En décidant de tenir un forum sur son rôle dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la société civile sursaute, après une longue période de somnolence pour enfin tenter d’assumer pleinement ses responsabilités, notamment en apportant sa contribution précieuse dans les réponses aux grandes questions nationales.
Les organisations de la société civile engagées dans la tenue du forum organisé les 13 et 14 mai derniers pour partager et échanger sur la contribution de la société civile à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, étaient avant-hier, le mercredi 18 mai 2016, face aux journalistes, dans le cadre d’une conférence de presse de restitution des recommandations et résolutions.
La conférence était introduite par le président dudit forum, l’ancien Premier ministre Ahmed Mouhamed Ag Hamani.
D’emblée, l’ancien chef du gouvernement du Mali rappellera que l’implication active de la société civile dans le processus enclenché trouve son fondement dans l’Article 51 de l’Accord : ” …les parties demandent à la classe politique, ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels et les autorités religieuses et coutumières, d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’Accord “.
Rappelons que l’initiative du forum des 13 et 14 mai derniers porte l’empreinte du Mouvement patriotique pour le Mali (Mpm), Global Mali 2025, la Plateforme et Leaders Kel Tamasheq pour l’unité nationale du Mali, la Fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité, le Réseau handi actions développement et perspectives et des organisations de la société civile.
Ces associations initiatrices ont ensuite rencontré les organisations et associations faitières de la société civile malienne pour partager leurs motivations et s’assurer de leur adhésion à l’idée d’organisation du forum qui a accueilli finalement près de 300 délégués venus de tous les coins et recoins du Mali. Malgré la situation qui sévit dans le du nord du pays, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudéni ont tenu à être représentées, donnant ainsi au forum toute sa légitimité.
A la fin des travaux, plusieurs recommandations et résolutions ont été formulées dont, entre autres, l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord et de la contribution de la communauté internationale pour l’accompagnement, notamment en matières sécuritaire, financière, humanitaire et aussi pour aider au retour des populations déplacées; la mise en place d’un mécanisme permettant la concertation, l’observation, la veille et l’alerte dans la mise en œuvre de l’Accord ; la désignation rapide d’un observateur indépendant, etc.
Il faut signaler que le forum demande au gouvernement “d’assurer son leadership à travers la coordination, l’harmonisation et la transparence dans la gestion des fonds reçus de la communauté internationale”.
Les résultats obtenus lors de ce forum sont consignés dans un document pour servir d’outil d’aide à la participation de la société civile dans la mise en œuvre de l’Accord. C’est déjà le signe d’un engagement fort à jouer pleinement sa partition, même si la société civile, diverse et plurielle, a encore du mal à former un bloc compact. Mais cette diversité, comme le précise le président du Conseil national de la société civile lors de cette conférence de presse, est une richesse qu’il ne faut pas tenter de casser, même si, pour les grandes questions nationales, précise-t-il, les organisations doivent pouvoir se retrouver “pour apporter des réponses utiles et conformes aux intérêts des citoyens”.
Notons que c’est avec l’appui du National democratic institut (NDI ) que la conférence de presse s’est tenue tout comme c’est avec son accompagnement, aux côtés du Pnud et de l’Usaid que le forum a pu se tenir. Raison pour laquelle les conférenciers ont chaleureusement remercié ces partenaires, avec une mention spéciale pour le NDI.
ABN