Les diplômés arabophones, toutes spécialités confondues, échouent le plus souvent au concours d’entrée à la fonction publique du fait qu’ils ne maîtrisent pas la langue française. C’est à partir de ce constat que l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali (UJMMA) et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) ont conclu un partenariat avec l’Institut français du Mali pour la formation en français de 25 diplômés arabophones de l’UJMMA. Débutée le 2 novembre 2019 dans les locaux du Centre de perfectionnement-reconversion (CPR) de l’ANPE, la formation a été officiellement lancée le jeudi 12 décembre au Carrefour des jeunes sous la présidence de Drissa Guindo (le secrétaire général du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle).
Selon le directeur général de l’ANPE, Ibrahim Ag Nock, l’objectif de cette formation est de permettre aux membres de l’UJMMA de s’exprimer en français et surtout de leur permettre de renforcer leur employabilité sur le marché de l’emploi. Cette formation en français des membres de l’UJMMA, selon les organisateurs, vise, entre autres, à concrétiser le partenariat ANPE-UJMMA ; à améliorer la visibilité de l’ANPE et de l’UJMMA auprès des usagers, clients, partenaires et membres ; mobiliser les autorités nationales, régionales et locales pour soutenir le partenariat UJMMA-ANPE.
A la cérémonie de lancement de la formation, Mohamed Macky Bah (président de l’UJMMA) a exprimé sa joie. Car, pour lui, cette formation permettra aux diplômés arabophones de concourir à égalité de chance avec les diplômés francophones sur le marché de l’emploi. Il a espéré la pérennisation de cette formation pour l’employabilité de beaucoup de diplômés arabophones.
Responsable des cours à l’Institut français, Renault Jean-Luc a remercié l’ANPE et l’UJMMA pour l’initiation de la formation qui, à ses dires, sera utile aux apprenants arabophones pour leur employabilité en vue de le mener plus loin dans leur carrière.
Le directeur général de l’ANPE, Ibrahim Ag Nock, a dit que la formation est la concrétisation d’un partenariat dynamique et gagnant-gagnant entre l’ANPE, l’UJMMA et l’Institut français du Mali. Il a rappelé que le partenariat tire sa valeur dans une convention de partenariat signé entre l’UJMMA et l’ANPE en vue de créer une synergie d’actions pour la promotion de l’emploi des diplômés et formés en langue arabe.
Il a promis que son Agence continuera à travailler avec l’UJMMA pour le renforcement des capacités des apprenants arabophones et leur reconversion. “La formation-insertion, la promotion de l’auto emploi et la formation à l’employabilité des membres de l’UJMMA constituent les principales activités inscrites dans le plan de travail élaboré et joint à la convention signée. C’est dans ce cadre et à la demande de l’UJMMA, que l’ANPE a conclu avec l’Institut français du Mali des accords pour la formation en français des membres de l’UJMMA. Au total, 25 auditeurs bénéficient de cette formation qui a débuté le 2 novembre 2019. Le partenariat ainsi initié entre nos structures au bénéfice de l’UJMMA doit se poursuivre et s’étendre aux autres régions du Mali. Car quand on porte ensemble un fardeau, il est bon d’agir ensemble pour éviter que la charge pèse d’un côté”, a indiqué le DG de l’ANPE.
Avant de lancer la formation, Drissa Guindo, le secrétaire général du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, au nom de son ministre, Me Jean-Claude Sidibé, s’est réjoui de la formation des diplômés arabophones membres de l’UJMMA en français. Il a rappelé que le président Ibrahim Boubacar Kéita a dédié son second mandat à la jeunesse pour son épanouissement à travers une formation de qualité débouchant sur le plein emploi.
Et l’objectif de la formation vise à renforcer l’employabilité des membres de l’UJMMA par l’amélioration de leur capacité de pénétration sur le marché de l’emploi à travers la formation en langue française.
Il a salué le partenariat ANPE-UJMMA-Institut français du Mali qui participe de la volonté des plus hautes autorités du pays qui ambitionnent de faire de la formation et de l’insertion des diplômés arabophones une réalité.
“C’est le sens de l’axe 3 (développement du capital humain et inclusion sociale) du projet de société ‘Notre grand Mali avance’ du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Je voudrais réitérer que l’insertion des arabisants est une priorité de mon département et je m’engage à accompagner toutes les initiatives allant dans ce sens. C’est un bon signal à saluer que l’UJMMA ait compris l’utilité de la langue française dans la réussite de leurs activités. Car, comme le disait l’ex-président tunisien, la langue française est non seulement une langue internationale de communication mais elle contribue à forger notre destin intellectuel et à faire de nous des hommes à part entière. Le sage Amadou Hampaté Ba aussi disait que la langue française est tout aussi irremplaçable, non seulement pour permettre aux différentes ethnies africaines de communiquer entre elles et de mieux se connaître mais aussi pour nous ouvrir sur l’extérieur et nous permettre de dialoguer avec les cultures du monde entier. A cet égard, je voudrais féliciter très sincèrement l’UJMMA pour la pertinence de cette initiative qui constitue un tremplin pour ses adhérents et une réponse aux exigences des employeurs travers cet apprentissage en français et les conseils prodigués afin de pouvoir mieux préparer leur recherche d’emploi”, a-t-il dit.
La remise des bourses d’études à l’UJMMA a mis fin à la cérémonie qui s’est déroulée en présence des autorités communales de la Commune III représentées par le maire adjoint Kassoum Touré, des autorités administratives et coutumières de Bamako.
Siaka Doumbia