Fête de ramadan 2025 : Les couturiers face au délestage et à la perte de clientèle

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Présents dans tous les quartiers de Bamako, les tailleurs sont des artisans incontournables, surtout en période de fête. Cependant, en ces dernières années, ils font face à un problème majeur qui est la crise énergétique que le pays traverse. Une préoccupation qui les empêche de pratiquer convenablement leur profession et remplir leur part de contrat vis-à-vis de leurs clients. Ce faisant, à quelques encablures de la fête de Ramadan, leurs activités tournent au ralenti, entraînant frustrations et retard. D’où la perte de la clientèle.

A l’accoutumée, les ateliers de couture fonctionnent à plein régime, surtout en la veille du grand rendez-vous marquant la fin du mois béni de Ramadan, à savoir la fête de Ramadan. Durant ces dernières années, notre pays est plongé dans une crise énergétique inédite portant un coup presqu’à tous les secteurs d’activité et les ateliers de couture n’en demeurent pas moins. Le délestage a paralysé leur travail et créé une crise de confiance entre eux et leur clientèle.

Pas de courant, pas de travail et pas de clients

« Sans électricité, les machines à coudre restent inutilisables, et toute l’activité est mise en pause. C’est une catastrophe ! J’ai perdu presque tous mes clients. Avant, je travaillais avec des clients à l’étranger, mais à cause des coupures, ils préfèrent désormais faire coudre leurs habits dans d’autres pays où l’électricité est plus stable », déplore Ibrahim Cheick Diawara, propriétaire d’un atelier de couture à Hamdallaye.

Quant au tailleur Dramane Coulibaly, qui exerce ce métier depuis plus de 20 ans, il ne cache pas son désarroi contre cette crise qui joue sur son chiffre d’affaire. « Je n’ai jamais connu une telle situation. Aujourd’hui, nous avons plus de repos forcé que de travail. Sans électricité, nos machines ne servent à rien. Comme on dit : ‘‘Arracher la houe à un cultivateur, c’est l’empêcher de vivre’’. C’est exactement ce que nous, tailleurs, vivons en ce moment » a-t-il fulminé.

Il faut reconnaitre que les tailleurs sont bien sollicités lors des grandes cérémonies et  différentes festivités. Malgré les difficultés, certains font tout leur possible pour honorer leurs clients bien que les conditions actuelles ne permettent pas cela.  « Tous mes ouvriers se sont cherchés, car ils ne veulent pas travailler avec les machines à pédale. C’est la seule solution que j’ai pour continuer à coudre quand il n y a pas d’électricité. Je n’ai pas les moyens d’acheter un groupe électrogène ou des panneaux solaires », se plaint Sayon Camara, tailleur à Lafiabougou.

Pour épargner à la mauvaise expérience de l’année dernière, cette année, certains ont pu trouver d’autres alternatives mais qui ne sont pas à la portée de tous.  C’est le cas pour Ibrahim Cheick Diawara. « J’ai pris mes précautions en achetant un groupe électrogène pour prendre le relais en cas de coupure, le carburant est cher, mais on se débrouille » nous-a-t-il confié.

L’amélioration de la fourniture d’électricité en cette période du mois béni de Ramadan

Bien que le délestage reste un problème majeur, certains couturiers reconnaissent une légère amélioration par rapport aux années antérieures. Comme c’est le cas chez Sayon Camara qui a souligné que cette année, il y a quand-même plus de 10 heures d’électricité par jour. Qui ne sont d’ailleurs pas suffisantes, mais mieux que l’année dernière, où ils pouvaient passer des jours entiers sans courant.

Les tailleurs de Bamako continuent de lutter contre ces coupures qui menacent leur activité. Malgré les efforts individuels pour s’adapter, ils espèrent une solution durable pour garantir un travail stable et répondre aux attentes de leurs clients. « On est bien conscient des efforts fournis par le gouvernement, on souhaite qu’il en redouble pour trouver une solution à ce problème. Qu’il pense à nous les ouvriers, nous sommes aussi un pilier pour le développement de ce pays » a lancé comme message Ibrahim Cheik Diawara.

Avec leurs comportements, en général, de ‘’non-respect’’ des rendez-vous face à la clientèle, il faut signaler que les tailleurs sont tombés dans leur propre piège avec cette crise énergétique, car l’EDM aussi fait des faux bonds, des fausses promesses et des faux rendez-vous. Que Dieu sauve les pauvres clients !

Fatoumata Sissoko, stagiaire UCAO

 

 

 

 

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1 COMMENT

  1. KIngui le futur PDG de la future centrale nucléaire est à pied d’oeuvre pour accélérer les travaux
    Dans 3 500 ans les couturiers pourront coudre avec profusion d’électricité

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