À l’approche de la fête de ramadan, les marchés de Bamako changent de visage, devenant des lieux d’effervescence et de solidarité où se mêlent anticipation et préparatifs festifs. Mais l’ombre de la crise économique que traverse le pays bloque cette festivité.
Le mois de ramadan n’est pas seulement une période de prière et de jeûne pour les musulmans ; il est aussi marqué par une montée en puissance des activités commerciales.
En effet, les semaines qui précèdent la fête transforment les marchés en véritables foyers d’animation. Cette période, souvent appelée “ la saison des marchés”, offre aux commerçants des opportunités uniques pour écouler leurs marchandises.
Durant cette période, les Maliens se pressent sur les marchés pour effectuer leurs achats : vêtements neufs pour les enfants, accessoires variés et produits de décoration sont les plus prisés. Toutefois, tout n’est pas rose. Au Sougouba de Bamako, principal marché de la capitale, certains vendeurs s’inquiètent d’un manque de clientèle en raison de la flambée des prix.
Pour Ousmane, un vendeur de prêt-à-porter, la situation est difficile. “Les clients se font rares, et nous sommes souvent contraints de vendre à des prix qui ne nous arrangent pas”, raconte Ousmane.
Sanata, une cliente, partage ses préoccupations. “Les prix ont considérablement augmenté. Avant, on pouvait acheter un ensemble pour enfants à 5 000 F CFA, mais aujourd’hui, le même coûte 10 000 F CFA. Cela dépasse largement nos budgets prévus”, laisse attendre Sanata.
Malgré ces défis économiques, l’atmosphère reste animée au marché Sougouba, au rythme des préparatifs culinaires, des achats de dernière minute et des échanges entre les différentes couches sociales.
Entre spiritualité et festivités, le mois de ramadan transforme les marchés en véritables lieux de rencontre et de partage, où l’espoir d’une fête réussie côtoie les réalités économiques du pays
Maïmouna Keita
(Stagiaire)