Après trois jours d’activités à l’hôtel Azalai, la 23e édition du Forum de Bamako a fermé ses portes dimanche autour d’une soirée culturelle en présence de son président, Abdoullah Coulibaly et plusieurs représentants diplomatiques au Mali. A l’occasion, une cérémonie de clôture a dévoilé les quatre axes débattus et dont les recommandations feront l’objet de publication, selon le porte-parole du forum, Pr. Alioune Sall du Sénégal.
Du 18 au 20 mai, des panelistes et experts nationaux et internationaux se sont penchés sur le développement local et comment faire pour que cela réponde aux défis sécuritaires et de paix au Mali.
Pour ce faire, selon le Pr. Alioune Sall, quatre grands axes ont été débattus en trois étapes pendant des panels, des sessions et des groupes restreints de réflexion. Il s’agit de la démographie, de l’économie, de la structure sociale et de la gouvernance.
Aux dires du scientifique futuriste sénégalais Pr. Sall, la première étape a constitué à définir et à clarifier le contour du développement local, territorial ou communautaire. Ensuite, passer des diagnostics pour finir sur des réflexions sur les dynamiques socio spatiales et structurelles de la thématique.
Chaque étape, à savoir le concept, le diagnostic et la réflexion sur la démographie ont tous dégagé des recommandations afin de faire du développement local, un outil efficace pour le retour et la préservation de la paix et la sécurité.
Pour la clarification sur le concept, selon Pr. Sall, les recommandations ont d’abord porté sur l’élargissement du concept de développement local. Elles ont invité les uns et les autres à voir cette dynamique d’une autre approche de développement autre que le développement des localités.
A en croire M. Sall, pour les panelistes, le développement local est le moyen le moins coûteux de la paix et de la sécurité. Donner aux communautés les moyens de se développer reste le moyen le moins couteux pour aussi maintenir la paix et la sécurité, ont-ils estimé. “On ne peut pas développer les communautés en dehors d’elle-même, avancera-t-il, pour dire qu’il faut inclure les communautés dans leur propre développement”.
Au niveau du diagnostic, il a été recommandé de prendre en compte la démographie. A ce niveau, ils ont conclu que la jeunesse est un atout potentiel mais aussi une bombe à retardement. Il faut faire en sorte que la jeunesse ne soit pas une menace à la paix et à la sécurité mais un atout pour le développement.
Pour cette solution, il faut une transformation structurelle de l’économie, surtout au niveau de l’industrie locale, car “chaque fois qu’on transporte des produits non valorisés, on transporte aussi de l’emploi”. L’emploi est un enjeu de taille et l’industrialisation reste la solution.
Le troisième axe a porté sur les dynamiques socio-spatiales et de structures sociales. Parlant de la menace de l’urbanisation sans industrialisation et de productivité au milieu urbain. Ce qui pourrait à son tour entraver la paix et la sécurité même dans les zones urbaines. “Le territoire est une question de géographie mais aussi d’histoire. Si on ne choisit pas sa géographie, on peut néanmoins faire son histoire”, a opiné M. Sall.
Koureichy Cissé