Fête du travail : La justice sociale au cœur des revendications de l’UNTM

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La justice sociale au cœur des revendicationsLa centrale syndicale a mis l’accent sur les torts encore subis par les travailleurs et  annoncé un nouveau cahier de doléances.

 

Pour ce 1er Mai 2014, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a choisi hier de rester fidèle à sa forme de commémoration traditionnelle, l’organisation d’un grand défilé sur le boulevard de l’Indépendance. La cérémonie, présidée par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, représentant son homologue du Travail, de la fonction publique et des Relations avec les Institutions s’est déroulée en présence du tout nouveau secrétaire général de la centrale, Yacouba Katilé.

 

Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, celui de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Me Mamadou Gaoussou Diarra, les autorités communales, les présidents des institutions, les ambassadeurs, et les directeurs des services centraux étaient également présents à la fête qui a vu défiler durant trois heures les représentants des treize  syndicats nationaux affiliés à l’UNTM.

L’événement a donné l’occasion aux différents syndicats soit de faire la promotion de leurs produits, soit de souligner les préoccupations de leurs services et de dénoncer des maux qui minent les employés. Ainsi les travailleurs de la SOMAPIL ont rappelé les 12 mois passés sans le versement du moindre salaire, tandis que le syndicat des Domaines et du cadastre réclamait le versement de la subvention de l’Etat. L’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) qui a pour slogan « la performance au quotidien », était également de la fête avec son produit phare, le quotidien national l’Essor dont des numéros ont été distribués gratuitement.

En prélude au défilé, le secrétaire général de l’UNTM Yacouba Katilé a fait un rappel historique de l’instauration de la fête du Travail dans notre pays. «  Nous Africains et Maliens, nous nous souvenons que la fin du 19èmesiècle a été assombrie par les ravages des conquêtes coloniales et par les travaux forcés, notamment la construction du chemin de fer Kayes-Bamako et du barrage de Markala qui ont été des chantiers où la durée de travail était sans limite, où les tortures, le manque de salaires, de nourriture et la charge de l’administration coloniale française ont été des modes de supervision du travail et de gestion du personnel ».

Pour le nouveau patron de l’UNTM, la situation présente comporte aussi ses zones d’ombre. « En ce début du 21ème siècle, il est triste de relever que « les huit heures de durée journalière du travail ne sont pas encore des acquis sur notre sol natal », a regretté Yacouba Katilé qui a cité l’exemple de l’industrie d’extraction. « Nos compatriotes, a-t-il dénoncé, sont soumis à dix heures, voire douze heures d’activité au fond des mines, sans équipement de protection, sans droit syndical véritable, et finalement, sans salaire conséquent, compensant l’énorme dépense physique et intellectuelle ». L’Etat, les bureaux de placement privés se doivent d’imposer aux sociétés étrangères le respect de la dignité humaine en chaque travailleur malien, a souhaité le syndicaliste avant d’inviter le patronat à s’investir pour la régularisation des 8 heures dues auxtravailleurs. Il a préconisé que le transport public, à l’instar de celui de tous les pays de la sous-région, soit amélioré afin que le temps de repos au domicile soit respecté.

L’AUGMENTATION DU SMIG. « Nous entendons mettre l’honneur du Mali et de ses travailleurs au-dessus de tout », a déclaré Yacouba Katilé. Le patron de l’UNTM a  critiqué la mise en œuvre de l’accord sur l’amélioration de la grille indiciaire qui a été budgétairement pris en compte dans l’exercice 2013 avec les autorités de la Transition, mais dont les effets ne sont guère perceptibles.

Le secrétaire général a aussi fait remarquer que le protocole du 02 octobre 2011 souffre de nombreuses lenteurs dans sa mise en œuvre. Il a donc invité le gouvernement et le patronat à donner une suite conséquente afin que toutes les actions programmées soient exécutées et que l’on procède à l’extinction du protocole. Yacouba Katilé a annoncé que le bureau exécutif de l’UNTM se propose de déposer auprès du gouvernement un cahier de doléances qui se veut correctif des torts causés aux producteurs de ressources, avec des points portant notamment sur l’augmentation du SMIG et des allocations familiales.

D’autre part, il a indiqué que l’UNTM ne saurait entériner dans un silence complice les nombreuses atteintes au droit du travail, notamment dans le secteur privé. Atteintes qui prennent la forme de licenciements abusifs et sans droit, de non immatriculation à la sécurité, de non octroi de congé, de non avancement en salaire et de refus de création et d’adhésion au syndicat.

Yacouba Katilé a réitéré la disponibilité de l’UNTM à œuvrer avec tous les syndicats sérieux dans la collaboration, avec toutes les associations de la société civile pour animer une véritable croisade contre la corruption, le gaspillage des ressources, l’enrichissement indu des cadres, afin de perpétuer l’esprit du 26 mars 1991.

En réponses aux différentes préoccupations et doléances formulées par le Secrétaire général de l’UNTM, Mahamane Baby dira que le gouvernement, soucieux de l’amélioration de la condition des travailleurs et des coopérations en général a déjà posé des actes en ce sens depuis un certains temps, concernant notamment le cas du personnel de l’Enseignement supérieur, et celui du personnel engagé dans les concours directs de recrutement de la Fonction publique de l’Etat.

Le porte-parole du gouvernement a aussi cité l’amélioration des conditions de vie des créateurs artistes écrivains, avant d’assurer que le gouvernement a écouté avec beaucoup d’attention les doléances de l’UNTM.

S. TANGARA

 

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