Une centaine d’étudiants maliens arabophones partis au Maroc, le 11 novembre 2013, pour suivre la formation d’Imans et de prêcheurs sont revenus au pays pour leurs vacances. Avant leur retour, prévu le 2 septembre 2015, au Maroc où leur formation se poursuit, ils ont animé une conférence de presse pour faire le point de la situation de leurs études. C’était à la Maison de la Presse, le 29 août 2015. Ont animé cette conférence, les Imams Cheick Oumar Sow, Sidi Moctar Wagué, Lassina Diabaté, Boubacar Diallo, et Mohamed Haïdara.
En effet, les conférenciers ont évoqué le contexte dans lequel s’inscrit cette formation, les critères de sélection, l’objectif de la formation ainsi que le programme de la formation. Prenant la parole, ils ont indiqué tour à tour que cette formation, venue de l’initiative du Président Ibrahim Boubacar Keita et du Roi Mohamed VI du Maroc, est tombée à la surprise générale. Selon les futurs imams, ils avaient été sélectionnés en 2013 pour cette bourse, par une commission spécialisée, selon les critères suivants : savoir lire en arabe et réciter par cœur le Coran, entièrement ou à moitié ; être titulaire du Baccalauréat ; avoir la Maîtrise ; être sur la voie Malikite et être d’accord avec les principes du soufisme.
Le Haut conseil Islamique du Mali et d’autres regroupements religieux ont participé à la sélection des candidats, après que les deux Chefs d’Etats eurent convenu des modalités de la formation offerte à des leaders religieux de notre pays par le Maroc.
Selon les bénéficiaires de cette formation, elle vise à préparer les Imams et les prêcheurs au bon comportement et à les aider à véhiculer correctement leurs messages lors des prêches.
Ainsi, le programme a concerné l’étude académique, l’informatique, l’agriculture, la formation au métier de couture, l’apprentissage de l’électricité plus l’enseignement en français. Toutes les matières enseignées le sont selon le courant Malikite de l’Islam.
Les conférenciers ont également fait savoir que le Mali a été le premier pays à obtenir cette formation, suivi de 6 autres pays, dont la France. Beaucoup de pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont exprimé aux autorités marocaines le besoin de faire suivre cette formation à des prédicateurs potentiels, a-t-on appris des stagiaires maliens en formation au Maroc, lors de la conférence de presse qu’ils ont organisée.
Toutefois, les étudiants maliens participant à cette formation ont rassuré qu’ils ne sont pas allés pour venir remplacer les Imans déjà reconnus ici au Mali, contrairement à la rumeur.
« Nous allons travailler pour l’unité et la réconciliation et former d’autres pour un islam apaisé, un islam de paix, de respect de l’autre », ont-ils indiqué.
D’ailleurs leur dernier module de formation sera basé sur comment cohabiter avec les autres religions, ont-ils ajouté.
En réponse aux questions sur la lutte contre le terrorisme, les conférenciers, qui estiment que l’Etat malien ne peut se construire sans la religion, ont dit que la meilleure approche pour stopper les violences à connotation religieuse est de former les gens, y compris les personnes supposées appartenir aux réseaux terroristes et même les prisonniers. Pour les futurs Imams formés à l’école marocaine, les guerres en Afghanistan, en Libye et en Syrie ont montré que la force militaire ne peut à elle seule enrailler le terrorisme, promettant, au passage, d’aider les autorités maliennes à lutter contre le terrorisme.
Fakara faïnké