Chaque année, la nuit du 31 décembre est célébrée partout dans le monde. Autrefois uniquement réservée aux Chrétiens, cette fête est de nos jours devenue la « propriété » de tous les pays, toutes les nationalités, toutes les races, toutes les religions…
Communément appelée « 31 », la fête de fin d’année est commémorée avec faste et honneur dans notre pays. Si les Chrétiens sont plus concernés par cette fête, les Musulmans et les autres convictions religieuses sont concernés par cette fête sont « entrés depuis belle lurette dans la danse ».
Notre pays n’a jamais failli à la tradition de cette fête. En atteste le grand intérêt que les femmes maliennes, particulièrement les filles, portent à cette fête de fin d’année. Elles ont différentes manières de la célébrer : dîners-galas, cinéma, promenade en amoureux… Cette nuit-là, certaines femmes préviennent leurs maris : « Il n’est pas question que tu sortes cette nuit sans moi ! ». Cette nuit-là, gare donc aux « petites maîtresses » de monsieur ! Mais cette fête n’est pas seulement l’affaire des femmes et des filles : les jeunes s’y intéressent aussi, sinon beaucoup plus.
Mais ce qui restera toujours une énigme, c’est le fol engouement que les non Chrétiens éprouvent pour le réveillon de Noël (nuit du 25 décembre) et la nuit du 31, parfois plus que les Chrétiens eux-mêmes. Cependant, cet événement est célébré simplement, même si, pour l’occasion, certains (hommes et femmes), qui ne sont pourtant pas Chrétiens, s’achètent des habits neufs. Aussi avons-nous tenté d’en savoir plus sur ce vif intérêt porté à l’événement par ceux-là mêmes qui ne sont pas de confession chrétienne.
On fête ou on ne fête pas
« Un nouvel an, un nouvel habit », confie cette grande dame du nom de Safi. Mais si, pour certaines femmes, le « 31 » est très important, d’autres par contre ne l’ont jamais fêté. « Je n’ai jamais fêté le 31 décembre, ni à la maison, ni ailleurs ! », déclare catégoriquement la ménagère Aminata Diarra qui ne fêtera pas cette année non plus.
Par contre, à chaque « 31 », Mme Koné Fatim Traoré sort avec son mari. « La nuit du 31 de l’année précédente, on est rentré à la maison juste au moment où on a entendu l’appel à la prière de l’aube. Mais cette année, je ne pense pas qu’on va durer au dehors, car nous avons un bébé. Nous sommes invités chez un ami de mon mari. »
Quant à la vendeuse d’habits, Aïda Dia, elle n’a pas cette chance, car son mari est en voyage. « Mon mari n’est pas au Mali. Je fête la fin d’année à la maison avec mes beaux frères et leurs épouses. Nous mangeons et nous dansons toute la nuit », indique-t-elle. Tout comme Aïda, Mme Bintou Haïdara fête son « 31 » à la maison, mais avec son mari et ses amis, puisque c’est elle qui prépare pour eux.
Son bébé sur le dos, Mme Samaké Assétou Diallo raconte : « Chaque année, je sortais avec mon mari le jour du 31. Mais cette année, nous allons fêter à la maison parce qu’avec l’enfant, ce n’est pas évident qu’on sort : il n’y a personne pour le garder. Donc on préfère fêter à la maison». Par ailleurs, certaines femmes pensent que le « 31 », c’est pour les jeunes. Mais la secrétaire de direction, Mme Mariam Maïga, ne partage pas cet avis puisque depuis des années, bien avant qu’ils ne soient mariés, elle fête le 31 décembre avec son mari et elle en est fière.
La fête du 31 décembre est un jour spécial pour certaines femmes. C’est le cas de Mme Traoré Djénéba Sacko ; « La nuit du 31 décembre est la seule nuit dans l’année où je sors avec mon mari. Il me donne de l’argent pour que je me fasse belle pour lui. Notre programme est tout simple. D’abord, nous allons au cinéma ; ensuite nous allons à notre lieu d’invitation, c’est-à-dire chez un de ses amis où chacun amène sa femme, car chaque année, ils organisent le dîner à tour de rôle ».
Tout cela prouve que la fête du 31 décembre n’est pas seulement une affaire de jeunes. Donc, bonne et heureuse année à tous !
Salimata Fofana