaly, le président de la commission média du Forum. Le Forum des peuples est présenté par ses initiateurs comme un espace d’éducation populaire et d’analyse des politiques néo-libérales. « Il interpelle les décideurs au plan national et international en ce qui concerne leurs politiques qui ont assez souvent des conséquences dévastatrices sur la vie des populations », a expliqué Samir Abi, en précisant que le rendez-vous annuel est conçu pour être un espace de construction d’alternatives aux politiques actuellement menées, en vue de bâtir un « monde juste et social ». Les crises actuelles donnent effectivement des raisons de se mobiliser comme en témoigne « le mouvement des indignés » parti d’Espagne et qui gagne de nombreux pays à travers le monde. Le sommet du G-20 qui se tiendra les 3 et 4 novembre à Cannes en France devra forcement tenir compte de la donne.
Souleymane Dembélé a ensuite annoncé que le Forum qui est un espace d’expression « des peuples opprimés », se focalisera cette année sur la problématique foncière. « Il donnera l’occasion aux peuples de réaffirmer leur volonté inébranlable exprimée depuis la première édition à Siby, de combattre sous toutes ses formes, les politiques néolibérales qui hypothèquent à travers ses mesures injustes voire inhumaines l’avenir de l’humanité », a-t-il poursuivi. Pour le coordinateur du Forum, les crises actuelles (financière, alimentaire, migratoire et financière) et les mouvements des indignés sont révélateurs de la déliquescence du système capitaliste. Un système qui, « si l’on n’y prend pas garde animalisera le monde en mettant tout dans le marché ». Pendant les quatre jours que durera le Forum, les altermondialistes, en plus du foncier, vont plancher sur des thématiques comme les questions relatives à l’agriculture dans le monde, à la souveraineté alimentaire, à l’exploitation minière. Il sera également question des politiques macroéconomiques, sociales (santé, éducation, eau potable et travail) et de la gouvernance. Ces thèmes seront développés par des experts et des représentants de partis politiques (SADI, PCR notamment pour le Mali) invités pour la circonstance. Le Forum regroupera environ 1000 participants venant de divers horizons : leaders de la société civile, universitaires, leaders religieux, représentant de partis politiques. Le coût de l’organisation est évalué à 40 millions de Fcfa.