Les rideaux sont tombés, le jeudi 13 octobre dernier à l’Hotel El Farouk de Bamako, sur le Colloque régional sur la radicalisation et l’extrémisme violent au Sahel. Les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient présidées par le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Organisée par la Misahel et le G5 Sahel, en collaboration avec le gouvernement du Mali, cette rencontre avait comme objectif de dégager les pistes pour l’élaboration d’une Stratégie concertée de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme réligieux violent au Sahel.
Les recommandations sorties de ce Colloque sont, entre autres, de renforcer les capacités institutionnelles des Etats du Sahel pour favoriser l’émergence d’Etats forts, respectueux des droits de l’homme et de l’Etat de droit, d’accélérer la mise en œuvre de programmes de Réforme du Système de Sécurité, de promouvoir les pratiques de bonne gouvernance et de justice sociale, de créer un cadre d’intervention et de coordination des opérations de lutte anti-terroriste couvrant toute l’étendue du territoire et de promouvoir un Ordre des Imams et Prêcheurs pour veiller à l’éthique et à la déontologie.
S’y ajoutent l’encouragement à la création dans les zones transfrontalières du Sahel de moyens de communication participatifs, l’incitation des Etats à appliquer les dispositions juridiques régionales et internationales en matière de prise en charge des victimes d’actes terroristes et la formation des jeunes sur les dangers de la cyber criminalité et la mauvaise utilisation des réseaux sociaux.
Comme autres recommandations, il a été décidé de promouvoir des politiques de réhabilitation et réinsertion dans la société en direction des ex-condamnés pour terrorisme et des déradicalisés.
Au niveau de la société civile, il faudra développer une stratégie pour déconstruire le discours radical, en mettant à profit notamment les Imams, les repentis et les victimes, de promouvoir des campagnes médiatiques de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, de mettre en place un réseau de journalistes contre la radicalisation et l’extrémisme violent et d’investir dans les projets visant à promouvoir les valeurs de citoyenneté, de cohésion et de vivre ensemble.
Au plan de la coopération régionale et internationale, le Colloque a recommandé de renforcer la coopération régionale entre pays africains, à travers des Plans d’actions concertés en matière de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, d’instaurer des mécanismes de coopération pour faciliter l’échange d’expériences, d’expertises et de bonnes pratiques et d’encourager l’élaboration et l’adoption à l’échelle internationale d’un cadre jurique de lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent.
Adama Bamba