Fête de tabaski : Le coût de la beauté d’une jeune dame à Bamako

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VetementLa tabaski est la plus populaire et la plus grand fête du calendrier musulman. Pour la circonstance, les jeunes filles rivalisent d’astuces et de stratégies pour paraître belle le jour « J ». En effet, tout est « envisageable » pour avoir la fameuse tenue de Bazin riche, s’offrir les chaussures et la coiffure assorties à la couleur du Bazin. Et c’est les parents et les petits amis qui font les frais de ces dépenses faramineuses.

 

 

La célébration de l’Aïd-el-fitr prévue pour le mardi 15 octobre 2013 est une source de préoccupation pour de nombreux ménages maliens. Ils doivent faire face, en ces temps difficiles, à  d’énormes dépenses. Pour cette fête si la préoccupation majeure des pères de familles est l’achat du mouton, celle des jeunes filles est tout autre. La fête de Tabaski est l’occasion pour  les femmes et jeunes filles de notre pays de  rivaliser en arsenal de beauté. Pour paraître la plus belle le jour de la fête, femmes et jeunes filles se ruent sur les nouvelles tendances en coiffures et tenues vestimentaires. Le port de vêtement à couture traditionnelle c’est-à-dire le Bazin et tissus africain sont préférés à l’occasion de la tabaski. Le coût d’une tenue de  bazin riche, sa teinture et sa couture en plus des autres  parures sans compter la  belle coiffure, les faux ongles et des faux cils qui accompagnent la tenue, représentent tout un budget. Et pour s’offrir ce « luxe », ne dit on pas que tous les coups sont permis.

 
Des dépenses colossales qu’elles savent hors de portée de leur bourse

 
Pour s’embellir le jour de la fête, les jeunes filles préfèrent porter le Bazin riche. Et rien que le Bazin riche non teint coûte entre 5000 et 6500 FCFA le mètre. Tandis que  le Bazin teint est cédé entre 6000, 7000 et 10.000 FCFA le mètre selon la couleur et le motif. Mais durant cette période, les femmes préfèrent les tissus préalablement teints pour éviter de prendre du retard chez les « teinturières ». Les prix des mèches varient selon leur qualité. Les mèches  synthétiques varient entre 2 500,  3000 FCFA et  1250FCFA  le paquet de mèches. Tandis que les  mèches de meilleures qualités coûte à partir de  6000F le mètre,  telle que les «  cheveux naturels » qui varie de  100 000 FCFA à plus et la dernière tendance assez rare sur notre marché  sont les mèches brésilienne qui coûtent de  300 000 FCFA, 400 000 FCFA. Les commandes des tailleurs étant souvent surchargés pendant ces périodes de fête, ils en profitent pour augmenter leurs prix  selon les modèles  qui varient de 10 000 FCFA à 100 000 FCFA. Donc rien que pour cette fête, les dépenses d’une jeune fille varient entre 75 000 FCFA à 100 000 FCFA selon les personnes sondées. « Mes dépenses (Bazin, coiffure et autres) pour la tabaski s’élèvent à 80 000 FCFA », nous confie Adjaratou Kanté, étudiante en droit  Selon elle, rien n’est trop chère pour se faire belle. C’est aussi l’avis de Fatou Traoré. «C’est une occasion rare de se faire plaisir. J’estime mes dépenses à  plus de 75 000 CFA », a-t-elle expliqué.

 
A la douleur de qui ?

 
Si pour les femmes mariées, la solution est vite trouvée. Elles ont recourt à la cagnotte du mari pour se faire belle. Mais, c’est plutôt pour les célibataires que c’est compliqué. Les dépenses sont le plus souvent partagées entre les parents et les petits amis. Pour celles qui n’ont pas la chance d’être soutenu par les parents, la parade est vite trouvée. Les jeunes filles sollicitent le concours de leurs nombreux petits amis. Une pratique bien à la mode chez les jeunes femmes célibataires et qui consiste à avoir plusieurs petits amis en même temps. L’objectif étant de soutirer quelque chose à chacun d’entre eux. Cette situation pour le moins délicate requiert beaucoup d’imaginations, de ruses et surtout de mensonges du côté de la femme qui s’adonne à cette pratique. Il s’agit de jongler entre ses prétendants sans risquer de se faire prendre. Un véritable jeu d’équilibriste. Difficile de rencontrer des jeunes filles qui confessent le « crime ». Les quelques filles qui ont accepté de parler le font avec une sorte de fierté, et même avec un défi dans le regard. Rokia Diallo en fait partie. Coiffeuse à Hamdallaye ACI, la jeune fille ne cache pas ses multiples relations. «J’ai plusieurs copains  qui contribuent à mes frais de la tabaski», dit-elle. La jeune fille avoue recevoir plusieurs sommes d’argent provenant de ses soupirants. Avec cet argent, «je me suis acheté un beau Jezner (bazin luxueux) rose et un paquet de greffages haut de gamme». A l’instar de Diallo,  Bintou profite pleinement de ses relations multiples à l’approche de la fête. Elle confie : «Chacun d’eux me fait des cadeaux à l’approche des événements.» Une aubaine que la fille exploite allégrement à chaque approche de fête.

 
Kadidiatou Bagayogo, Fanta Traoré, Mariam Cheick Diallo, Oumou Koné (stagiaires)

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4 COMMENTAIRES

  1. Bien dit ,Marietou, c est pour cela le malien ne s en sortira jamais.On vit au dessus de nos moyens.Je m excuse , mais cest pour cela que les filles se prostituent , les garcons deviennent des brigands , prets a tuer pour se faire de l argent.Je ne reconnais plus mon MALIBA.

  2. Que veut dire “Soupirants” ici? Je comprends rien.
    Que veut dire aussi ” a la douleur de qui”.

    Faites un effort dans l’ecriture Mesdemoiselles.

  3. Je crois savoir que la fête de Tabaski est: “Aïd-el-Kébir” et non l’autre mentionné dans votre article. Aidez-moi à apporter la correction.

  4. Dans ce pays, nous vivons dans une société où la majorité à un train de vie au delà de son revenu. Les gens ont un niveau de vie qui dépasse largement leur capacité.

    Elles parlent largement des célibataires croyant que c’est de moindre mal de dire en fait ce que font celles là pour survivre. Mais en fait, même les dames mariées font autant d’acrobaties pour satisfaire leur caprices.

    Avec la pauvreté ambiante, combien d’hommes au Mali peuvent avec les charges familiales consacrer 75 à 100 milles francs pour faire belle leurs femmes ? Ceux qui ont deux voir trois femmes et avec la marmaille ?

    La réalité est que une bonne majorité d’hommes partagent, mais refusent d’y penser au risque de faire exploser beaucoup de choses. RIRE.

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