Ce n’est pas moi qui le dis, mais le Premier ministre Moussa Mara. Quel toupet ! Toutes déductions faites des propos qu’il a tenus à l’Assemblée nationale lors de sa déclaration de politique générale, Moussa Mara pense que l’actuel président de la République, mon cousin adoré, serait un de ces «bandits» qui ont fait endetter notre pays.
Lisez plutôt ces propos : «De 1995 à 2012, ce sont des bandits qui ont endetté le Mali». Autant dire qu’il reconnaît (même si c’est implicite) que l’actuel président de la République fait partie de ces «bandits». En effet, de 1994 jusqu’à 2000, IBK était Premier ministre. Question : un ministre de l’Economie et des Finances peut-il seul décider d’endetter le Mali sans en référer à son chef, d’abord le Premier ministre, ensuite le président de la République ? J’ai beau être inculte en matière de finances publiques, que je reste convaincu que cela ne soit guère possible. Je le répéterai à souhait, le jeune Moussa Mara a mis son actuel chef dans le même panier que ceux qu’il pensait critiquer derrière le pupitre de l’Assemblée nationale.
De mon point de vue, mon cousin a un lourd passif pour pouvoir se dédouaner de la gestion du Mali durant la période indiquée par le Premier ministre Moussa Mara. Il était alors le président de l’Adéma et chef de la majorité présidentielle. Oui, de 2002 à 2007, mon cousin était le président de l’Assemblée nationale. Par conséquent, il est comptable à la fois du bilan d’Alpha Oumar Konaré et celui d’ATT. Et même quand les putschistes étaient là, il était de ces politiciens qui les fréquentaient. Or, on sait ce que ces derniers ont fait subir à nos maigres ressources.
D’autre part, au regard de tout ce que mon cousin a fait pour arriver là où il est, j’ose dire qu’il y a redire là-dessus. Mais, je n’irais jamais jusqu’à le qualifier de «bandit». Même s’il s’est servi du Nom du Tout-Puissant pour arriver à ses fins. Je n’utiliserais pas d’euphémisme ; je préfère le mot imposture pour caractériser tout ce qui a concouru à son élection comme président de la République du Mali. C’est être bandit ça ? Non, c’est être futé. Et ce coup, il l’avait préparé depuis longtemps quand bien même ça n’a pas toujours marché pour lui. Quand, par exemple, il se faisait passer pour victime. Au demeurant, c’est vraiment grave que Mara traite mon cousin de «bandit».
Issiaka SISSOKO