Formation Professionnelle : Nouveau partenariat en gestation autour des besoins du secteur privé en ressources humaines qualifiées entre MENEFP – CNPM

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Le top départ de l’Atelier de réflexion sur le partenariat entre le secteur privé et les structures en charge de l’emploi et de la formation professionnelle a été lancé ce lundi 15 mai 2023 au siège du Patronat du Mali sous la haute présidence de M Bakary Doumbia, Ministre de l’Entreprenariat National, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. La cérémonie d’ouverture de l’atelier a enregistré la présence du Ministre du Transport et des Infrastructures Mme Dembele Madina SISSOKO et les acteurs en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, les acteurs du secteur privé et le représentant de PTF du sous-secteur emploi et formation professionnelle.

L’objectif général du présent atelier est de renforcer le partenariat entre le ministère de l’Entreprenariat National, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, et le Conseil National du Patronat du Mali, pour la mise à disposition des ressources humaines de qualité aux entreprises opérant au Mali.

Selon l’Enquête Modulaire et Permanente auprès de Ménages (EMOP 2021), la population en âge de travailler se chiffre à 10 410 417dont 5 544 803 femmes, plus de la moitié, soit 77,3%, réside en zone rurale. Sa répartition suivant les différentes tranches d’âge montre que 66,7% ont un âge compris entre 15 et 40 ans. Aussi, le taux de chômage combiné au sous-emploi est de 20,2%. Ce taux est de 30,4% pour les femmes et de 24,1% pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Selon une étude de la Banque Mondiale, environ 434 000 primo- demandeurs d’emplois arriveront chaque année sur le marché du travail en 2030 contre 278 000 en 2010 et 300 000 aujourd’hui, alors qu’on estime à environ 50 000 par an la capacité d’absorption nationale. Ces chiffres interpellent à plus d’un titre et démontrent la nécessité de travailler sur le continuum éducation-formation-insertion professionnelle des jeunes via notamment une transition réussie entre les structures de formation et le secteur privé en vue de répondre aux besoins du système de production. Pour faciliter cette transition, les décideurs ont fait du développement du capital humain, une priorité nationale traduite dans les politiques en matière d’emploi et de formation professionnelle dont le principal acteur de la mise en œuvre demeure le secteur privé. Malheureusement, pour différentes raisons, ce rôle n’est pas souvent suffisamment pris en compte de part et d’autre.

C’est ainsi que dans le souci de renforcer le partenariat autour des besoins du Secteur Privé en ressources humaines qualifiées, le Ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle et le Conseil National du Patronat du Mali ont initié le présent atelier.  Avec la cinquantaine de participants, ils échangeront, du 15 au 17 mai 2023, sur (i) la problématique de l’inadéquation formation-emploi ; (ii) le développement du partenariat public-privé (PPP) dans le domaine de la formation professionnelle ; (iii) la gouvernance des structures de la formation professionnelle et de l’emploi ; (iv) le financement de la formation professionnelle et la promotion de l’entreprenariat.

Mossadeck BALLY, Président du CNPM expliquera à l’ouverture de l’atelier que l’inadéquation formation-emploi, n’est guère un phénomène nouveau dans notre pays. Déjà, en 1988, lors des tous premiers Etats généraux organisés par le Gouvernement sur l’emploi, la question était au centre des débats. Depuis lors, une multitude d’études et d’enquêtes menées aussi bien par les pouvoirs publics, que par d’autres intervenants, ont régulièrement confirmé la persistance de ce phénomène qui est un véritable paradoxe. 30 ans après, le taux de chômage augmente d’année en année, particulièrement chez les jeunes, alors qu’au même moment des secteurs économiques entiers recherchent désespérément des qualifications dont ils ont réellement besoin. Il y a lieu, donc, de promouvoir le Partenariat Public Privé dans le domaine de la formation professionnelle, qui de surcroît, peut-être une des alternatives pour pallier le déficit de main d’œuvre de qualité des secteurs économiques. Aussi, la mise en place d’un système de gouvernance concertée des structures en charge de la formation professionnelle, peut servir de piste de réflexion.  Tout comme la prospection des mécanismes de financement sûrs pour la formation professionnelle, doit être un impératif du Gouvernement, et une exigence du secteur privé.

Quant au représentant des PTF du sous-secteur de l’emploi et de la formation professionnelle, M. Philippe LAFOSSE de la DUE, il dira que tous les PTF sont unanimes sur l’implication davantage du secteur privé dans le sous-secteur qui permettra de faire le lien entre l’offre et la demande et d’améliorer la qualité des prestations ainsi que de créer des emplois pérennes pour réduire le chômage.

Pour sa part, le Ministre Bakary DOUMBIA, reste convaincu que pour une formation professionnelle de qualité en vue d’une insertion socioéconomique réussie, il est indispensable d’instituer un dialogue véritable au niveau des institutions politiques, des filières représentatives des secteurs économiques, des territoires et des établissements de formation. « Il est donc important que l’État, les Collectivités territoriales et le secteur privé disposent, dans une démarche pragmatique, de cadres de concertation, de dialogue et de collaboration permanents, chacun dans son rôle pour travailler ensemble sur les réels enjeux du secteur de la formation professionnelle pour l’emploi » a souligné le Ministre.

Enfin, il est à noter que les recommandations issues de ces 3 jours de travaux feront l’objet d’un plan d’actions dont la mise en œuvre sera suivie par un comité composé des représentants du gouvernement, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net

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