Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a présidé le 14 novembre 2011, dans le village de Badougou Djoliba (Commune rurale du Mandé, cercle de Kati), un évènement à trois dimensions: le lancement officiel de la rentrée de la formation professionnelle 2011-2012 sur toute l’étendue du territoire ; la réouverture du Centre de Formation Professionnelle de Badougou Djoliba construit en 1963 sur financement de l’USAID et fermé quatre ans plus tard après avoir formé une promotion d’apprentis en maçonnerie, menuiserie et mécanique auto ; au démarrage harmonisé des formations dans les centres et organismes de formations professionnelle au Mali.
Les populations de Djoliba, pour rendre cette fête belle, n’ont pas lésiné sur les moyens de la mobilisation. La réouverture du Centre de formation professionnelle (CFP) de Djoliba n’est pas un fait du hasard. Elle répond au souci majeur du gouvernement à travers le département de l’Emploi et de la formation professionnelle d’apprendre à l’individu le savoir et le savoir- faire nécessaire à l’exercice d’un métier ou d’une activité professionnelle. Le centre a été financé sur le fonds du Budget spécial d’investissement (Bsi) avec un coût de 27.000.000 Fcfa. Trois blocs d’ateliers ont été reconstruits et équipés (mécanique automobile, la construction métallique, la maçonnerie) en plus d’un espace pour le maraichage. Chaque filière a un effectif de 25 apprenants. Ainsi, l’effectif total en formation actuel de 100 jeunes dont 45 filles.
Le Ministre de l’Emploi, Modibo Kadjogué, a indiqué qu’en plus de la l’apprentissage traditionnel qui forme des milliers d’apprenants, les CFP encadrent, aujourd’hui, annuellement près de 7.000 apprenants. En 2012, a-t-il dit, l’ambition du département est d’encadrer au moins 10.000 jeunes dans les différents disciplines agréées de la formation professionnelle. Pour atteindre cet objectif, l’Etat entend investir 301.604.991 Fcfa dans ce centre.
Les efforts des plus hautes autorités du pays à l’endroit de l’Assemblée permanente des chambres des métiers du Mali (APCMM) ont été salués et appréciés par son président, Mamadou Minkoro Traoré. Il s’est réjoui que pour la première fois, un caractère solennel soit accordé à la rentrée de la formation professionnelle. « De 1994 à 2011, les organisations professionnelles d’artisans ont passé d’une seule organisation à plus de 60 organisations dans le pays. Les corps de métiers sont passés d’un seul corps à 11. Les effectifs dans la formation professionnelle par apprentissage ont progressé de 20 apprentis à 4.684. Cette année, 4.684 apprenants sont attendus à la formation en 2012 dans 69 centres », a dit Mamadou Minkoro Traoré.
Le chef de village de Djoliba, Sidiki Kéita, le Maire Mamourou Kéita, la présidente de l’association des centres de formation professionnelle, Kady Camara, le chef de file des partenaires techniques et financiers, Ismaël Alassane Maiga, ont tour à tour souligné que ce centre témoigne l’importance que les autorités accordent à l’emploi et à la formation professionnelle.
Le chef de l’Etat a déclaré : «Je voudrai saluer cette initiative qui, j’espère bien, désormais sera institutionnalisé. Je voudrai profiter de cette occasion, pour insister encore une fois, sur la portée, l’importance de la formation professionnelle. Je pense que l’emploi classique et l’emploi aussi, est une mine. Et dans cette mine, il y a tellement de richesse que l’auto-emploi est une des richesses fondamentales, elle est plus populaire et lentement plus large et plus immense. Donc, former des filles et des garçons, des hommes et des femmes dans le cadre de l’emploi auquel même ils inspirent, est une chose extrêmement importante. L’auto emploi permet non seulement d’acquérir une connaissance, de faire des prestations et surtout d’obtenir aussi un certains revenu. C’est une bonne initiative que nous allons consolider et surtout que nous avons plusieurs centres à l’intérieur de la République ; nous allons les rouvrir, les réhabiliter, les renforcer et faire en sorte qu’ils puissent faire une dynamique dans le cadre de l’apprentissage et l’auto emploi.»
Hadama B. Fofana