Flambée des prix des produits de première nécessité: Loi de l’offre et de la demande ou défiance envers le gouvernement ?

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Malgré les exonérations accordées aux commerçants dits « import-export », les prix des produits les plus consommés ne cessent de prendre l’ascenseur du jour au lendemain, et cela dès le début du mois pourtant bénit de Ramadan.

Il y a un constat sur lequel les autorités doivent attentivement se pencher afin d’entreprendre des mesures dissuasives : on aurait juré que les commerçants, vendeurs et revendeurs n’attendent que le mois de Ramadan pour revoir leurs prix à la hausse. Pourtant, ce sont ces mêmes prestataires de services qui jouent aux musulmans convaincus en criant sur tous les toits que les citoyens doivent se prêter aide et assistance au cours de ce mois. Alors que ce sont eux-mêmes qui rendent la vie chère, voire insupportable, à leurs semblables en fixant les prix à un niveau inaccessible à la bourse des consommateurs, et cela, malgré les exonérations consentis (à chaque Ramadan, du reste) par l’Etat à quelques  opérateurs économiques sur les prix du sucre et du riz en particulier.

C’est l’Etat qui est ainsi pris pour le « dindon de la farce » : non seulement il perd la bagatelle de plus de 12 milliards à chaque Ramadan en consentant ces exonérations, mais la raison de ces exonérations reste vaine car les commerçants exonérées profitent de cette faveur pour augmenter impitoyablement les prix. Inutile de constater dire qui perd dans ce « marché de dupes »…Ceci dit, Ramadan ou pas, les commerçants devraient avoir pitié des consommateurs (car tout compte fait, eux aussi  sont consommateurs) non seulement en maintenant les prix de tous les produits de grande consommation (riz,  sucre, lait, huile, viande, œufs, etc.) à leurs prix normaux et habituels, mais en facilitant leur accès à la bourse du Malien lambda. Mais c’est malheureusement le contraire car on assiste à une montée exponentielle des prix de ces produits de grande consommation comme le

Conformément à la religion musulmane, c’est au cours du mois de Ramadan que tous les musulmans doivent chercher plus de bénédictions en faisant davantage du bien. Ils doivent aussi tout mettre en œuvre pour ne pas nuire aux autres. Mais pourquoi seulement l’Islam et les musulmans ? Simplement parce que le Mali est composée de près de 86% de musulmans. Mais alors, comment se fait-il que les disciples d’une telle religion ne puissent pas prôner la bonté, la justice et la tolérance dans la pratique du commerce, surtout en ce mois béni ? En fait, les notions d’entraide et de solidarité, qui ont toujours caractérisé notre pays depuis des millénaires, sont aujourd’hui tombées dans la décadence.

Venons-en à présent aux prix actuels des denrées sur le marché. Aujourd’hui,  le panier de la ménagère ne se remplit plus suite à cette flambée exponentielle des prix. Actuellement, les produits de première nécessité (la viande avec os par exemple) se vend sur le marché à 2 000 FCFA le kilo, alors que deux jours seulement avant le mois de Ramadan, le même kilo se vendait à 1800 FCFA. Quant à la viande sans os, son kilo se vend aujourd’hui entre 2 200 à 2300 FCFA, tandis que quelques jours avant le mois de carême, le même kilo se vendait seulement à 2 000 FCFA.

Le riz, dont le prix a été fixé à 350 FCFA après les exonérations, se vend de nos jours à 400 FCFA. Idem pour sucre et le riz car le prix du sucre a été fixé à 540 FCFA le kilo après exonération. Mais bizarrement, le kilo de cette denrée très consommée en ce mois de carême  se vend entre 565 FCFA et 600 FCFA selon des endroits du district de Bamako et à travers le pays. Un œuf coûte aujourd’hui 100 FCFA, tandis qu’il se vendait entre 50 et 65 FCFA. De 250 FCFA, la datte et le lait sont aujourd’hui passés entre 350f et 500 FCFA. Les autres  produits connaissent aussi des prix disparates, toujours en hausse dans tous les cas.

Faut-il donc décrier l’incurie ou la carence du gouvernement face à ces flambées « assassines » des prix,  surtout en ce mois de carême, dans un pays aussi religieux que le nôtre ? Faut-il aussi dénoncer cette gourmandise de nos commerçants et leur insouciance envers le sort des consommateurs ?

Abdoulaye Faman Coulibaly 

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