Forum des Descendants de Fakoly Doumbia :Une réclamation identitaire

0

, à Karan-Faragué a été l’occasion pour le président de l’Association, Modibo Kane Doumbia, de rappeler aux nombreux participants les objectifs que vise son association.

Les objectifs de la rencontre se résument essentiellement à une nécessaire et cruciale quête identitaire. Il s’agit pour l’association de faire le distinguo dans l’appartenance sociale des Doumbia ; patronyme qui est, selon lui, abusivement attribué à des forgerons, ces derniers étant plutôt de l’actuelle région, du Baya (Sélingué, Bougouni). Alors qu’il est évident pour lui que les Doumbia «authentiques nobles constituent, au même titre que les Keïta ou Konaté, l’une des seize Tribus Tontigui du Mandé. Et ce, après l’héroïque Bataille de Kirina en 1235 qui a vu l’empereur du Mandé, Soundiata Keïta vaincre Sosso, Soumangourou Kanté, à Kurukanfuga ».

En clair, explique le maître de la parole de la cérémonie, Moussa Kanté, c’est après le décès du patriarche, dont la mère Kankouba Kanté était forgeronne et sœur de Soumangourou que la confusion est née.

«En réalité, marre-t-il sous les cordes de la guitares de l’artiste Mamadou Fakoly Doumbia, l’origine des Doumbia ou Doumbouya, selon que vous êtes au Mali ou en Guinée, remonte entre le Vème et le VIIIème siècle de notre ère. Ils auraient transité de l’Arabie vers le Mandé. Ils descendent de Mamadi Kani, qui a pour ascendant le Premier muezzin noir, Billal, de la Sainte Mosquée du Prophète Mohamed (PSL) à la Mecque.

De Mamadi Kani à Fakoly, en passant par Lahilatul Kalabi, Kalabi Bomba, les Doumbia constituaient l’une des 16 Familles Tontigui (nobles) du Mandé. A côté de celles-ci, il y avaient les familles caste.

Vers donc le XIIè-XIIIè siècle, Fakoly Doumbia naquit d’un père Doumbia Tontigui et d’une mère forgeronne et sœur de Soumangourou du prénom de Kafoumba Kanté.

Et l’on sait la farouche résistance qu’il a opposée à son oncle maternel, aux côtés de Soundiata, comme son bras droit. Redoutable général de l’armée impériale mandingue, Soumangourou siègera comme les représentants des quinze traditionnelles Tontigui du Mandé, aux côtés de l’empereur des Mandéka, Soundiata, lors de la votation de la Charte de Kurukanfuga. C’est donc à la mort de Fakoly, des ennemis (sic) ont pour affaiblir un clan redouté, entrepris de l’assujettir. Ceci a consisté à retirer aux Doumbia leurs forgerons, leurs griots et leurs cordonniers, par le moyen de la corruption. Or, en guerriers réputés, les « Fakoly si» (littéralement, les descendants de Fakoly) ne pouvaient se passer des services de leurs sujets. C’est alors que certains parmi eux ont entrepris d’exercer «le métier du fer», d’autres se sont mis sur les traces de leurs griots et de leurs cordonniers pour palier le besoin en armure, en matériels agricoles, en produits de cuirs et du métier de l’oralité. D’où la confusion», rectifie le spécialiste de l’oralité, Moussa Kanté, réduit, lui aussi, accidentellement au métier de griot.

Le Maire du Mandé, Djibril Naman Keïta, sans prétendre faire l’histoire, s’est contenté de rappeler que Karan et ses 80 hameaux, ses 800 habitants, sont l’œuvre d’abord et avant tout des Doumbia Tontigui, puis des Traoré,Diané, Sidibé,Kamissoko… qui sont de véritables agriculteurs. Il a par ailleurs salué l’initiative qui n’est qu’une action de plus pour la réunification du Mandé. Il appelle donc ses administrés à l’union des cœurs, au travail (la terre) pour le bien-être et le développement de leur Commune. Il a demandé à la jeunesse de laisser les sites d’orpaillage au profit de la l’agriculture pour la période de l’hivernage; même ton chez le représentant du chef de village de Karan, Alou Keïta, qui a salué cette initiative.

Youssouf KONATE

Commentaires via Facebook :