Finadougou : Le patrimoine commun sauvé de justesse

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Aujourd’hui, les populations de Finadougou, commune de Bancoumana, souffrent. Les chefs de villages et notables de cette commune sont agacés par le comortement peu orthodoxe du chef de village de Niaganabougou, M. Massaman Keïta, qui, depuis un certain temps, a entrepris une vaste opération de spéculations foncières dans sa localité.

Au cours de cette Assemblée générale des chefs de villages à laquelle se sont ralliés les notables, ils ont décidé à l’issue des échanges, de saisir les autorités politiques, administratives et judiciaires pour défendre leurs droits. Conscient de la tension qui règne désormais dans cette commune de Bancoumana suite à cette situation, M. Baye Konaté, le Préfet du Cercle de Kati, en administrateur expérimenté, a réuni tous les protagonistes à la Préfecture le 12 janvier 2014 pour mieux appréhender la question.

Au cours de cette rencontre, les autochtones ou légitimités coutumières ont exposé les conditions d’acquisition de ces terres au prix du sang de leurs ancêtres. A l’issue des échanges,  le Préfet a décidé, en toute souveraineté, d’annuler purement et simplement toutes les opérations de morcellement entreprises et de restituer les terres aux populations autochtones. Une décision qui a d’ailleurs permis de désamorcer ainsi la crise qui couvait au grand dam des prédateurs fonciers.

Face à la gravité des faits et de la tension qui régnait, les chefs de village et notables de Finadougou ainsi que l’Association des Ressortissants de Kénièroba pour son Développement (ARKD) ont saisi le Préfet de Kati suite à la tentative de morcellement de 678 ha initiée par Masaman Keita.  Les villages suivants étaient représentés par : Bakari Kéïta, fils du chef de village de Kénièroba, Naba, Daman Kéïta, Massaman Keita, Minanba Keita,  Lamine Kéïta, Chef de village de Madina, Lamine Kéïta, représentant le chef de village de Ouoronina, Namory Kéïta de Téma, Zoumana Dabo de Missira, Kabiné Camara et Alou Camara de Ticko, Balla Doumbia de Nankilabougou. Aussi, était présent, M. Massaman Kéïta, l’homme par qui tout le scandale est arrivé ainsi que d’autres ressortissants de ce village dont Niama Kéïta, Naman Traoré.

A l’issue des échanges, le Préfet a informé le chef de village de Fnadougou de l’annulation pure et simple du projet de morcellement initié par le chef de village de Niaganabougou.

Ainsi, les notables de Finadougou ont félicité Broulaye Kéïta, Président de l’ARKD et toute son équipe pour leur détermination à conserver le patrimoine foncier de Finadougou.

Rappelons que Niaganabougou est un village de l’ex-canton de Finadougou, dans la commune rurale de Bancoumana, cercle de Kati. Ce canton était composé de cinq villages qui sont : Kénièroba, Madina, Niaganabougou, Ouoronina et Ticko.

Cet ensemble, uni par des liens de sang et d’alliance, a vécu en symbiose depuis des millénaires sur les terres léguées par leurs ancêtres. Cette convivialité séculaire fondée sur l’unité, la solidarité et la paix a failli voler en éclats lorsque qu’en mai 2014, M. Massaman Kéïta, chef de village de Niaganabougou, avait tenté de morceler 678 hectares 06 a 78 ca du patrimoine foncier commun avec la complicité de Adama Dantouman Camara, maire de la commune rurale de Bancoumana.

 

Youssouf Sangaré

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