Au pays du laisser-aller, la surenchère a valeur de loi. Cette règle ne fait pas exception au Mali, puisque les véreux commerçants maliens, à la recherche du gain facile, ne manquent pas d’imagination pour fixer des tarifs, selon leur convenance, sans qu’ils soient inquiétés par qui que ce soit. En cette veille de Tabaski, voilà que les prix flambent.
Au Mali, l’Etat est totalement absent dans la fixation des prix des produits de première nécessité. La direction nationale du commerce et de la concurrence semble n’exister que de nom et ne sert à rien tout. Car, laxiste, cette direction manque de véritable politique pour réguler le marché malien. Cette boîte ne brille que par son incapacité à assurer la protection du consommateur.
Ce faisant, même les produits subventionnés par l’Etat malien, n’échappent pas à la spéculation sur les marchés. Que ça soit les intrants agricoles, aliment bétail, denrées de première nécessité ou d’autres biens consommables, les spéculateurs en font à leur tête. L’impunité étant ancrée au Mali, les véreux commerçants ont tout un boulevard devant eux.
Les associations de consommateurs qui doivent peser de tout leur poids pour la stabilité des prix et la protection des intérêts des consommateurs, sont aux abonnés absents. Ces associations de consommateurs, comme pour se recycler, ont trouvé un autre terrain plus fécond que celui de la défense des intérêts des consommateurs.
Depuis le début de la crise de 2012, les associations de consommateurs ont trouvé une vache laitière appelée «la politique». Elles préfèrent faire les yeux doux aux politiciens plutôt que de défendre les intérêts des consommateurs. Elles sont quasiment absentes du débat. Tout grimpe à leur insu. Sauf l’actualité politique.
En cette veille de Tabaski, le prix du mouton et d’autres denrées alimentaires connaît une montée vertigineuse. Les moutons déjà insuffisants sur le marché, à cause de la crise qui sévit au centre du pays, connaissent une montée des prix. Impossible de se payer le mouton de son choix sans y mettre toute sa bourse.
Pareil pour les habits pour les enfants et autres. En cette période, où la presque totalité des Maliens tirent le diable par la queue, à cause de l’absence d’opportunités, il y a de quoi à se faire du mouron, sinon, beugler.
L’absence de l’Etat et des associations de consommateurs dans ce secteur a fait des consommateurs une proie facile à dévorer par les véreux commerçants. Car le protecteur mange à la table du démon.
Le Sultan