Fête de Tabaski : Les faux bonds de tailleurs gâchent la fête de beaucoup

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L’Aïd el-Kébir est la plus importante des fêtes musulmanes. Ce jour-là, tout le monde veut se sentir beau ou belle qu’on soit enfant, jeune ou vieux. C’est pourquoi à l’approche de cette fête, nombreux sont les gens qui font plusieurs passages chez leur tailleur pour voir l’état d’avancement de la couture de leurs habits de fête. Les faux rendez-vous de certains couturiers font que beaucoup de personnes passent la fête sans leurs habits. Nous nous sommes intéressés au sujet.

Nous sommes dans la première semaine du mois de juillet. Certains clients ont déjà leurs habits de fête cousus en main. D’autres sont dans le doute. Ils n’ont pas la certitude qu’ils auront leurs habits à temps.

Quartier-Mali, en Commune V du district de Bamako. Dans l’atelier de couture de Chaka Fomba, le désordre est indescriptible. Des habits cousus et non cousus sont partout dans les tiroirs, sur la table et à même le sol. L’atelier est débordé de clients. Certains viennent à leurs rendez-vous pour récupérer leurs habits/ D’autres sont là pour négocier afin que le tailleur accepte de coudre leurs habits.

Awa Soucko se plaint du retard accusé dans la confection de ses habits. “J’ai apporté mes pagnes depuis début juin et jusque-là je n’ai pas eu tous mes habits parce qu’il y en a pour les enfants et moi. Généralement, le couturier accuse du retard dans la confection de ton habit quand tu ne donnes pas d’avance, c’est-à-dire la moitié du prix de couture. Ce qui me fais le plus mal, c’est que j’ai déjà payé tout son argent”, s’alarme-t-elle.

“A vrai dire, moi je n’ai pas eu l’argent à temps pour acheter mon basin. C’est maintenant que je l’amène tout en espérant de l’avoir pour me parer le jour de la fête”, indique une demoiselle. Pourquoi les faux rendez-vous ? “Dans la plupart des cas, la faute vient des clients eux-mêmes. Des fois, tu leur dis que tu ne prends plus d’habits parce que tu en a de trop, ils insistent en disant que c’est pour les enfants. Et s’ils n’ont pas d’habits neufs le jour de la fête, en voyant leurs amis bien habillés, ça gâche leur fête. Sinon je conseille à ceux qui amènent les habits tard de se rabattre sur le prêt-à-porter pour les enfants. Après la fête, on a bien le temps de bien coudre le pagne ou le basin, mais ils refusent, donc je ne peux faire que de mon mieux”, se défend Chaka, le tailleur.

Dans un autre atelier au Golf, à la différence de celui de Chaka Fomba, règne l’ordre et le calme. Les clients viennent récupérer leurs habits tout bonnement. C’est un atelier de couture tenu par un Sénégalais. Les habits cousus sont rangés dans les armoires et d’autres sur des mannequins. Une cliente explique le scénario dans cet atelier.

“Ici quand tu viens, on t’enregistre et te donne un rendez de trois semaines qu’on manque jamais. J’avoue qu’ils sont un peu chers par rapport à nos tailleurs, mais je les préfère parce qu’ils sont sérieux dans le travail. Le couturier ne prend pas deux fois ta mesure et il n’y a pas de retouche à faire”, précise une cliente satisfaite.

Aux dires du tailleur sénégalais, il ne prend pas les habits qu’il peut coudre avant la fête pour ne pas créer un climat défavorable ou décevoir ses clients. A l’en croire, il ne prend plus d’habit à un mois de la fête parce que ses rendez-vous sont calés.

                                                                                            

 Marie Dembélé

 

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